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Politique française

Duel à droite pour le perchoir

Jean-Louis Debré vient d’être élu à la présidence de l’Assemblée nationale après plusieurs jours de tiraillement au sein de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), le parti chiraquien né de l’élection présidentielle. Il sera donc le quatrième personnage de l’Etat.
Qui va présider l’Assemblée nationale et ainsi succéder au socialiste Raymond Forni ? C’est la question qui était sur toutes les lèvres de la classe politique, depuis quelques jours. La droite majoritaire au Palais-Bourbon depuis les élections législatives du 16 juin dernier, pour départager les deux candidats en lice, Edouard Balladur et Jean-Louis Debré, avait prévu d’organiser des primaires au sein de l’UMP, pour ne présenter, le 25 juin à 15h, qu’un seul candidat. Mais c’était compter sans le premier couac au sein du parti chiraquien. Craignant d’être mis en minorité par les députés UMP face à Jean-Louis Debré - qui a le soutien tacite de l’Elysée -, Edouard Balladur a tenté et a réussi un passage en force en présentant sa candidature devant l’ensemble des 577 députés plutôt que devant les membres de son camp. Face à lui donc, se présentaient, outre l’ex-président du groupe RPR à l’Assemblée nationale élu candidat de l’UMP, la socialiste Paulette Guinchard-Kunster, ancienne secrétaire d’Etat aux Personnes âgées dans le gouvernement de Lionel Jospin et la communiste Muguette Jacquaint, députée de Seine-Saint-Denis. L’UDF avait décidé de ne présenter aucun candidat.

A l’issue du premier tour, Jean-Louis Debré a obtenu 217 voix contre 163 à Edouard Balladur, qui, au vu des résultats, s'est retiré de la compétition. Ainsi après le second tour, c’est finalement Jean-Louis Debré qui a été élu, sans surprise, au perchoir (avec 342 voix sur 531) pour présider, durant cinq ans, l’Assemblée nationale. Jean-Louis Debré, 57 ans, ancien ministre de l’Intérieur sous Alain Juppé, exclu des gouvernement Raffarin I et II a donc eu son lot de consolation : il investira l'Hôtel de Lassay. Edouard Balladur, 73 ans, a quant à lui, pâti de son image bourgeoise et a, semble-t-il, encore souffert de sa «trahison» de 1995, quand il s’était présenté à la présidentielle face à Jacques Chirac. Il devrait hériter de la présidence de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale.

Session extraordinaire en juillet

A la veille du vote, le Parti socialiste avait décidé de ne pas arbitrer le duel Balladur/Debré arguant que ce n’était pas son rôle de départager «un ancien dissident du chiraquisme et le candidat du chiraquisme pur sucre». Le 25 juin, au matin, l’UMP avait, pour sa part, appelé les quelques 366 députés de droite «à voter pour le candidat désigné par leur groupe», ajoutant même qu’une «fois que la famille a choisi, il faut qu’elle se rassemble». C'est chose faites.

Le calendrier des travaux de la 12eme législature de l’Assemblée nationale ne s’arrête pas là. Mercredi 26 juin, sont prévues les élections des six vice-présidents, des trois questeurs et des douze secrétaires, qui composent, avec le président, le Bureau de l’Assemblée. Le 27 juin, les six commissions permanentes (Affaires étrangères, Affaires sociales, Défense, Finances, Lois et Production) se réuniront pour élire leur président et leur bureau. La session ordinaire prendra ainsi fin le dimanche 30 juin. Les travaux effectifs du Palais-Bourbon ne commenceront qu’après la déclaration de politique générale du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, prévue le mercredi 3 juillet. Au programme, en juillet, pour le Parlement réuni en session extraordinaire : l’examen de la traditionnelle loi d’amnistie post-présidentielle, la baisse des impôts, la justice et les orientations à prendre en matière de sécurité intérieure.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 25/06/2002