Proche-Orient
La mort d'Abou Nidal confirmée
Le Palestinien Sabri al-Banna, plus connu sous son nom de guerre Abou Nidal, est mort à Bagdad. Les autorités irakiennes confirment sa mort. A Bagdad on affirme que le terroriste palestinien s'est suicidé. Sa mort annoncée lundi avait été démentie mardi par un porte-parole de son mouvement à Beyrouth.
Abou Nidal s’est-il suicidé, comme l’affirme un responsable palestinien, ou a-t-il été assassiné? Celui qui, bien avant Oussama ben Laden, était considéré comme l’ennemi public numéro un a toujours entretenu le mystère autour de sa vie de figure légendaire du terrorisme international et les derniers événements n'échappent pas à la règle.
Né en 1937 à Jaffa dans une riche famille palestinienne propriétaire de plusieurs milliers d’hectares de terres, il a été contraint à l’exil dès l’âge de onze ans pour échapper aux violences liées à la création de l’Etat hébreu. Un bouleversement qui sera sans doute à l’origine de son engagement pour la cause palestinienne. Il sera d’ailleurs nommé en 1970 représentant en Irak de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui regroupe les principaux mouvements palestiniens et au sein de laquelle le Fatah de Yasser Arafat est largement majoritaire.
Lorsqu’en 1974, l’OLP renonce officiellement au terrorisme international, Abou Nidal entre en dissidence et devient le farouche adversaire de Yasser Arafat dont il condamne la politique de «capitulation». Se présentant comme le leader du refus, il crée alors le Fatah-Conseil révolutionnaire, également connu sous le nom d’Organisation Abou Nidal (OAN) ou Groupe Abou Nidal, dont le quartier général est basé à Bagdad. Les partisans de Yasser Arafat et les Palestiniens modérés sont les cibles principales de ses opérations terroristes. Mais le mouvement ne limite pas ses attaques à ses seuls anciens compagnons d’armes puisque dès les années 80, après s’être brouillé avec le régime irakien et installé à Damas, il s’attaque aux intérêts israéliens et juifs. L’attentat contre un groupe d’enfants à Anvers en 1980 ou contre une synagogue à Vienne un an plus tard illustrent ce changement de stratégie. Abou Nidal est également mis en cause par la France dans l’attentat anti-juif de la rue des rosiers qui a fait six morts et 22 blessés en 1982 à Paris.
300 morts et 600 blessés
Considérée comme l’une des organisations terroristes les plus dangereuses, l’OAN détient le triste record de neuf cents victimes dont trois cents sont mortes. Son dernier attentat sanglant remonte à 1985 avec les attaques des comptoirs de la compagnie aérienne israélienne El Al dans les aéroports de Vienne et Rome. Dix-huit personnes sont alors tuées et cent autres blessées. Le nom de l’organisation sera également souvent cité lors des enlèvements d’Occidentaux pendant la guerre du Liban.
Jugé trop radical par ses propres militants, qui pour la plupart sont aujourd’hui entrés en dissidence, Abou Nidal se retrouve peu à peu, à partir des années 90, isolé. De sa vie dans la clandestinité, on ne sait finalement que très peu de choses. Invité à quitter la Syrie sous la pression américaine, son organisation a trouvé refuge en 1987 en Libye mais n’a plus jamais été à l’origine d’attentats sanglants. Abou Nidal aurait séjourné en 1999 en Egypte où il aurait été hospitalisé pour des problèmes cardiaques. Le Caire a toutefois toujours démenti son séjour sur le sol égyptien. Il se serait ensuite rendu en Irak, via l’Iran. Mais, ici encore, les autorités irakiennes n’ont jamais confirmé l’information. La rumeur le disait atteint d’un cancer. Sa mort elle marquera la fin de l’un des chapitres les plus sanglants de l’histoire du terrorisme au Proche-Orient.
Ecouter également :
Alain Marsaud, ancien juge anti-terroriste français au micro d'Emmanuelle Bastide.
Né en 1937 à Jaffa dans une riche famille palestinienne propriétaire de plusieurs milliers d’hectares de terres, il a été contraint à l’exil dès l’âge de onze ans pour échapper aux violences liées à la création de l’Etat hébreu. Un bouleversement qui sera sans doute à l’origine de son engagement pour la cause palestinienne. Il sera d’ailleurs nommé en 1970 représentant en Irak de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui regroupe les principaux mouvements palestiniens et au sein de laquelle le Fatah de Yasser Arafat est largement majoritaire.
Lorsqu’en 1974, l’OLP renonce officiellement au terrorisme international, Abou Nidal entre en dissidence et devient le farouche adversaire de Yasser Arafat dont il condamne la politique de «capitulation». Se présentant comme le leader du refus, il crée alors le Fatah-Conseil révolutionnaire, également connu sous le nom d’Organisation Abou Nidal (OAN) ou Groupe Abou Nidal, dont le quartier général est basé à Bagdad. Les partisans de Yasser Arafat et les Palestiniens modérés sont les cibles principales de ses opérations terroristes. Mais le mouvement ne limite pas ses attaques à ses seuls anciens compagnons d’armes puisque dès les années 80, après s’être brouillé avec le régime irakien et installé à Damas, il s’attaque aux intérêts israéliens et juifs. L’attentat contre un groupe d’enfants à Anvers en 1980 ou contre une synagogue à Vienne un an plus tard illustrent ce changement de stratégie. Abou Nidal est également mis en cause par la France dans l’attentat anti-juif de la rue des rosiers qui a fait six morts et 22 blessés en 1982 à Paris.
300 morts et 600 blessés
Considérée comme l’une des organisations terroristes les plus dangereuses, l’OAN détient le triste record de neuf cents victimes dont trois cents sont mortes. Son dernier attentat sanglant remonte à 1985 avec les attaques des comptoirs de la compagnie aérienne israélienne El Al dans les aéroports de Vienne et Rome. Dix-huit personnes sont alors tuées et cent autres blessées. Le nom de l’organisation sera également souvent cité lors des enlèvements d’Occidentaux pendant la guerre du Liban.
Jugé trop radical par ses propres militants, qui pour la plupart sont aujourd’hui entrés en dissidence, Abou Nidal se retrouve peu à peu, à partir des années 90, isolé. De sa vie dans la clandestinité, on ne sait finalement que très peu de choses. Invité à quitter la Syrie sous la pression américaine, son organisation a trouvé refuge en 1987 en Libye mais n’a plus jamais été à l’origine d’attentats sanglants. Abou Nidal aurait séjourné en 1999 en Egypte où il aurait été hospitalisé pour des problèmes cardiaques. Le Caire a toutefois toujours démenti son séjour sur le sol égyptien. Il se serait ensuite rendu en Irak, via l’Iran. Mais, ici encore, les autorités irakiennes n’ont jamais confirmé l’information. La rumeur le disait atteint d’un cancer. Sa mort elle marquera la fin de l’un des chapitres les plus sanglants de l’histoire du terrorisme au Proche-Orient.
Ecouter également :
Alain Marsaud, ancien juge anti-terroriste français au micro d'Emmanuelle Bastide.
par Mounia Daoudi
Article publié le 20/08/2002