Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Wi-Fi

L’avènement du sans fil

Si on ouvre le domaine du possible du côté des usages à Autrans, on l’a ouvert du côté des technologies avec le réseau sans fil local : le wireless LAN.
Oubliez toute velléité de câble. L’Internet sans fil arrive. Quand on parle de wireless (c’est-à-dire de technologie sans fil), il n’est pas seulement question de téléphonie mobile de troisième génération, l’UMTS. Il y a également le réseau sans fil local (wireless LAN). Sur le principe des ondes radio à hautes fréquences, cette technologie réservée jusqu’à présent à des professionnels, dispense l’utilisateur de tout câble pour se connecter au réseau. Le réseau sans fil utilise les ondes hertziennes (les fréquences 2,4 GHz) pour l’échange de données dans un rayon de 10 à 100 mètres. Chaque réseau sans fil est constitué d’une borne d’accès et d’une antenne qui permet d’augmenter la portée de la base. Il est ainsi facile de couvrir un immeuble ou un village à partir du clocher de l’église.

Plusieurs normes sont actuellement disponibles sur le marché : Bluetooth, Hyperlan ou Wi-Fi (Wireless Fidelity). Si Bluetooth est la plus connue. Avec un débit théorique de 11 mégabits par secondes, le Wi-Fi est de loin le plus performant. Pour preuve, c’est ce standard que l’on trouve derrière la technologie Airport dans les iBook. Apple fidèle à sa image de précurseur a été le premier à exploiter la norme Wi-Fi dans la version portable du célèbre iMac.

De l’avis des nombreux spécialistes présents ici à Autrans, l’année 2002 devrait être celle de l’entrée dans le wireless. Un mouvement parti de Seattle a permis de montrer qu’il est possible de mettre en place non plus des réseaux locaux (LAN – Local Area Network) mais des réseaux métropolitains (MAN- Metropolitan Area Network). Des libertaires du réseau profitent du wireless, pour partager avec leurs amis leur liaison ADSL en toute légalité, puisque l’antenne d’émission se trouve à l’intérieur de l’immeuble. On compte désormais près d’une trentaine de points de connectivité sans fil communautaire aux Etats-Unis. Plus proche de nous, on trouve également plusieurs réseaux sans fil en Espagne, en Suède et en Finlande.

Les fréquences ne sont pas libres

Une dynamique qui en France est fédérée par l’association Wireless-fr qui fait la promotion de réseaux sans fils et en particulier du standard Wi-Fi. Car contrairement à la plupart des pays, les fréquences 2,4 GHz ne sont pas entièrement libres en France. Depuis un récent décret, l’utilisation des réseaux sans fil est autorisée sur la bande des 2,4 GHz s’ils sont utilisés à l’intérieur des bâtiments privés. A l’extérieur, sur les domaines privés, il faut une autorisation de l’Autorité de Régulation des Télécommunications (ART), car la bande appartient encore à l’armée comme l’explique Guillaume Gibert, chef de la Mission Collectivités territoriales de l’ART : «Une consultation est actuellement en cours par l’ART sur ce sujet car de nombreuses questions restent en suspens. D’abord, la sécurisation de ces réseaux qui sont faciles à pénétrer. Il faut également tenir compte de l’interopérabilité entre la téléphonie 3G et le réseau sans fil. Enfin, la question épineuse de la redevance. Ces fréquences sont pour l’instant libre.»

Selon Jean-Michel Cornu, le directeur scientifique de la Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération : «Le réseau sans fil représente une formidable opportunité pour le déploiement du haut débit en France». Les mobiles 3G et les LAN sans fil sont-elles des technologies en concurrence. Réponse nuancée de Jean-Michel Cornu : «Elles peuvent jouer la complémentarité. Une approche centralisée et planifiée pour les mobiles 3G ; décentralisée et réactive pour les réseaux sans fil. Les réseaux sans fils semblent une solution idéale pour les milieux ruraux. Les petits villages qu’ils serait trop cher de connecter à l’ADSL ou aux réseaux mobiles 3G pourraient pour un coût dérisoire offrir l’Internet haut débit. Même constat pour des pays comme l’Afrique où les distance sont énormes et les infrastructures sont faibles.»




par Myriam  Berber

Article publié le 14/01/2002