Europe-Maghreb
Premier sommet du «Dialogue 5+5» à Tunis
Les dirigeants des cinq pays du Maghreb –Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye– et des cinq pays de l’Europe du Sud –France, Espagne, Italie, Portugal et Malte– se retrouvent vendredi et samedi pour un sommet exceptionnel destiné à relancer la coopération entre les deux rives de la Méditerranée. A cinq mois de l’adhésion des pays de l’Est à l’Union européenne, les Etats maghrébins s’inquiètent en effet des conséquences qu’un tel élargissement pourrait avoir sur leur partenariat avec l’Europe. Le sommet de Tunis, dont l’initiative revient au président Ben Ali et auquel participent également le président de la Commission, Romano Prodi, le Haut représentant pour la politique étrangère, Javier Solana, et le commissaire aux Relations extérieures, Chris Patten, devrait donc être l’occasion pour les Européens de rassurer leurs voisins du Sud, de plus en plus courtisés par Washington à la recherche d’un débouché pour les produits américains.
Le «Dialogue 5+5» est une enceinte de discussions informelles, née d’une idée de la France et créée en 1990 par la Déclaration de Rome. Il vise avant tout à favoriser «un dialogue efficace» entre pays du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique dans le but de faire du bassin méditerranéen «une zone de paix, de coopération, de sécurité et de stabilité». Ce forum de discussions avait toutefois été éclipsé par le Processus de Barcelone lancé il y a huit ans et qui, outre les Quinze Européens regroupe douze pays du sud de la Méditerranée. Le «Dialogue 5+5» a cependant été relancé en 2001 à Lisbonne et depuis des rencontres ministérielles sont organisées annuellement autour des thèmes de la stabilité et la sécurité en Méditerranée occidentale, du développement économique, de l’intégration maghrébine ou encore des échanges humains et des migrations. Pour la première fois à Tunis, la rencontre se fait au plus haut niveau des Etats et il est prévu que la coopération en matière de lutte contre le terrorisme occupe une bonne place dans les discussions.
En visite d’Etat en Tunisie à la veille de ce sommet, le président Jacques Chirac s’est voulu rassurant envers les pays du Maghreb inquiets de la concurrence des nouveaux adhérents à l’Union européenne. «Nous rêvons de bâtir en Méditerranée un vaste espace de progrès, où les hommes circuleront et s’installeront plus librement, un espace d’équité», a-t-il notamment déclaré invitant les pays du Sud à poursuivre et surtout réussir leur intégration dans l’espace euroméditerranéen. Le président français a surtout plaidé pour une coopération régionale intermaghrébine. «Plus large est le marché, a-t-il expliqué, plus il attire investisseurs et entreprises». Et d’insister : «le flux d’investissements sera d’autant plus important vers les pays du Maghreb qu’ils auront intensifié leurs échanges entre eux et su faire jouer pleinement les complémentarités». Un souhait qui risque toutefois de demeurer une fois de plus un vœu pieux lorsque l’on connaît l’état de l’Union du Maghreb arabe que personne n’a jamais réussi à ranimer malgré une foule de déclarations de bonnes intentions.
Différend algéro-marocain
La dernière tentative d’organiser un sommet maghrébin en juin 2002 à Alger est d’ailleurs restée vaine en raison principalement de la persistance du contentieux algéro-marocain sur le dossier du Sahara occidental. Mais si à Tunis, il est question que le roi Mohammed VI du Maroc et le président algérien Abdelaziz Bouteflika aient des entretiens bilatéraux, personne n’envisage sérieusement qu’ils puissent régler un différend vieux de près de 30 ans et cela à quelques mois de l’élection présidentielle algérienne. Or chacun s’accorde à affirmer que sans entente entre Rabat et Alger, le projet d’un Maghreb prospère, sans frontières et sans visa, demeurera une utopie.
Faute de parvenir à relancer la coopération intermaghrébine, le sommet du «Dialogue 5+5» devrait s’attacher à étudier les mécanismes de lutte contre le terrorisme internationale ou encore contre l’immigration clandestine. Les pays du sud attendent notamment de l’Europe qu’elle abandonne son approche sécuritaire concernant ce dernier dossier et qu’elle s’ouvre plus généreusement à l’immigration légale venant de chez eux.
En visite d’Etat en Tunisie à la veille de ce sommet, le président Jacques Chirac s’est voulu rassurant envers les pays du Maghreb inquiets de la concurrence des nouveaux adhérents à l’Union européenne. «Nous rêvons de bâtir en Méditerranée un vaste espace de progrès, où les hommes circuleront et s’installeront plus librement, un espace d’équité», a-t-il notamment déclaré invitant les pays du Sud à poursuivre et surtout réussir leur intégration dans l’espace euroméditerranéen. Le président français a surtout plaidé pour une coopération régionale intermaghrébine. «Plus large est le marché, a-t-il expliqué, plus il attire investisseurs et entreprises». Et d’insister : «le flux d’investissements sera d’autant plus important vers les pays du Maghreb qu’ils auront intensifié leurs échanges entre eux et su faire jouer pleinement les complémentarités». Un souhait qui risque toutefois de demeurer une fois de plus un vœu pieux lorsque l’on connaît l’état de l’Union du Maghreb arabe que personne n’a jamais réussi à ranimer malgré une foule de déclarations de bonnes intentions.
Différend algéro-marocain
La dernière tentative d’organiser un sommet maghrébin en juin 2002 à Alger est d’ailleurs restée vaine en raison principalement de la persistance du contentieux algéro-marocain sur le dossier du Sahara occidental. Mais si à Tunis, il est question que le roi Mohammed VI du Maroc et le président algérien Abdelaziz Bouteflika aient des entretiens bilatéraux, personne n’envisage sérieusement qu’ils puissent régler un différend vieux de près de 30 ans et cela à quelques mois de l’élection présidentielle algérienne. Or chacun s’accorde à affirmer que sans entente entre Rabat et Alger, le projet d’un Maghreb prospère, sans frontières et sans visa, demeurera une utopie.
Faute de parvenir à relancer la coopération intermaghrébine, le sommet du «Dialogue 5+5» devrait s’attacher à étudier les mécanismes de lutte contre le terrorisme internationale ou encore contre l’immigration clandestine. Les pays du sud attendent notamment de l’Europe qu’elle abandonne son approche sécuritaire concernant ce dernier dossier et qu’elle s’ouvre plus généreusement à l’immigration légale venant de chez eux.
par Mounia Daoudi
Article publié le 05/12/2003