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Droits de l''enfant

Un sommet pour l'enfance en danger

Les Nations unies tiennent du 19 au 21 septembre une session extraordinaire consacrée à l'enfance. L'occasion pour RFI de se pencher sur l'enfance en danger à travers le monde.
«Dites oui pour les enfants». C'est grâce à ce slogan que l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) a essayé de sensibiliser l'opinion publique internationale sur la nécessité de trouver des solutions pour assurer le bien-être minimum dont tous les enfants ont besoin pour se développer et grandir normalement. Deux porte-paroles symboliques, militants de la cause des enfants, se sont associés à ce mouvement mondial en faveur des plus jeunes: Nelson Mandela, ancien président sud-africain, et Graça Machel, ancien ministre mozambicain.

Dix ans après le premier sommet mondial pour les enfants en 1990, l'assemblée générale des Nations unies consacre une session extraordinaire à ce même thème du 19 au 21 septembre 2001. Environ 80 chefs d'Etat et de gouvernement devraient faire le déplacement de New York pour dresser le bilan de la décennie écoulée, évaluer les progrès et surtout proposer un nouveau plan d'action en faveur des enfants pour les dix prochaines années.

Des progrès, il y en a eu. Le pourcentage d'enfants immunisés contre les principales maladies infantiles est ainsi passé de 5 à 80 % entre 1980 et 2000 grâce à la mise en place du programme élargi de vaccination. Le taux de malnutrition a diminué de moitié depuis les années 60. Le nombre d'enfants qui ont accès à l'école a largement augmenté pour atteindre à l'heure actuelle 50 millions. Au Tchad, par exemple, le taux d'abandon scolaire est passé de 22% à 9% en un an (1997/1998). Et 800 millions de personnes ont aujourd'hui accès à l'eau potable.

Guerre, pauvreté, exploitation sexuelleà

Un certain nombre de textes internationaux ont aussi été élaborés. Après la déclaration des droits de l'enfant (1959), l'ONU a ainsi adopté en 1989 la convention des droits de l'enfant. La quasi-totalité des 193 pays membres de l'Organisation a aujourd'hui signé et ratifié le texte qui précise que les Etats s'engagent à «assurer la survie et le développement global de l'enfant». Après cette première étape symbolique, reste à trouver les moyens concrets d'améliorer le sort des millions de bambins encore victimes de la guerre, de la pauvreté, de la malnutrition, de l'exploitation sexuelle, des maladies évitables, de l'analphabétisme.

Les chiffres sont alarmants. Onze millions d'enfants de moins de cinq ans décèdent chaque année de causes parfaitement évitables: malnutrition et maladies infantiles. Ce sont 170 millions d'enfants de moins de cinq ans, qui, s'ils ne meurent pas, souffrent des effets d'une alimentation insuffisante ou mal adaptée à leurs besoins. Cent trente millions d'enfants ne sont pas scolarisés dont 60% de filles. Cent trente millions de jeunes filles et de femmes ont subi des mutilations génitales durant leur enfance. Deux cent cinquante millions d'enfants de moins de quatorze ans sont obligés de travailler. En Afrique, un enfant sur trois est ainsi vendeur de rue, forçat de la mine, domestique ou, parfois même, prostituéà à l'âge où il devrait aller à l'école. Cette situation est liée à l'extrême pauvreté dans laquelle vivent les populations des pays en développement mais aussi une partie de celles des pays plus riches. Globalement, 40% des enfants dans le monde disposent de moins de 7,50 francs par jour pour vivre et se trouvent donc, selon l'Unicef, au-dessous du seuil de pauvreté absolue.

La dernière décennie a été aussi marquée par la propagation du sida. L'épidémie a touché de plein fouet la population des jeunes. Six d'entre eux sont contaminés par le VIH toutes les minutes dans le monde. Plus d'un million d'enfants et de dix millions d'adolescents sont contaminés. Plus de quatre millions d'enfants infectés à la naissance sont déjà morts. Plus de treize millions de jeunes, dont dix en Afrique, sont des «orphelins du sida». A un degré ou à un autre, tous les enfants africains sont ainsi touchés par les conséquences de l'épidémie.

La lutte contre cette pandémie fait partie des priorités de la communauté internationale. Et dans ce domaine, les enfants sont les bénéficiaires d'un grand nombre de mesures envisagées. Lors de la dernière session spéciale des Nations unies consacrée au sida, en juin 2001, les Etats ont préconisé, par exemple, de réduire le nombre de nouveaux-nés séropositifs de 20 % d'ici 2005 et de mettre en place des stratégies nationales en faveur des orphelins du sida.



par Valérie  Gas

Article publié le 10/09/2001