Mer
Les marins du <i>Bow Eagle </i> ont abandonné les naufragés
L’armateur du Bow Eagle, le cargo suspecté d’être à l’origine du naufrage d’un chalutier français dans la nuit de dimanche à lundi, au large de l’Ile de Sein, a reconnu la responsabilité de l’équipage de son navire dans ce drame qui a coûté la vie à quatre marins. Il aura fallu attendre trois jours pour que les circonstances de l’accident soit établies.
«Le capitaine a reçu des informations verbales du personnel de quart à ce moment-là confirmant l’implication du Bow Eagle dans la collision avec un bateau de pêche… C’est un choc pour nous.» Pour Hans Lund, vice-président de la compagnie norvégienne Odfjell, propriétaire du chimiquier qui a percuté en pleine nuit le Cistude, un chalutier français à bord duquel se trouvaient sept marins, il n’est pas question de nier la responsabilité de son équipage dans cette affaire. La reconnaissance des faits a été immédiate… à partir du moment où les marins qui assuraient le quart cette nuit-là ont informé le capitaine du navire qu’il y avait bien eu collision.
Il aura quand même fallu attendre plus de trois jours pour que ces derniers avouent qu’ils avaient bien assisté à l’accident, s’étaient rendus compte que le petit bateau de pêche avait été broyé et son équipage jeté à la mer, mais qu’ils avaient fait comme si de rien n’était et avaient laissé le cargo continuer sa route vers Rotterdam, sans essayer un seul instant de tenter de porter secours aux marins en perdition.
Sur les sept hommes qui se trouvaient à bord du Cistude, six étaient encore vivants après la collision et auraient pu être sauvés s’ils avaient reçu une assistance immédiate. Ce qui n’a pas été le cas. Au lieu de cela, les pêcheurs ont dû lutter pendant neuf heures dans une eau glaciale, en s’agrippant aux deux bouées qu’ils avaient réussi à attraper pendant le naufrage, avant d’être secourus. Seuls trois d’entre eux ont tenu le choc et sont sortis vivants de cette épreuve.
Inexcusable
Le capitaine du chalutier, Jean-Yves Barbeau, qui fait partie des rescapés, a exprimé son indignation face à l’attitude de l’équipage du Bow Eagle. «Les gens qui ont fait ça sont inexcusables». D’autant plus inexcusables qu’ils n’ont avoué que contraints et forcés. Dès la découverte du drame, les enquêteurs ont cherché à identifier tous les cargos qui naviguaient dans la zone au moment de la collision. Mardi soir, une information judiciaire a été ouverte par le procureur des Sables-d’Olonne, le port d’attache du Cistude, pour «homicides involontaires, blessures involontaires, délit de fuite et non-assistance à personne en danger».
Le fait que le Bow Eagle ait signalé une voie d’eau le lendemain de la collision a, tout de suite, attiré les soupçons sur lui. Et le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a demandé que le navire soit dérouté vers Dunkerque pour que les enquêteurs puissent examiner le bateau et interroger l’équipage. Après avoir menti en soutenant qu’ils ne savaient rien, les officiers de quart ont fini par avouer la vérité et ont précisé qu’ils n’avait pas prévenu le capitaine du navire qui dormait au moment de la collision.
Malgré cela, le Bow Eagle et les membres de son équipage, tous Philippins à l’exception du capitaine, ont pu reprendre leur route vers Rotterdam, mercredi. Cette décision a été motivée, d’après les autorités françaises, par la nécessité de réparer l’avarie de ce chimiquier de 15 000 tonnes, long de 170 mètres. Une opération impossible à réaliser dans un port français et rendue indispensable par le risque de pollution qu’entraîne l’écoulement de sa cargaison, de l’acétate d’éthyle. Mais cela ne signifie pas que les responsables ne seront pas poursuivis, a assuré le secrétaire d’Etat aux Transports et à la Mer, Dominique Bussereau. Tout sera mis en œuvre pour que «justice soit faite». Une commission rogatoire internationale a ainsi été délivrée pour permettre de poursuivre l’enquête en collaboration avec les autorités hollandaises et norvégiennes.
Il aura quand même fallu attendre plus de trois jours pour que ces derniers avouent qu’ils avaient bien assisté à l’accident, s’étaient rendus compte que le petit bateau de pêche avait été broyé et son équipage jeté à la mer, mais qu’ils avaient fait comme si de rien n’était et avaient laissé le cargo continuer sa route vers Rotterdam, sans essayer un seul instant de tenter de porter secours aux marins en perdition.
Sur les sept hommes qui se trouvaient à bord du Cistude, six étaient encore vivants après la collision et auraient pu être sauvés s’ils avaient reçu une assistance immédiate. Ce qui n’a pas été le cas. Au lieu de cela, les pêcheurs ont dû lutter pendant neuf heures dans une eau glaciale, en s’agrippant aux deux bouées qu’ils avaient réussi à attraper pendant le naufrage, avant d’être secourus. Seuls trois d’entre eux ont tenu le choc et sont sortis vivants de cette épreuve.
Inexcusable
Le capitaine du chalutier, Jean-Yves Barbeau, qui fait partie des rescapés, a exprimé son indignation face à l’attitude de l’équipage du Bow Eagle. «Les gens qui ont fait ça sont inexcusables». D’autant plus inexcusables qu’ils n’ont avoué que contraints et forcés. Dès la découverte du drame, les enquêteurs ont cherché à identifier tous les cargos qui naviguaient dans la zone au moment de la collision. Mardi soir, une information judiciaire a été ouverte par le procureur des Sables-d’Olonne, le port d’attache du Cistude, pour «homicides involontaires, blessures involontaires, délit de fuite et non-assistance à personne en danger».
Le fait que le Bow Eagle ait signalé une voie d’eau le lendemain de la collision a, tout de suite, attiré les soupçons sur lui. Et le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a demandé que le navire soit dérouté vers Dunkerque pour que les enquêteurs puissent examiner le bateau et interroger l’équipage. Après avoir menti en soutenant qu’ils ne savaient rien, les officiers de quart ont fini par avouer la vérité et ont précisé qu’ils n’avait pas prévenu le capitaine du navire qui dormait au moment de la collision.
Malgré cela, le Bow Eagle et les membres de son équipage, tous Philippins à l’exception du capitaine, ont pu reprendre leur route vers Rotterdam, mercredi. Cette décision a été motivée, d’après les autorités françaises, par la nécessité de réparer l’avarie de ce chimiquier de 15 000 tonnes, long de 170 mètres. Une opération impossible à réaliser dans un port français et rendue indispensable par le risque de pollution qu’entraîne l’écoulement de sa cargaison, de l’acétate d’éthyle. Mais cela ne signifie pas que les responsables ne seront pas poursuivis, a assuré le secrétaire d’Etat aux Transports et à la Mer, Dominique Bussereau. Tout sera mis en œuvre pour que «justice soit faite». Une commission rogatoire internationale a ainsi été délivrée pour permettre de poursuivre l’enquête en collaboration avec les autorités hollandaises et norvégiennes.
par Valérie Gas
Article publié le 29/08/2002