Rwanda, 10 ans après
Les acteurs
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Ayala Lasso José: Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Il a été l’un des premiers à «qualifier» le génocide lors d’une visite à Kigali en mai 1994.
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Barayagwiza Jean-Bosco: Directeur général des Affaires politiques du ministère rwandais des Affaires étrangères, membre-fondateur et idéologue de la CDR, accusé d’être l’un des commanditaires du génocide par le TPIR.
Baril Maurice, général: Conseiller militaire canadien du secrétaire général de l’Onu, chef de la division militaire du Département des opérations militaires.
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Beregovoy Pierre: Premier ministre français du 2 avril 1992 au 29 mars 1993.
Bicamumpaka Jérôme: Partisan Hutu power du MDR chargé des Affaires étrangères dans le gouvernement «intérimaire» du 8 avril 1994. Outre des visites à Bruxelles et Washington, il a notamment été reçu à Paris, à l’Elysée, à Matignon et au ministère français des Affaires étrangères le 27 avril 1994. En mars 2004, son procès était en cours à Arusha, devant le TPIR où il est détenu.
Bizimana Jean-Damascène: Ambassadeur du Rwanda au Nations unies où le Rwanda était membre permanent du Conseil de sécurité à partir de janvier 1994.
Bizimungu Augustin, général: Lieutenant-colonel, promu major-général et chef d’état-major des armées en avril 1994. Il est détenu dans la prison du TPIR depuis son extradition (après l’accord de paix inter angolais du 4 avril 2002) par l’Angola où il avait rejoint l’Unita après la retraite des Far à Goma et Bukavu.
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Bizimungu Pasteur: Ancien directeur d’Electrogaz, Hutu du Nord, passé au FPR à la fin des années 80, membre du comité exécutif du FPR dont il était commissaire à l’Information et à la Documentation avant sa prise du pouvoir. Choisi par le FPR comme président de la République assermenté le 19 juillet 1994, il a démissionné le 23 mars 2000 pour céder la place au général Paul Kagame. Accusé de «divisionnisme» pour avoir formé un parti politique également, le Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR-Ubuyanga), interdit, il a été incarcéré au Rwanda le 19 avril 2002 pour «appel à la désobéissance civile».
Booh Booh Roger: Ancien ministre des Affaires étrangères camerounais, homme d’affaires spécialisé dans la banane, recruté par Kofi Annan comme représentant spécial de l’Onu de novembre 1993 à mai 1994, date à laquelle il démissionne.
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Claes Willy: Ministre belge des Affaires étrangères, entre mars 1992 et septembre 1994.
Cussac Bernard, colonel: Ancien attaché de défense, chef de la mission d’assistance militaire au Rwanda de juillet 1991 à avril 1994. Reconnaît avoir interrogé des prisonniers FPR pour le compte des Far, fin 1991.
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Debarge Marcel: Ministre français délégué à la Coopération et au Développement d’avril 1992 à mars 1993.
Degni-Segui René: Président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, rapporteur spécial des Nations unies sur les violations des droits de l’homme au Rwanda. Il a fait six rapports établissant le génocide et d’autres graves violations des droits de l’homme au Rwanda entre le 28 mai 1994 et janvier 1997.
Delcroix Léo: Ministre belge de la Défense, entre mars 1992 et septembre 1994.
Deme Amadou, capitaine: Officier sénégalais de renseignement affecté à la Minuar pour laquelle il a vu les caches d’armes de miliciens en janvier 1994.
Dijoud Paul: Directeur des affaires africaines et malgaches au ministère français des Affaires étrangères. Il a notamment participé à la réunion régionale des ambassadeurs à Kigali les 18-19 juillet 1991, ainsi qu’aux rencontres avec le FPR, en particulier celle de 21 septembre 1991 à Paris (avec Jean-Christophe Mitterrand et Paul Kagame). Selon Paul Kagame, Paul Dijoud lui aurait suggéré de retenir ses troupes, déclarant en substance que toute avancée militaire du FPR occasionneraient des représailles sanglantes parmi les populations tutsi.
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Gatabazi Félicien: Chef du parti d’opposition hutu particulièrement implanté au sud, dans la région de Butare, le Parti social démocrate (PSD). Son assassinat avait donné lieu à des représailles sanglantes contre les partisans du Hutu power.
Marcel, colonel: Directeur de l’école militaire, éphémère chef d’état-major des Far après le 6 avril, considéré comme trop modéré par les partisans du génocide, passé au FPR à la fin de la guerre, actuel chef d’état-major de l’armée rwandaise.Photo AFP
Habyarimana Agathe: Epouse du chef de l’Etat, elle occupait avec sa parentèle une position dominante au sein de l’Akazu. Exfiltrée avec une partie de sa famille par les troupes françaises en avril 1994, dotée d’une rente par les autorités françaises, elle résidait en région parisienne jusqu’à ce qu’en janvier 2004 sa présence à une réunion de la Francophonie fasse scandale.
Jean-Pierre: Pseudonyme d’un officier des Far informateur de la Minuar, en particulier sur la distribution des armes aux miliciens et sur le programme de génocide. Mis en contact avec le général Dallaire par Faustin Twagiramungu.
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Kayibanda Grégoire: Premier président du Rwanda issu du soulèvement hutu de 1959 et du MDR-Parmehutu première manière. Il a été déposé et assassiné (avec les dignitaires de son régime) par un coup d’Etat militaire au profit du général Habyarimana, le 5 juillet 1973.
