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Côte d'Ivoire

Combien de morts après le 25 mars ?

La Côte d’Ivoire vient de vivre des journées tragiques après la manifestation du 25 mars. Nous publions les principaux témoignages et déclarations recueillies par les journalistes de RFI entre les 25 et 28 mars.

Jeudi 25 mars : déchaînement de violences

En dépit de l’interdiction, les partis d’opposition Rassemblement des républicains (RDR), Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, Mouvement des forces d’avenir (MFA) et Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) maintiennent leur appel à une «marche pacifique». Les FN ne manifesteront pas à Abidjan, mais dans le nord du pays qu’elles contrôlent.

Le président Laurent Gabgbo a adopté un décret interdisant les manifestations jusqu'au 30 avril et réquisitionné l'armée pour l’affecter au maintien de l’ordre jusqu'au 15 avril.

Le médiateur John Kufuor, président du Ghana, a vainement tenté de dissuader les organisateurs de la manifestation en raison des risques de dérapages et des menaces qu’un enchaînement de violence pourrait faire peser sur le processus de paix civile conclu un an auparavant sous les auspice des la France, dit «accords de Marcoussis».

Le secrétaire général de l'ONU fait part de son inquiétude. Kofi Annan appelle toutes les parties à la plus grande retenue.

Ecoutez Cissé Bakongo, le porte-parole du RDR, l'un des partis organisateurs de la marche annonce qu’il n’est pas question de renoncer.

Selon un autre responsable du parti d'Alassane Ouattara joint par RFI, les manifestants veulent converger vers la place de la République, au coeur du plateau, quartier décrété zone rouge, mais ils annoncent qu’ils n'ont pas l'intention de forcer les barrages de police.

Ecoles et commerces sont fermés dans la capitale économique ivoirienne dans la perspective de ce rendez-vous. Les forces de l'ordre sont déployées en nombre dans les différents quartiers de la capitale d'où doivent converger les manifestants dont l’objectif est d’atteindre la place de la République.

La manifestation se tient dans un contexte de violents affrontements entre militants et forces de l’ordre qui déploient un dispositif militaire et policier exceptionnel, comportant des moyens terrestres et aériens, pour tenter d’empêcher les rassemblements. Très vite il est question de plusieurs victimes, 5 morts et de nombreux blessés.
Un témoin a cru reconnaître des étrangers parmi les forces de l'ordre.

Témoignage

«Il y a des Angolais qui tirent sans sommation»

Témoignages sur les violences commises dans le quartier d'Adjamé, et leurs auteurs.

Témoignage

«Les jeunes se sont battus avec les forces de l'ordre soutenues par des miliciens du président Gbagbo et des Jeunes patriotes»

Les policiers ont encerclé les quartiers à majorité musulmane

Témoignage

«Soit on est emporté, soit on est torturé»

D'après certains témoins, dans le quartier d'Abobo, des manifestants ont tenté d'arracher leurs armes à des policiers. Plusieurs sources indiquent que les deux membres des forces de l'ordre qui ont été tués ont d'abord été abattus par balles avant d'être découpés à la machette.

Habitant Abobo

«Deux policiers ont été découpés à l'arme blanche»

La réaction du PDCI après l'annonce du premier bilan officiel.

Djédjé Mady

Secrétaire général du PDCI

«Le bilan est de 16 morts à la mi-journée»

Selon le comité international de la Croix Rouge, le CICR, cette journée de violence a fait 45 blessés. Le nombre de morts reste incertain. L'armée en a annoncé 5. Les organisateurs une trentaine (50 selon le leader des Forces Nouvelles).

Le porte-parole des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci), le lieutenant colonel Aka Ngoran, conteste le bilan de l’opposition et qu'il y ait eu du côté des forces armées des tirs à balles réelles. Le soir, selon lui, la situation était sous contrôle.
La maison du PDCI qui est située dans un autre quartier, beaucoup plus résidentiel, celui de Cocody, est encerclée depuis le matin par les forces de l'ordre. En conséquence, 300 militants de l'ancien parti unique n'ont pas pu aller manifester. Parmi eux, il y a de nombreuses femmes qui sont toujours coincées dans cette maison.
Face à la gravité des événements, le président français, qui participait jeudi et vendredi au sommet européen de Bruxelles se déclare «consterné».
Jacques Chirac appelle à un retour à l'esprit de Marcoussis.

Jacques Chirac

Le président de la République française

«Il n'y a pas d'autre solution que de reprendre les accords de Marcoussis»

Parallèlement, l’ONU est saisie. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et les représentants français participent à une réunion de l'ONU à New York où ils estiment que l'envoi de casques bleus en Côte d'Ivoire est d'autant plus justifié, après ce qui s'est passé aujourd'hui. Leur déploiement est programmé pour le 4 avril. Selon Pierre-André Wiltzer, le ministre français délégué à la Coopération, la décision doit être appliquée en urgence.

