Suisse
Les Suisses disent oui à l'ONU
La Confédération helvétique va devenir le 190ème Etat membre de l'ONU. Les Suisses ont en effet voté, dimanche, en faveur de l'adhésion de leur pays à l'Organisation mondiale. Il s'agit d'une décision historique pour cet Etat qui était le seul, avec le Vatican, à avoir choisi de rester hors des Nations unies depuis 1945.
Le référendum organisé dimanche en Suisse a consacré la victoire des partisans du oui à l'Onu qui ont obtenu 54,61% des suffrages contre 45,39 % aux opposants. Ce résultat a été accompagné par un vote favorable dans 12 cantons contre 11, sans lequel la proposition n'aurait pu être ratifiée. Cette double majorité était, en effet, indispensable pour permettre de modifier la Constitution. Ainsi, pour la première fois, l'adhésion d'une nation à l'Onu est passée par une consultation populaire. Elle devrait prendre effet dès l'automne 2002, lors de la prochaine Assemblée générale.
Si elle avait toujours jusque-là refusé d’adhérer à l’Onu, et se contentait depuis 1948 du statut intermédiaire d’observateur, la Suisse était déjà largement associée au travail de l’organisation. Elle accueille le siège européen des Nations unies et de plusieurs institutions spécialisées comme l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation internationale du Travail, Onusida. Et surtout, elle contribue déjà dans des proportions non négligeables au financement des organisations onusiennes (500 millions de francs suisses par an). De ce point de vue, son adhésion formelle aux Nations unies lui coûtera seulement 70 millions de francs suisses de plus chaque année.
«Un grand jour pour la Suisse»
«C'est un grand jour pour la Suisse». Pour le ministre des Affaires étrangères, Joseph Deiss, ferme partisan de l'adhésion de son pays aux Nations unies, les Suisses ont pris la bonne décision. Celle qui va permettre à leur pays d'entrer de plein pied dans le concert des Nations et de participer plus activement à la diplomatie internationale. Tout en conservant sa principale caractéristique, à savoir la neutralité.
C'est d'ailleurs autour de cette question centrale que se sont affrontés partisans et opposants de l'adhésion à l'ONU. Christoph Blocher, leader de l'Union démocratique du centre (droite populiste), a fait du risque encouru à ce niveau l'un de ses principaux chevaux de bataille pour convaincre les électeurs de refuser l'entrée de la Suisse aux Nations unies. «Notre neutralité est en danger car en entrant à l'ONU, nous devrons respecter toutes ses décisions».
Cette crainte qui avait participé à faire voter les Suisses à plus de 75 % contre l'adhésion, en 1986, a semble-t-il été dépassée aujourd'hui. Les arguments en faveur d'une participation à part entière de la Suisse au sein de l'ONU, avec comme prolongement un poids plus significatif sur la scène internationale, ont été entendus par la population. Rassurant, Joseph Deiss avait synthétisé ce point de vue en expliquant à ces concitoyens que «la neutralité du pays n'était en aucun cas menacée», que la Suisse resterait «un pays souverain, un pays neutre, un pays fort». Il a été appuyé par d'autres personnalités comme le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, «nobélisé» pour son action au sein de cette organisation, qui a estimé qu'en aucun cas la Suisse ne pourrait être «contrainte de faire des choses qu'elle ne veut pas faire».
La polémique autour de l'adhésion à l'Onu comme tremplin pour une entrée du pays au sein de l'Union européenne, un autre sujet de crainte, n'a pas non plus dissuadé les Suisses de voter pour cette proposition. D'ailleurs, le président de la Confédération, Kaspar Villiger, a tenu à affirmer que le vote en question «ne constituait nullement un premier pas vers l'Union européenne ou l'Otan».
Le résultat du référendum a été salué unanimement au sein de la communauté internationale. Kofi Annan a accueilli «chaleureusement cette expression de foi et cet engagement dans les idéaux de l'organisation». Et Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères, a parlé de «décision historique qui place l'une des plus anciennes démocraties européennes où elle doit être : au cœur de la prise de décision mondiale».
Si elle avait toujours jusque-là refusé d’adhérer à l’Onu, et se contentait depuis 1948 du statut intermédiaire d’observateur, la Suisse était déjà largement associée au travail de l’organisation. Elle accueille le siège européen des Nations unies et de plusieurs institutions spécialisées comme l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation internationale du Travail, Onusida. Et surtout, elle contribue déjà dans des proportions non négligeables au financement des organisations onusiennes (500 millions de francs suisses par an). De ce point de vue, son adhésion formelle aux Nations unies lui coûtera seulement 70 millions de francs suisses de plus chaque année.
«Un grand jour pour la Suisse»
«C'est un grand jour pour la Suisse». Pour le ministre des Affaires étrangères, Joseph Deiss, ferme partisan de l'adhésion de son pays aux Nations unies, les Suisses ont pris la bonne décision. Celle qui va permettre à leur pays d'entrer de plein pied dans le concert des Nations et de participer plus activement à la diplomatie internationale. Tout en conservant sa principale caractéristique, à savoir la neutralité.
C'est d'ailleurs autour de cette question centrale que se sont affrontés partisans et opposants de l'adhésion à l'ONU. Christoph Blocher, leader de l'Union démocratique du centre (droite populiste), a fait du risque encouru à ce niveau l'un de ses principaux chevaux de bataille pour convaincre les électeurs de refuser l'entrée de la Suisse aux Nations unies. «Notre neutralité est en danger car en entrant à l'ONU, nous devrons respecter toutes ses décisions».
Cette crainte qui avait participé à faire voter les Suisses à plus de 75 % contre l'adhésion, en 1986, a semble-t-il été dépassée aujourd'hui. Les arguments en faveur d'une participation à part entière de la Suisse au sein de l'ONU, avec comme prolongement un poids plus significatif sur la scène internationale, ont été entendus par la population. Rassurant, Joseph Deiss avait synthétisé ce point de vue en expliquant à ces concitoyens que «la neutralité du pays n'était en aucun cas menacée», que la Suisse resterait «un pays souverain, un pays neutre, un pays fort». Il a été appuyé par d'autres personnalités comme le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, «nobélisé» pour son action au sein de cette organisation, qui a estimé qu'en aucun cas la Suisse ne pourrait être «contrainte de faire des choses qu'elle ne veut pas faire».
La polémique autour de l'adhésion à l'Onu comme tremplin pour une entrée du pays au sein de l'Union européenne, un autre sujet de crainte, n'a pas non plus dissuadé les Suisses de voter pour cette proposition. D'ailleurs, le président de la Confédération, Kaspar Villiger, a tenu à affirmer que le vote en question «ne constituait nullement un premier pas vers l'Union européenne ou l'Otan».
Le résultat du référendum a été salué unanimement au sein de la communauté internationale. Kofi Annan a accueilli «chaleureusement cette expression de foi et cet engagement dans les idéaux de l'organisation». Et Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères, a parlé de «décision historique qui place l'une des plus anciennes démocraties européennes où elle doit être : au cœur de la prise de décision mondiale».
par Valérie Gas
Article publié le 04/03/2002