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Attentats: la riposte

Les Etats-Unis préparent la riposte

Oussama ben Laden a beau protester de son innocence dans les attentats qui ont touché les Etats-Unis, George W. Bush l'a désigné comme le «principal suspect». Et, les préparatifs de la «guerre» qui oppose son pays au terrorisme international sont en cours. En Afghanistan, cible désignée de la riposte, puisque refuge de ben Laden, les autorités prennent des dispositions d'urgence, alors que la population qui le peut tente de fuir.
Le milliardaire saoudien Oussama ben Laden, de sa retraite afghane, nie toute responsabilité dans les attentats de New York et Washington qui ont fait, bilan provisoire, 348 morts et plus de 4 900 disparus. Il s'est présenté, dans un message dimanche, comme un résident afghan ayant prêté serment d'allégeance au Mollah taliban Omar. Le maintien de la protection des taliban qui l'ont accueilli depuis cinq ans en Afghanistan est en effet crucial pour lui au moment où une délégation pakistanaise de haut niveau s'apprête à se rendre lundi à Kaboul afin, pense-t-on, d'exercer des pressions en faveur de l'extradition de ben Laden. Ce geste de bonne volonté envers les Américains aurait pour but, selon les Pakistanais, d'éviter la catastrophe annoncée de représailles militaires dans la région.

Les autorités pakistanaises, ralliées officiellement samedi à la cause de l'anti-terrorisme, sont prises entre deux feux, exprimant leur solidarité avec les Etats-Unis mais soutien jusqu'à présent du régime des talibans en Afghanistan. Ceux-ci ont d'ores et déjà pris acte de la position pakistanaise en menaçant d'attaquer tout pays qui aiderait les Etats-Unis ou lui ouvrirait son espace aérien et terrestre.

La population prise au piège

En Afghanistan on prend visiblement très au sérieux la menace d'intervention américaine et une réunion d'urgence des chefs religieux devait se tenir à Kaboul pour préparer la défense du pays. La population, quant à elle, n'a pas attendu les décisions des guides religieux pour manifester sa crainte. Les habitants de Kaboul les plus fortunés font leurs valises et partent s'abriter en province. En effet, le Haut commissariat aux réfugiés fait état de mouvements de populations trois fois supérieurs à la normale à l'intérieur du pays, de personnes se dirigeant vers les frontières de l'Iran, du Pakistan ou vers les zones échappant au contrôle des talibans. Or, les deux pays frontaliers de l'Afghanistan ont fermé leurs frontières pour éviter l'afflux de réfugiés, dès à présent, mais plus encore si les hostilités étaient déclenchées.

Aux Etats-Unis le président Bush a invité toute personne portant l'uniforme américain à se tenir prête. Les 18 alliés des Etats-Unis au sein de l'Otan manifestent leur solidarité avec le pays victime des attentats terroristes, sont prêts à lui porter assistance comme le prévoit l'article 5 du traité fondateur de l'organisation de l'Atlantique nord. Toutefois l'assistance dont il est question devrait prendre la forme d'un soutien logistique, de l'ouverture de l'espace aérien et de facilités d'accès aux bases militaires situées en Europe. Il devrait également se concrétiser par une coopération entre les services de sécurité et de renseignement. Le président français Jacques Chirac se rend mardi à Washington pour rencontrer son homologue américain et cette question ne manquera certainement pas d'être abordée.

Lire également:
Les failles de la défense américaine (chronique de Philippe Leymarie)



par Francine  Quentin

Article publié le 16/09/2001