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Espace

<i>Columbia </i>se désintègre dans l'atmosphère

Quelques minutes avant son atterrissage prévu, la navette Columbia s'est désintégrée à 60 kilomètres au-dessus du Texas lors de sa rentrée dans l'atmosphère. Sept astronautes étaient à son bord.
Dix-sept ans, presque jour pour jour après l'explosion de la navette Challenger qui venait de décoller, Columbia, la plus ancienne navette de la flotte de la NASA, a explosé après son retour dans l'atmosphère, alors qu'elle s'apprêtait à atterrir, 16 jours après le début de sa mission, au centre spacial Kennedy en Floride.

A 9 heures locales (14 heures TU), la NASA a annoncé avoir perdu le contact avec l'équipage. Peu après, des débris de la navette retombaient sur une vaste étendu du centre du Texas. Aussitôt, la NASA demandait aux habitants de ne pas toucher les débris, extrêmement toxique en raison du comburant utilisé pour la propulsion, et de les signaler aux autorités.

Prévenu à Camp David où il passait le week-end, le président George W. Bush a décidé de regagner à Washington. Peu après, la Maison Blanche publiait un communiqué indiquant qu'il n'existait aucun signe que la destruction en vol de la navette soit le résultat d'un attentat.

Des mesures de sécurité particulières avaient entouré ce vol, à la fois en raison de la situation générale (préparatifs de guerre en Irak, menace terroriste accrue depuis le 11 septembre), mais aussi parce que, pour la première fois, un astronaute israélien prenait part au vol. Mais à 60 kilomètres d'attitude et à une vitesse de 8 kilomètres par secondes (20 000 km/h), aucun missile sol-air à la disposition éventuelle d'un groupe terroriste n'aurait pu atteindre la navette lorsqu'elle a explosé. Des images vidéos prises par des cameramen lors de la perte de contrôle du vaisseau alors qu'il survolait Dallas (Texas) indiquent nettement que celui-ci a explosé, se séparant en plusieurs morceaux principaux.

Le programme des navettes remis en cause

A ce stade, l'enquête n'ayant pas encore commencé, il est évidemment délicat de donner de façon certaine une explication à cet accident. Mais plusieurs experts interrogés sur les chaînes de télévisions soulignaient l'échauffement considérable subi par le véhicule spatial lors de sa rentrée dans l'atmosphère, et le rôle crucial des tuiles réfractaires chargées de protéger la navette de cet échauffement. Or, dans le passé, au retour des navettes, il a souvent été constaté que les navettes avaient perdu des tuiles dont l'absence aurait pu avoir des conséquences irrémédiables.

Il est vrai que Columbia était la plus ancienne des navettes de la NASA —c'est même la toute première à avoir décollé en 1981— depuis l'accident de Challenger, chacune d'entre elle faisait l'objet d'un examen extrêmement approfondi et d'une quasi remise à neuf, en particulier par le remplacement des tuiles réfractaires endommagées.

La perte de contact lors de la rentrée dans l'atmosphère est normale: durant quelques minutes, les échanges radios entre la navette et le centre de contrôle sont interrompus. Mais c'est à l'issue de cette période habituelle de «black-out», lorsque la NASA n'a pu établir le contact, que l'alerte a été donnée.

En Israël, où la présence d'un astronaute israélien, Ilan Ramon, à bord était un motif de fierté , l'accident qui a causé la disparition des sept passagers, est une tragédie nationale. Le choc n'est pas moindre en Inde, d'où était originaire une autre des astronautes, Kalpana Chawla.

Aux Etats-Unis, où la NASA, frappée par d'importantes réductions budgétaires et qui avait mis un temps considérable pour se relever du traumatisme de l'explosion de Challenger en 1986, c'est tout le programme des navettes spéciales qui risque aujourd'hui d'être remis en cause après ce deuxième accident. Ce qui risque à son tour d'avoir des répercussions sur le programme d'assemblage de la Station spatiale internationale, dont les composants étaient acheminés par les navettes américaines et les vaisseaux russes Progress.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 01/02/2003