Pierre-André Wiltzer

Le ministre délégué à la Coopération

«Il est important et urgent que cette décision se traduise sur le terrain»

En fin de journée, jeudi, le dernier bilan officiel indiquait 25 morts.
Pour le Front populaire ivoirien, le parti du chef de l’Etat, l’opposition voulait que cette journée aboutisse à une insurrection armée.

Pascal Affi Nguessan

Président du FPI

«Nous espérons que c'est une crise passagère»

Au soir du 25 mars, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) fait part à son tour de son inquiétude face au développement des incidents.

Vendredi 26 mars : Abidjan abasourdie

Après la tragique journée de la veille et les défections enregistrées, le gouvernement de «réconciliation nationale» de Seydou Diarra a volé en éclat. Le RDR, l'UDPCI, le MFA ont également annoncé qu'ils retiraient leurs ministres du gouvernement jusqu'à nouvel ordre. L’équipe gouvernementale ne compte donc plus que 15 ministres sur les 41 membres. Il ne reste que les 10 portefeuilles du parti présidentiel, les 2 du Parti des travailleurs, et 1 de l’Union démocratique citoyenne, auxquels s’ajoutent les deux ministres de la Défense et de la Sécurité intérieur, René Amani et Martin Bléou, tous deux issus de la société civile ivoirienne.

Sur le plan factuel, on apprend que les forces de l’ordre ont opéré des raffles dans la soirée. Dans le quartier de Cocody, tout est rentré dans l'ordre au siège du PDCI. Environ 300 militants de l'ancien président Henri Konan Bédié y étaient retranchés depuis jeudi matin, encerclés par les forces de l'ordre, qui les ont empêchés de manifester. En fin de journée, des jeunes gens armées de machettes et de gourdins ont tenté d'approcher de la maison. Finalement, vers 21h30 temps universel, le président Gbagbo a dépêché le colonel Ahouma, le commandant de la garde présidentielle, pour évacuer les opposants et les ramener dans leurs quartiers.

Vendredi, le bilan des victimes reste confus: entre 25 et 30 morts, dont 2 policiers, alors que le CICR avançait la veille le chiffre de 45 blessés, en début d’après midi. Compte tenu de la gravité des événements, les partis d’opposition, le RDR, le PDCI et les FN, qui envisageait d’appeler à nouvelle manifestation vendredi décident de se réunir avant de lancer un nouveau mot d’ordre. Le secrétaire général du PDCI appelle, en attendant, à rester engagé et mobilisé. En conséquence, en cas de maintien de l’appel à la manifestation, l’attitude des forces armées serait sans ambiguïté.

Aka Ngoran

Porte-parole de Fanci

«Nous allons appliquer la loi dans toute sa rigueur»

A l’aube de cette nouvelle journée de tension, le secrétaire général du parti d'opposition PDCI, Alphonse Djédjé Mady, est l'Invité de la rédaction de RFI.
On apprend que l’armée s'était aussi déployée la veille dans l'ensemble des quartiers périphériques de la capitale économique pour empêcher les manifestants de converger vers le centre ville et le quartier administratif du Plateau, décrété zone rouge. Les violences ont surtout eu lieu dans les quartiers de Koumassi, Yopougon, et Abobo. Des informations font état de rafles dont on ignore encore l'ampleur.A la mi-journée, la situation demeurait apparemment très tendue, en particulier dans certains quartiers, notamment Marcoury.

Témoignage

Un habitant de Marcoury

«On a peur, on n'est pas en sécurité»

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International se déclare très inquiète à la suite des nombreux témoignages faisant état d'arrestations parmi les manifestants. Pour Salvatore Saguès, l'un des responsables du secteur Afrique d’Amnesty, il y a de véritables craintes de tortures et d'exécutions sommaires.
L’opposition se réunit dans une endroit tenu secret pour adopter une ligne de conduite et déterminer, au regard des risques encourus, si elle doit maintenir son projet de nouvelle manifestation. Dans la soirée, la tension a légèrement décru et les forces de l'ordre se faisaient beaucoup plus discrètes dans l’attente d’un discours présidentiel annoncé à la télévision nationale pour 20 heures TU. Selon l'opposition, le bilan de la répression de la manifestation de jeudi est désormais de 120 morts au moins, et des centaines de blessés. Ces informations ont été confirmées par un diplomate occidental qui avance le chiffre de 128 personnes tuées au cours de la journée d'hier. Ces chiffres sont contestés par le porte-parole de l'armée ivoirienne qui affirme qu’ils sont faux. Les partis politiques de l'opposition, qui avaient demandé jeudi matin à leurs militants de rester mobilisés, ont finalement adopté un communiqué maintenant leur appel à la manifestation.

