France
Mesures choc contre la délinquance
Pour concrétiser sa volonté affichée d'agir contre l'insécurité, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a lancé une importante réforme plaçant policiers et gendarmes sous la même autorité. Il a pris aussi des mesures spectaculaires centrées sur la protection des forces de l’ordre.
Gendarmes placés sous la tutelle directe du ministère de l’Intérieur, mise en place des Groupements d'intervention et de sécurité dès vendredi, autorisation donnée à la police de proximité d'utiliser des balles en caoutchouc en cas d'attaque, pose de films protecteurs sur les vitres et pare-brise des véhicules de la police nationale: le gouvernement veut démontrer sa détermination dans la lutte contre la violence et l’insécurité, thème dominant de la campagne présidentielle.
En application d’un décret signé par le président Jacques Chirac, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a officiellement pris jeudi, pour les missions de sécurité intérieure, la tutelle de la gendarmerie. Les gendarmes, qui dépendent du ministère de la Défense, obéiront désormais au ministre de l'Intérieur pour «les missions de ces services autres que celles qui sont relatives à l'exercice de la police judiciaire». Même si les gendarmes conservent, comme ils le souhaitent, leur statut militaire, cette réforme constitue une petite révolution. Ce nouveau dispositif vise à rendre plus efficace l'emploi des différentes forces et à mieux coordonner l'action de l'ensemble des forces de sécurité dans la lutte contre la délinquance.
Opérations «coups de poing»
Autre mesure choc, Nicolas Sarkozy a lancé les Groupements d'intervention régionaux. Ces dispositifs réunissent gendarmes, policiers, douaniers et magistrats chargés de démanteler des réseaux de délinquance organisée. Le décret précise que le ministre de l'Intérieur pourra faire appel «en tant que de besoin» à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, à la direction générale des impôts et à la direction générale des douanes et droits indirects. Lors d'une visite jeudi après-midi au commissariat de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, le ministre a annoncé que ces groupes pourraient entrer dans une «phase opérationnelle» à partir de vendredi. Selon son entourage, des opérations «coups de poing» devraient être conduites prochainement dans des cités sensibles.
Mardi soir, une patrouille a été attaquée à Corbeil-Essonnes par un groupe d'une vingtaine de voyous qui ont brisé à coups de pierre les vitres de la voiture de police avant de la piller. Pour permettre aux policiers de proximité de se protéger en cas d’agression, le ministre a annoncé qu’ils seraient autorisés à utiliser des flash-balls (des fusils tirant des balles de caoutchouc appelés aussi «gomme cogne»). Jusqu'à présent, seules les Brigades anti-criminalité (Bac) en étaient dotées. «Nous rechercherons les délinquants là où ils se trouvent sans aucun répit», a déclaré Nicolas Sarkozy.
L'usage des flash-balls était réclamé avec insistance par certains syndicats de police, notamment le SGP-FO. D’autres jugent la mesure peu pertinente. «Ce n'est pas utile ni prioritaire. Ce dont nous avons besoin, c'est d'effectifs, de moyens, de missions claires», a déclaré Joaquin Masanet, secrétaire général du Syndicat indépendant et professionnel de la police (SNIP-UNSA). Quant aux associations de défense des droits de l’homme, elles mettent en garde : la généralisation des flash-balls «risque de créer les conditions d'un durcissement dans les cités», a estimé le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP).
En application d’un décret signé par le président Jacques Chirac, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a officiellement pris jeudi, pour les missions de sécurité intérieure, la tutelle de la gendarmerie. Les gendarmes, qui dépendent du ministère de la Défense, obéiront désormais au ministre de l'Intérieur pour «les missions de ces services autres que celles qui sont relatives à l'exercice de la police judiciaire». Même si les gendarmes conservent, comme ils le souhaitent, leur statut militaire, cette réforme constitue une petite révolution. Ce nouveau dispositif vise à rendre plus efficace l'emploi des différentes forces et à mieux coordonner l'action de l'ensemble des forces de sécurité dans la lutte contre la délinquance.
Opérations «coups de poing»
Autre mesure choc, Nicolas Sarkozy a lancé les Groupements d'intervention régionaux. Ces dispositifs réunissent gendarmes, policiers, douaniers et magistrats chargés de démanteler des réseaux de délinquance organisée. Le décret précise que le ministre de l'Intérieur pourra faire appel «en tant que de besoin» à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, à la direction générale des impôts et à la direction générale des douanes et droits indirects. Lors d'une visite jeudi après-midi au commissariat de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, le ministre a annoncé que ces groupes pourraient entrer dans une «phase opérationnelle» à partir de vendredi. Selon son entourage, des opérations «coups de poing» devraient être conduites prochainement dans des cités sensibles.
Mardi soir, une patrouille a été attaquée à Corbeil-Essonnes par un groupe d'une vingtaine de voyous qui ont brisé à coups de pierre les vitres de la voiture de police avant de la piller. Pour permettre aux policiers de proximité de se protéger en cas d’agression, le ministre a annoncé qu’ils seraient autorisés à utiliser des flash-balls (des fusils tirant des balles de caoutchouc appelés aussi «gomme cogne»). Jusqu'à présent, seules les Brigades anti-criminalité (Bac) en étaient dotées. «Nous rechercherons les délinquants là où ils se trouvent sans aucun répit», a déclaré Nicolas Sarkozy.
L'usage des flash-balls était réclamé avec insistance par certains syndicats de police, notamment le SGP-FO. D’autres jugent la mesure peu pertinente. «Ce n'est pas utile ni prioritaire. Ce dont nous avons besoin, c'est d'effectifs, de moyens, de missions claires», a déclaré Joaquin Masanet, secrétaire général du Syndicat indépendant et professionnel de la police (SNIP-UNSA). Quant aux associations de défense des droits de l’homme, elles mettent en garde : la généralisation des flash-balls «risque de créer les conditions d'un durcissement dans les cités», a estimé le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP).
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 17/05/2002