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Société de l''information

Jacques Bonjawo: «<i>Il faut que le secteur privé y trouve un intérêt</i>»

Senior program manager de MSN (Microsoft network), Jacques Bonjawo est parfois surnommé l’Africain le plus haut sur le web. Cet Américain d’origine camerounaise préside également l’Université virtuelle africaine. Il analyse les enjeux du Sommet du point de vue du secteur privé.
RFI : A quoi sert ce sommet mondial ?
Jacques Bonjawo :
Ce sommet est une rencontre internationale pour réfléchir sur les bouleversements engendrés par la révolution numérique et l'Internet. Le sommet comporte un défi majeur, celui de trouver des solutions concrètes afin de combler le fossé numérique entre le nord et le sud, notamment en mettant la puissance des technologies de l'information et des communications au service du développement économique et social des pays du Sud, en particulier des pays africains.

C'est un sommet à deux phases, dont la première qui a lieu du 10 au 12 décembre 2003 à Genève, adoptera une déclaration de principe ainsi qu'un plan d'action portant sur l'ensemble des questions soulevées au cours des débats. La deuxième phase du Sommet aura lieu en 2005 à Tunis et sera consacrée essentiellement à des thèmes relatifs au développement.

RFI : Qu'en attend le secteur privé ?
J. B. :
Lutter contre la fracture numérique est un formidable défi qui ne pourra pas être relevé par les seules entités gouvernementales et intergouvernementales. Le secteur privé -à savoir les principaux acteurs économiques- (tout comme les différents acteurs sociaux qui forment la société civile) est évidemment un acteur important et même incontournable dans ce processus, car seules les entreprises du secteur privé ont véritablement l’expertise et les moyens de mettre en eouvre les plans d'action qui seront définis durant ce sommet. Elles s'attendent donc, non pas à participer a des débats philosophiques ou politiques mais à participer a un Sommet d'actions et de résultats. Il faudrait bien évidemment que les entreprises privées trouvent un intérêt financier dans les projets adoptés, ce qui ne les empêche pas par ailleurs d’assumer une certaine responsabilité sociale.

RFI : A quoi jugerez-vous le succès ou l'échec du sommet ?
J. B. :
Les conclusions de ce sommet devront prendre en compte les points de vue de toutes les parties prenantes. Aujourd’hui, il y a près de 500 millions d'internautes dans le monde, mais à peine plus de 1% d'entre eux sont en Afrique qui compte pourtant 13% de la population du globe. Il est donc essentiel que les dirigeants des pays industrialisés, au-delà d’un appel à la solidarité numérique, prennent un engagement fort et sincère en termes financiers, et adoptent conjointement avec le secteur privé, une politique volontariste afin d’investir massivement dans les infrastructures de télécommunications dans les pays les moins avancés. Ainsi l'objectif prioritaire et à atteindre à une échéance très proche devrait être que chaque village dispose au moins d'un accès au réseau téléphonique ou à Internet pour permettre à sa population de communiquer avec le reste du monde.



par Propos recueillis par Myriam  Berber

Article publié le 02/12/2003