Cissé Bakongo

Porte-parole du RDR

«Le mot d'ordre de marche demeure en vigueur»

Les opposants ivoiriens annoncent également leur intention de manifester à Paris le dimanche 28 mars pour protester contre ce qu'ils appellent les «pratiques dictatoriales» du président Gbagbo.

A Bruxelles, le Conseil européen adopte une résolution demandant aux partis ivoiriens de reprendre le chemin du dialogue et de la réconciliation. Le Conseil insiste sur la mise en oeuvre intégrale des accords de Marcoussis.

Jacques Chirac

Président de la République française

«Les membres du Conseil sont unanimes pour reconnaître la nécessité d'appliquer les accords de Marcoussis»

En fin de journée, on apprend le retrait des blindés dufaubourg populaire d’Abobo. Lespatrouillesse poursuivent. Et selondes témoins, cette journée a encore été marquée par desexactions commises par les forces de l'ordre.

Témoignage

Un habitant d'Abobo

«Des individus sont ciblés et systématiquement abattus»

Aucun chiffre sur le nombre d'arrestations n’est disponible.

Nouvelle réaction de l’ONU, ce soir, avec l’adoption d’une déclaration par les 15 membres du Conseil de sécurité.

Jean-Marc da la Sablière

L'ambassadeur de France à l'ONU

«Les membres du Conseil demandent aux parties ivoiriennes d'agir avec responsabilité»

20 heures TU: dans un message à la Nation, le président ivoirien Laurent Gbagbo invite l’opposition à revenir au gouvernement et les accused'avoir voulu mener une insurrection.

Laurent Gbagbo

Président de la Côte d'Ivoire

«Il s'agissait sous couvert d'une marche de faire entrer la rebellion à Abidjan»

Les partis d'opposition rejettent catégoriquement les propositions du chef de l’Etat.

Cissé Bakongo

Porte-parole du RDR et des partis d'opposition

«Le discours de Laurent Gbagbo est insultant, provocateur et ridicule»

Amnesty Internationale se déclare très inquiète de l'usage excessif de la force contre des manifestants non armés. L'organisation de défense des droits de l'Homme évoque des tirs à balles réelles contre les manifestants et s'inquiète du sort de nombreuses personnes arrêtées jeudi et placées depuis en garde à vue.

La porte-parole de la Croix-Rouge internationale (CICR) annonce néanmoins que la journée du 26 a été plus calme que celle de la veille.

Monique Nanchen

Porte-parole du CICR

«Situation toujours tendue, mais plus calme par rapport à hier»

Samedi 27 mars : barrages levés, demande d'enquête internationale

L’opposition avance le chiffre de 250 à 300 morts, dont 150 pour le seul quartier d’Abobo lors de la répression qui a suivi la manifestation de jeudi. Officiellement, les autorités annoncent 25 tués. Selon le porte-parole des Fanci, la vie reprend progressivement son cours et le dispositif de sécurité a été allégé.

Le Conseil de sécurité de l'ONU affirme être gravement préoccupé. Il est essentiel de procéder immédiatement et simultanément à la mise en oeuvre de tous les engagements pris à Marcoussis, ont déclaré les 15 membres du Conseil de l’organisation qui doit ordonner le 4 avril le déploiement de quelque 6 000 casques bleus sur le terrain ivoirien.

Philippe Bolopion

Correspondant de RFI à New York

«Plus de 6000 casques bleus sont attendus auprès des 4000 soldats français»

Les ex-rebelles desForces nouvelles reprochent aux soldats des contingents internationaux français et ouest-africains de ne pas être intervenus lors des affrontements et d’avoir pris le parti du président Gbagbo.

Dans un communiqué, Amnesty International proteste également contre «les manœuvres répétées de certaines autorités gouvernementales visant à empêcher la liberté d'information en Côte d'Ivoire». L’organisation rappelle que quatre journalistes ont été brièvement interpellés avant-hier et regrette que les stations de radio RFI, BBC et Africa n°1 ne puissent plus être entendues sur la bande FM à Abidjan.

«Il est temps que la France sache distinguer les partisans de la démocratie et ses ennemis», déclare le leader des ex-rebelles ivoirens, Guillaume Soro, dont les propos sont relayés par le porte-parole des Forces nouvelles.

Sidiki Konaté

Porte-parle des Forces nouvelles

«Rien ne justifie qu'un régime puisse utiliser des armes pour tuer des civils aux mains nues»

Les partis d'opposition entendent faire respecter leur droit constitutionnel à manifester.

Alphonse Djédjé Mady

Secrétaire général du PDCI

«Personne n'avait intention de faire une insurrection»

Les témoignages sur la violence de la répression de la manifestation du 25 mars se multiplient. Selon plusieurs témoins, les brutalités policières ont été plus importantes dans le quartier périphérique d’Abobo que dans les autres secteurs de la capitale économique. Des témoins parlent de rafles et d'enlèvements. Certains disent avoir vu des militaires tirer sur les murs d'une mosquée vendredi. Une habitante du quartier populaire de Treichville déclare qu’elle est sans nouvelle de son fils depuis jeudi.

