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Commerce électronique

Les transactions en ligne enfin rentables

Jusqu’à présent, c’est outre-Atlantique que les sociétés Internet génèrent les principales recettes. Si les Etats-Unis restent en tête, l’Europe gagne du terrain. Des start-up spécialisées dans l’Internet commencent à devenir rentable en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France.
Faire de l’argent, c’est désormais possible sur Internet surtout si on est Américain. Cet adage n’est plus tout à fait vrai. Des entreprises e-commerce européennes 100% internet commencent à tirer de substantiels profits. Après les étendards de la Net économie le fournisseur d’accès America Online, le pionnier des enchères en ligne e-Bay et le portail Yahoo !, une nouvelle vague de sociétés internet ont annoncé leurs tout premiers bénéfices pour l’année 2001. Les principaux bénéficiaires sont majoritairement les Américains. Parmi eux, on trouve le libraire Amazon, les voyagistes PriceLine et Travelvelocity ou le distributeur de logiciels libres Red Hat. Mais également des sociétés européennes comme le français Wavecom, la banque en ligne Egg et le e-supermarché Tesco au Royaume-Uni.

Si Amazon – avec 5 millions de bénéfices au quatrième trimestre de l’année 2001- a pu enfin entrer dans ce hit parade, c’est essentiellement grâce aux bonnes performances enregistrées par ces sites au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Les biens culturels ont décidément la côte auprès des internautes. Le français Alapage promet des bénéfices avant juin prochain. Ces sociétés purs internet sont devenus bénéficiaires, parce qu’elles ont révisé leurs méthodes. Au menu : moins de dépense en marketing, une baisse des coûts et une politique agressive des prix.

Un marché en devenir

De bons résultats que bon nombre de spécialistes expliquent par les chiffres d’affaires enregistrés lors des fêtes de fin d’année. Tous les sites marchands européens ont bénéficié d'une nette hausse du nombre de leurs clients pendant cette période, avec souvent un doublement de leur chiffre d'affaires. Selon le cabinet d’études Jupiter MMXI, plus de 33 millions d'Européens ont visité en décembre 2001 des sites de commerce depuis leur domicile. La majorité des pays européens ont enregistré une croissance de plus de 40% de la fréquentation des sites marchands, plus forte que celle du nombre des internautes. Avec respectivement 10 et 9 millions de visiteurs depuis leur domicile en décembre, les Allemands et les Anglais ont été les plus gros utilisateurs des sites marchands, contre 4,7 millions de visiteurs français.

Mais le commerce en ligne en Europe est loin d’être réservé aux start-ups spécialisées dans l’Internet, des entreprises réputées ont décidé d’exploiter toutes les potentialités du e-commerce. Ces filiales de sociétés traditionnelles pour qui Internet n’est qu’un canal parmi d’autres, bénéficient ainsi de la logistique et de la notoriété de leur maison-mère. Services financiers, énergie, télécoms, loisirs, transports… Les exemples sont nombreux. Des sociétés comme l’anglais Degriftour ou le français La Fnac ont multiplié leur base potentielle de clients avec le Net. La compagnie d’assurance italienne Lloyd 1885 génère 22% de son chiffre d’affaires par l’Internet. Migrosbank, établissement bancaire helvétique a vu sa part de marché augmenter de 60% en plus d’un an, avec le e-commerce. France Télécom a annoncé pour l’année 2001 une augmentation de 41% du chiffre d’affaires de sa filiale Internet Wanadoo par rapport à l’année 2000. Le fournisseur d’accès européen Tiscali affiche également de bons résultats.

Quand aux sites X, ils génèreraient quatre fois plus de ventes que l’ensemble du commerce électronique. Des estimations à prendre avec prudence, car les données précises et vérifiées manquent dans ce secteur. Même constat pour les cybercasinos. Les casinos virtuels représentent un potentiel énorme d’argent sur le Net... mais incertain vu le peu d’informations concernant le nombre de joueurs ou les sommes en jeu.



par Myriam  Berber

Article publié le 05/02/2002