Asie centrale
Le Nagorny Karabakh élit son «<i>président</i>»
Malgré une condamnation internationale, les autorités du Nagorny Karabakh ont organisé dimanche une élection «présidentielle» à travers laquelle ils cherchent à imposer l’indépendance de ce territoire azerbaïdjanais peuplé en majorité d’Arméniens. Mais cette élection ne devrait toutefois pas remettre en cause le processus de paix engagé, sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), par l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour résoudre cet épineux dossier qui empoisonne depuis près de 15 ans les relations entre les deux voisins.
Quatre-vingt dix mille électeurs étaient invités dimanche à choisir leur «président» au Nagorny Karabakh, ce petit territoire azerbaïdjanais, peuplé en majorité d’Arméniens et qui a proclamé unilatéralement son indépendance en 1991, au moment de l’effondrement de l’empire soviétique. Cette indépendance n’a jamais été approuvée par la communauté internationale, qui a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas, une fois de plus, le résultat de cette élection. Une position que condamne Arkadi Goukassian, le «président» sortant du Nagorny Karabakh qui sera sans doute reconduit à son poste. Selon lui en effet, «si ces élections ne sont pas légitimées par certaines organisations mondiales, cela signifie que la communauté internationale est opposée à la démocratie» dans la région. L’Azerbaïdjan a qualifié la semaine dernière ce scrutin d'«illégal». «Organiser de prétendues élections alors que les Arméniens continuent d’occuper le Nagorny Karabakh et de procéder à un nettoyage ethnique est une violation brutale du droit azerbaïdjanais et international», a notamment déclaré le ministère des Affaires étrangères. La Russie et l’Union européenne se sont également jointes à Bakou pour dénoncer «une tentative de rompre l’unité nationale de l’Azerbaïdjan» tandis que l’Arménie condamnait fermement la position des Européens.
Le conflit au Nagorny Karabakh s’est déclenché en 1988. L’Azerbaïdjan et son voisin arménien s’y sont livrés une guerre sanglante qui a provoqué la mort de 30 000 personnes et des centaines de milliers de civils ont été déplacés dans les deux camps. En 1994 un cessez-le-feu a certes mis fin aux hostilités mais la majeure partie du territoire s’est trouvée de facto sous contrôle arménien. Et si le statu quo est jusqu’à présent respecté, la région vit dans une perpétuelle tension. La communauté internationale, avec notamment la Russie, la France et les Etats-Unis ont tenté en collaboration avec l’OSCE d’aboutir à un accord de paix mais en vain. Les deux parties campent en effet sur leurs positions. L’Arménie estime ainsi que «l’Azerbaïdjan n’a aucun argument historique, légal ou moral» pour invoquer sa souveraineté sur le Nagorny Karabakh. Bakou pour sa part s’en tient au fait que ce territoire lui a été rattaché par décret en 1923 au temps de l’Union soviétique.
Reprise des négociations ?
L’élection «présidentielle» de dimanche ne devrait pas remettre en question les pourparlers de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les présidents des deux pays doivent en effet se rencontrer la semaine prochaine, à la frontière entre leurs deux Etats, après plus d’un an d’interruption des négociations. Un projet pour le règlement de ce conflit serait actuellement en cours d’examen. Il s’agirait d’accorder à Bakou un corridor dans la région de Megri, le long de la frontière iranienne, vers le Nakhitchevan, un territoire azerbaïdjanais enclavé entre l’Arménie et l’Iran. En échange, Erevan obtiendrait un corridor permettant de rejoindre le Nagorny Karabakh depuis l’Arménie. Rien n’indique toutefois que les deux parties soient prêtes à de telles concessions.
Le différend entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est une source majeure d’instabilité dans ces région du sud du Caucase. Il limite considérablement les possibilités de développement économique dans la région. Le Nagorny Karabakh vit ainsi sous perfusion puisque la majorité de ses revenus vient de l’Arménie et de sa diaspora.
Le conflit au Nagorny Karabakh s’est déclenché en 1988. L’Azerbaïdjan et son voisin arménien s’y sont livrés une guerre sanglante qui a provoqué la mort de 30 000 personnes et des centaines de milliers de civils ont été déplacés dans les deux camps. En 1994 un cessez-le-feu a certes mis fin aux hostilités mais la majeure partie du territoire s’est trouvée de facto sous contrôle arménien. Et si le statu quo est jusqu’à présent respecté, la région vit dans une perpétuelle tension. La communauté internationale, avec notamment la Russie, la France et les Etats-Unis ont tenté en collaboration avec l’OSCE d’aboutir à un accord de paix mais en vain. Les deux parties campent en effet sur leurs positions. L’Arménie estime ainsi que «l’Azerbaïdjan n’a aucun argument historique, légal ou moral» pour invoquer sa souveraineté sur le Nagorny Karabakh. Bakou pour sa part s’en tient au fait que ce territoire lui a été rattaché par décret en 1923 au temps de l’Union soviétique.
Reprise des négociations ?
L’élection «présidentielle» de dimanche ne devrait pas remettre en question les pourparlers de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les présidents des deux pays doivent en effet se rencontrer la semaine prochaine, à la frontière entre leurs deux Etats, après plus d’un an d’interruption des négociations. Un projet pour le règlement de ce conflit serait actuellement en cours d’examen. Il s’agirait d’accorder à Bakou un corridor dans la région de Megri, le long de la frontière iranienne, vers le Nakhitchevan, un territoire azerbaïdjanais enclavé entre l’Arménie et l’Iran. En échange, Erevan obtiendrait un corridor permettant de rejoindre le Nagorny Karabakh depuis l’Arménie. Rien n’indique toutefois que les deux parties soient prêtes à de telles concessions.
Le différend entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est une source majeure d’instabilité dans ces région du sud du Caucase. Il limite considérablement les possibilités de développement économique dans la région. Le Nagorny Karabakh vit ainsi sous perfusion puisque la majorité de ses revenus vient de l’Arménie et de sa diaspora.
par Mounia Daoudi
Article publié le 11/08/2002