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Energie

Débat sur l’avenir énergétique de la France à l’horizon 2030

Alors que la France vient de battre son record de consommation d’électricité, le gouvernement lance un débat sur l’avenir énergétique à trente ans. L’enjeu n’est pas mince car les Français, soucieux, dans leurs discours, de la maîtrise de l’énergie ne sont pas prêts pour autant à faire des efforts pour ce qui concerne leur propre consommation.
Avec la vague de froid et la reprise des activités économiques après les vacances de fin d'année, la France a atteint, le 7 janvier en début de soirée, son record de consommation électrique à plus de 78800 mégawatts. Le hasard a voulu que ce soit le moment choisi par le gouvernement pour lancer un grand débat national sur l'évolution de la demande d'énergie et associer les Français aux décisions qui seront prises pour y répondre dans les trente prochaines années. Plusieurs éléments entrent en ligne de compte : la préservation de l’environnement, le contexte de libéralisation des marchés et l’instabilité géopolitique qui laisse planer un doute sur la sécurité des approvisionnements.

Cette «consultation citoyenne» selon les termes de Nicole Fontaine, ministre de l’Industrie chargée de son organisation, n’est pas une mince affaire. En effet, la connaissance des Français en matière d’énergie est souvent très approximative et le débat se résume bien souvent à un affrontement entre opposants et partisans du nucléaire. Déjà, l’association «Sortir du nucléaire» a jugé que le débat écarte, par avance, toute discussion sur ce thème et qu’un tri des interlocuteurs a été effectué. A cela le gouvernement oppose qu’aucune décision n’est encore prise et que le projet de loi d’orientation sur l’énergie qui sera présenté à l’automne prendra en compte les contributions, remarques et critiques qui auront été émises au cours du débat national.

D’ailleurs, pour récolter les avis, un site internet est dès à présent ouvert (www.debat-energie.gouv.fr). Mais, avant de donner leur avis, les Français sont invités à s’informer mieux car, en ce domaine souvent complexe, beaucoup d’idées reçues et d’approximations ont cours. Un sondage CSA réalisé avant l’ouverture du débat national montre que les Français ne savent pas trop quelles énergies sont renouvelables ou non. Ainsi seul un peu plus du tiers des personnes interrogées pensent que l’énergie éolienne est inépuisable et beaucoup ne se prononcent pas sur le caractère durable du solaire. En ce qui concerne les secteurs à l’origine de l’augmentation d’énergie les Français majorent la part de l’industrie mais minorent celle des services.

Des intentions à l’action

A l’issue de cette période de sensibilisation tous les Français sauront-ils, comme le souligne l’Observatoire de l’énergie, que les importations énergétiques atteignent 23 milliards d’euros par an ? Que l’électricité est d’origine nucléaire à 75% ? Que la France exporte près de 14% de sa production électrique ? Que le nucléaire, les énergies renouvelables et la production nationale d’hydrocarbures et de charbon confèrent à la France 50% de son indépendance énergétique ?

Mais quand bien même ils sauraient tout cela, les Français, favorables à 70% au respect de l’environnement et à 63% préoccupés d’économies d’énergie, ne sont pas pour autant disposés à faire des efforts personnels pour réduire leur consommation. Deux sur dix seulement sont prêts à faire des dépenses d’isolation de leur logement et encore moins à mettre la main au portefeuille pour changer leur mode de chauffage. Les trois quarts des Français pensent que la circulation automobile influe sur le changement climatique mais les automobilistes sont rarement d’accord pour acquérir un véhicule plus économe ou à moins utiliser leur voiture. Quant à payer plus cher son électricité pour augmenter la part des énergies renouvelables, les consommateurs ne sont guère généreux. Plus de la moitié sont prêts à une augmentation allant jusqu’à...2%.



par Francine  Quentin

Article publié le 08/01/2003