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Cinéma sur Internet

Les majors américaines contre les pirates du Web

Pour lutter contre les copies illégales de films, l’industrie du cinéma aux Etats-Unis comme en Europe investit le marché de la VOD (video on demand). Les studios lancent leurs propres services de distribution payante de films sur Internet.
Les majors du cinéma ont de quoi s’inquiéter... Le piratage de films sur Internet et la copie de DVD connaît un essor spectaculaire. Trois milliards et demi de dollars, tel serait le manque à gagner qu’accuse l’industrie du cinéma du fait des copies illégales. Prenant exemple sur la bataille que livrent depuis 1999, l'Association américaine de l'industrie phonographique (RIAA) et les majors du disque (Sony, Universal, Time Warner et EMI) contre le développement de la musique gratuite sur le Net, les professionnels du cinéma ont décidé d’en finir sérieusement avec les copies illégales de films. Ils lancent leurs propres services de commercialisation de films sur Internet via la VOD (video on demand).

Cinq des plus grands studios hollywoodiens se sont alliés pour lancer «Movielink», une plate-forme commune de distribution payante en ligne de films. Movielink, mis en ligne ce mois-ci, réunit la Metro-Golwyn-Mayer, Paramount, Sony Pictures, Universal Studios et Warner Bros, qui ont investi un total de 100 millions de dollars pour ce projet où ils sont engagés pour un minimum de cinq ans. Si l’on en croit le directeur de Movielink, Jim Ramo, les perspectives sont encourageantes : «Avec plus de 25 millions de foyers équipés d’Internet à haut débit aux Etats-Unis, nous pensons que le marché est mûr pour un service de location de vidéos via le Web», indique-t-il. Et d’expliquer que : «les clients de Movielink pourront télécharger leurs films préférés pour un montant comparable à celui pratiqué par les loueurs de vidéos, soit entre 3 et 7 dollars, payable par carte de crédit».

30 jours pour visionner

Un film téléchargé pourra être visionné dans les 30 jours. Mais une fois que le spectateur aura appuyé sur le bouton «play», il ne lui restera que 24 heures pour voir la fin du film avant qu’il ne s’auto-détruise. Accessible à la fois via des logiciels de lecture de Real Networks et de Microsoft, Movielink, le service proposera pour commencer un catalogue de quelques 170 films.

En marge, la MGM a signé un partenariat avec deux labels de VOD sur Internet afin de proposer certaines de ses productions sur le Net. Pour sa part, Miramax (Division des studios Disney) s’est associé avec SightSound.com pour proposer des films aux internautes. La VOD, un marché stratégique qui intéresse également le spécialiste des plates-formes audio et vidéo sur le Web. Real Networks lancera en 2003 un système de vidéo à la demande sur Internet, en partenariat avec une chaîne du câble spécialisée dans le cinéma, Starz Encore, une filiale du groupe américain Liberty Media, pour développer un service de vidéo à la demande haut débit.

Grâce à la distribution de films en VOD sur Internet, les studios entendent aussi couper l’herbe sous le pied des pirates fort nombreux qui téléchargent actuellement, leurs films via des systèmes d’échanges de fichiers (peer-to-peer) tels que Kazaa, Morpheus ou eDonkey. Entre 400 000 et 600 000, c’est le nombre de films téléchargés chaque jour par les utilisateurs d’Internet à haut débit, sans compter les copies illégales sur DVD. D’autant plus que le déploiement du haut débit et la banalisation des graveurs va accélérer ce processus.

De l’autre côté de l’Atlantique, les producteurs français ont décidé, eux aussi, de lutter contre cette cyber-fraude et d’offrir une alternative légale à tous les internautes. La plate-forme payante NetCiné de la société française Moviesystem spécialisée dans la distribution de films en VOD propose un catalogue de plus de 500 films. MovieSystem a signé un accord de partenariat avec Europa Corp, la société de production du cinéaste Luc Besson et Pathé pour diffuser ses films. D'autres partenariats devraient bientôt se concrétiser avec des producteurs français indépendants.



par Myriam  Berber

Article publié le 12/12/2002