Kanyarengwe Alexis, colonel: Ancien dignitaire (hutu) du régime Habyarimana, accusé par ce dernier dans les années quatre-vingt d’avoir fomenté un coup d’Etat, entré au FPR dont il est resté le président jusqu’en juillet 1994.
Kavaruganga Joseph: Juge (hutu), président de la Cour constitutionnelle chargé en tant que tel d’assermenter les titulaires des institutions de la transition. Il a été l’une des premières cibles des génocidaires, alors qu’il était placé sous la protection de casques bleus qui se sont éclipsés à l’arrivée de la garde présidentielle venue l’enlever.
Lafourcade Jean-Claude, général de brigade: Commandant de l’opération française Turquoise.
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Marchal Luc, colonel: Responsable du contingent belge de la Minuar, commandant du secteur de Kigali.
Martre Georges: Ambassadeur de France au Rwanda jusqu’en 1993.
Marlaud Jean-Michel: Ambassadeur de France au Rwanda de mai 1993 jusqu’à la fermeture provisoire de l’ambassade le 8 avril 1994.
Mérimée Jean-Bernard: Ambassadeur de France aux Nations unies en 1994.
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Mitterrand Jean-Christophe: Fils du chef de l’Etat français dont il était conseiller pour l’Afrique. Il a recommandé la mise en œuvre d’une solution militaire contre le FPR au Rwanda et l’envoi de troupes françaises au service du président Habyarimana dès octobre 1990.
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Mobutu Sese Seko: Président de la République du Zaïre (actuelle RDC), renversé en mai 1997 par les troupes de l’Alliance qui a porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir à Kinshasa, à l’initiative du régime FPR de Kigali. Très lié au président Habyarimana qu’il a soutenu contre le FPR, il s’était pourtant abstenu d’aller à Dar Es-salaam, où il était attendu le 6 avril 1994. Il s’est entendu en juin 1994 avec Paris pour que le Zaïre serve de base arrière à l’opération française Turquoise.
Mugenzi Justin: Président hutu du Parti Libéral (PL, opposition) passé au Hutu Power après une discorde avec son colistier tutsi, Landoald Ndasingwa. En prison à Arusha, après avoir été extradé du Cameroun, il était en cours de jugement en mars 1994.
Museveni Yoweri: Président de la République d’Ouganda depuis le renversement de Milton Obote le 26 janvier 1986, date de la prise de Kampala, la capitale, par sa National Resistance Army (NRA). Principal soutien militaire du FPR dont les principaux chefs et nombre de combattants, réfugiés en Ouganda et persécutés comme réfugiés rwandais par Obote, avaient combattu dans la NRA.
Ndasingwa Landoald: Dirigeant tutsi du Parti Libéral, assassiné avec sa famille le 7 avril 1994, alors qu’il était sous la protection de casques bleus ghanéens. Avec le président de la Cour constitutionnelle, il avait fait l’objet d’un télégramme alarmant du général Dallaire à New York, après la découverte de leurs noms sur des listes de personnalités menacées de mort par les partisans du Hutu power.
Ntaryamira Cyprien: Président du Burundi, Hutu, mort dans l’attentat contre l’avion d’Habyarimana le 6 avril 1994.
Ngulinzira Boniface: Ministre rwandais des Affaires étrangères (hutu) issu de l’opposition du MDR dans le gouvernement de coalition formé le 16 avril 1992, chef de la délégation gouvernementale à Arusha, assassiné en 1994 dans les locaux de l’Ecole technique officielle (Eto) où les soldats français ont refusé de l’évacuer le 11 avril, alors que les casques bleus belges évacuaient les lieux où s’abritaient quelque 2 000 rwandais.
Rochereau de la Sablière Jean-Marc: Directeur des affaires africaines et malgaches au ministère des Affaires étrangères d’août 1992 à juillet 1996.
Roussin Michel: Officier de gendarmerie, ancien directeur de cabinet au Service de documentation extérieure et de contre espionnage français (SDECE), ministre de la Coopération en 1993-1994.
Rwigyema Fred, major: Réfugié rwandais tutsi d’Ouganda, ancien cadre de la rébellion de Yoweri Museveni, nommé vice-ministre de la Défense et chef d’état-major par ce dernier après leur victoire militaire de janvier 1986. Premier commandant de la branche militaire du FPR, l’APR. Mort au combat dans la région de Gabiro (ouest du Rwanda) le 2 octobre 1990, au deuxième jour de l’offensive FPR.
Sindikubwabo Théodore: Faucon du MRND nommé président du gouvernement intérimaire du 7 avril. Serait mort d’épuisement peu après sa fuite à Bukavu en 1994.
Twagiramungu Faustin: Premier ministre issu du MDR «désigné» par les accords d’Arusha, choisi pour cela par le FPR après sa prise du pouvoir le 19 juillet 1994. Démissionné en 1995, candidat malheureux à la dernière présidentielle.
Uwilingiyimana Agathe: Premier ministre du premier gouvernement intérimaire, en attendant la prise de fonction du Premier ministre «désigné» à Arusha, son chef de file du MDR, Faustin Twagiramungu. Assassinée le 7 avril avec son mari dans les locaux du Pnud où elle s’était réfugiée avec sa famille (ses enfants ont été sauvé par un casque bleu sénégalais, le capitaine Diagne Mbaye, tué plus tard par un éclat d’obus) après avoir tenté en vain de se rendre à la radio nationale pour lancer un appel aux militaires en invoquant l’innocence des civils.
par Monique Mas
Article publié le 31/03/2004 Dernière mise à jour le 05/04/2004 à 09:26 TU
Réalisation multimédia : Stéphanie Bourgoing