Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Pays-Bas

Srebrenica: le gouvernement néerlandais démissionne

Le Premier ministre néerlandais Wim Kok annonce la démission de son gouvernement à la suite d'un rapport officiel critiquant la politique des Pays-Bas lors des événements qui ont conduit à la chute de l'enclave bosniaque de Srebrenica en 1995.
Wim Kok n'aura donc pas attendu la fin de la semaine pour présenter la démission de son gouvernement. Le Premier ministre néerlandais et son équipe devaient en effet discuter vendredi des conclusions de du rapport officiel concernant Srebrenica et d'une éventuelle démission collective. Mais les rumeurs persistantes ces derniers jours d'une démission des ministres de la Défense et de l'Environnement ont précipité les choses.

Le rapport officiel sur la chute, en 1995, de l'enclave bosniaque de Srebrenica, à l'époque sous protection des casques bleus néerlandais déstabilise la classe politique du pays. Publié le 10 avril dernier, il accuse les gouvernants d'avoir envoyé les soldats dans une situation impossible, et ce, au nom de considérations humanitaires et d'ambitions politiques. Plus de 7 500 musulmans de Srebrenica ont été tués par les forces serbes de Bosnie, qui s'étaient emparés de l'enclave déclarée «zone de sécurité» de l'ONU.

Le manque d'initiative de La Haye à l'heure du massacre est mis sur le compte d'une mauvaise communication avec la hiérarchie militaire néerlandaise. Au lendemain de la publication de ce rapport, le ministre de la Défense, Frank De Grave, s'était déclaré prêt à assumer la responsabilité d'une telle erreur. Jan Pronk, son homologue de l'Environnement, estimant quand à lui, que c'est tout le gouvernement qui devait démissionner. C'est désormais chose faite.

En expliquant sa prise de position, le Premier ministre démissionnaire a indiqué avec insistance que les Pays-Bas «n’étaient pas responsables de la mort terrible de milliers de musulmans de Bosnie». «Les coupables sont les Serbes de Bosnie et en particulier le général Mladic», a-t-il rappelé en soulignant la «co-responsabilité politique des Pays-Bas pour la situation dans laquelle les massacres ont pu se produire».

Une démission du gouvernement Kok qui n'aura cependant pas d'impact majeur sur la vie politique néerlandaise, puisque des élections législatives sont de toute façon prévues pour le 15 mai prochain. Mais le geste est salué par la presse néerlandaise qui tire son chapeau face à la décision «morale» prise par le Premier ministre. C’est «un acte moral» estiment également de leur côté les autorités bosniaques.

Lire également :

- Srebrenica : «c’est aussi l’échec de la France»
- A la recherche de la vérité sur Srebrenica



par Stéphanie  Dubois

Article publié le 17/04/2002