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Internet dans le monde

L’Europe se dote d’une adresse sur Internet

Le suffixe «.eu» appelé à ponctuer les adresses de millions de sites web européens devrait être lancé fin de l’année 2002. Son but : ouvrir un espace de confiance aux entreprises européennes. Il offrira non seulement une identité communautaire mais aussi des garanties juridiques que n'accorde aucunement le «.com». Restent que les conditions de sa gestion se sont pas toutes encore définies.
Après la monnaie, l'Europe s'apprête à célébrer un nouveau symbole de son unité, le «.eu». L’idée du «.eu» date de 1999. L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) -l’autorité chargée de réglementer l’attribution des noms de domaine- a donné son feu vert et a délégué à l’Union européenne le soin d’organiser la politique du domaine «.eu» ainsi que la mise en place de son infrastructure technique. Si tout va bien, son démarrage est prévu dans le courant de l’année 2002. «Le «.eu» réserve quantités de problèmes quant à son installation, explique Anne Troye Walker, administrateur de l’Unité Internet à l’Union européenne, il y a deux approches l’une un peu plus libérale et l’autre, un peu plus restrictive que l’on essaie de concilier.»

Dans l’état actuel du dossier, il y a d’un côté le camp des libéraux dans lequel se rangent les Britanniques, les Allemands ou les Italiens qui donnent la priorité au «premier arrivé, premier servi». Cette approche fait poids face au «.com». L’autre camp emmené par les Français et les Espagnols privilégie un contrôle au détriment du volume, mais offre plus de clarté et une protection contre le cybersquattage. Une manière d’éviter les innombrables contentieux sur les noms de marques que pourraient s’approprier quelques petits malins pour les revendre ensuite à prix d’or.

Une protection contre les cybersquatteurs

Les souhaits en la matière sont énormes pour les entreprises battant pavillon européen comme l’explique Francis Behr, président du groupe au travail «.eu» au Mouvement des entreprises de France (Medef) : «L’adressage sur Internet est encore loin d’être satisfaisant. Les nouveaux suffixes «.biz», «.info», «.name» créés récemment n’ont pas répondu aux attentes des entreprises. Beaucoup d’espoirs déçus. Le «.com» offre pour l’instant la meilleure visibilité pour les entreprises, mais ce domaine relève de la législation américaine, pas européenne. Les entreprises attendent du «.eu» une protection contre le cybersquattage.»

Concrètement, les sites enregistrés sous le futur domaine «.eu» devraient donc bénéficier des garanties offertes par les directives européennes sur le commerce électronique et la protection des consommateurs, de la vie privée ou de la propriété intellectuelle. De son côté, l’ex-directeur de l’Icann Géraldine Capdeboscq en est convaincue : «La création du «.eu» pour les entreprises marchandes des Quinze peut améliorer sensiblement les choses dans le domaine de la propriété des marques. Il s’agit de créer un droit au nom européen comme on a créé l’euro». Le domaine «.eu» annonce l’émergence d’un véritable espace virtuel européen. Il sera également le moyen pour l’Europe de peser davantage sur la gestion des noms de domaine du Web, largement contrôlée par le gouvernement américain et la puissante Icann.



par Myriam  Berber

Article publié le 01/02/2002 Dernière mise à jour le 31/01/2002 à 23:00 TU

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[01/02/2002]