Témoignage

Une mère de Treichville

«Les forces de l'ordre ont attrapé mon fils et je ne sais pas où ils l'ont emmené»

Les Patriotes, ces jeunes partisans du président Gbagbo, ont tenu un meeting dans la matinée à Abidjan. Ils ont assuré le chef de l'Etat et l'armée de leur soutien républicain. Le leader des Patriotes, Charles Blé Goudé, s'est réjoui que les institutions de la République, visées selon lui, par les manifestations, n'aient pas été atteintes grâce à la loyauté de l'armée.

Dans une déclaration rapportée par l'AFP, Pascal Affi Nguessan, le président du FPI au pouvoir, affirme que «les terroristes n'ont pas renoncé à leur entreprise violente pour changer de régime en Côte d'Ivoire».

L'ONU, mais également l'Organisation internationale de la francophonie ou encore l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA) appellent au calme toutes les parties impliquées.

Des témoignages évoquent des rafles et de nombreuses tueries dans les quartiers populaires d'Abidjan, comme Treichville où la population est restée terrée chez elle, hier soir, par crainte des forces de l'ordre qui quadrillaient le quartier.

Témoignage

Un habitant de Treichville

«Il y a eu des rafles, même parmi ceux qui ne manifestaient pas»

En fin de journée, l'opposition avance le chiffre de 500 victimes tuées lors des violences qui ont accompagné et suivi la manifestation de jeudi. Le pouvoir reste sur son bilan initial de 25 morts.

Le Comité international de suivi des accords de Marcoussis demande une enquête internationale, pour faire la lumière sur les rafles et les exécutions sommaires dénoncées par l’opposition. Ce Comité de suivi exhorte par ailleurs «toutes les parties à la retenue et au calme et lance un appel pressant à tous les signataires» des accords de Marcoussis «pour la reprise du dialogue politique et la relance sans délai des activités gouvernementales».

Jean Victor Nkolo

Porte-parole du comité de suivi des accords de Marcoussis

«Le comité demande instamment une commission d'enquête internationale»

Dimanche 28 mars : le Premier ministre dénonce la présence d’«organisations informelles parallèles»

Les rues de la capitale économique ont retrouvé un calme apparent mais il règne toujours une ambiance de crainte et de suspicion. La violence s'est faite plus discrète, mais elle s’est poursuivie au cours de ces deux derniers jours. Le bilan ne cesse de s'alourdir. Selon les deux principaux partis d’opposition, il y aurait eu 500 morts, et 300 selon des diplomates sur place.

Le CICR a demandé hier aux autorités le droit de rendre visite aux détenus, sans succès. De nombreuses familles recherchent en vain leur parents.

Sur le plan politique, l'opposition refuse toujoursde revenir au gouvernement comme le lui demande le chef de l'Etat et appelle à manifester lundi sur l’ensemble du territoire ivoirien. Et une partie d'entre elle réclame à présent le départ de Laurent Gbagbo.

Cissé Bakongo

Porte-parole du RDR

«Il faut que Laurent Gbagbo démissionne»

De son côté, le président Laurent Gbagbo lance un nouvel appel à l’opposition pour que ses ministres reviennent siéger au gouvernement. Il souligne au micro de nos confrères de France Inter, qu’«on ne peut pas boycotter le conseil des ministres et se plaindre que le travail n'avance pas vite (...). Ils ne peuvent pas faire les enfants gâtés et à chaque fois faire une crise».

Le président annonce l'ouverture d'enquêtes judiciaires et parlementaires sur les violences de jeudi. Laurent Gbagbo a également demandé à l'ONU d'ouvrir une enquête internationale.

Alphonse Djédjé Mady, le secrétaire général du PDCI, se démarque du RDR, la formation d'Alassane Ouattara. Au nom de 7 mouvements de l'opposition ivoirienne, il affirme qu'il n'appelle pas au départ du président Gbagbo du pouvoir comme l'ont demandé les partisans d'Alassane Ouattara.

Une telle requête est en effet contraire aux accords de paix inter-ivoiriens de Marcoussis que souhaite voir appliquer Alphonse Djédjé Mady.

Alphonse Djédjé Mady

Secrétaire général du PDCI

«Nous ne demandons pas la démission du président de la République»

Dans la soirée, le chiffre officiel du nombre de victime est passé de 25 à 37 tués. Ce dernier bilan a été rendu public par le directeur général de la police nationale ivoirienne Yapo Kouassi. Alphonse Djédjé Mady du PDCI avance au moins 500 tués tandis qu’une source présentée comme diplomatique parle de 300 à 350 tués.

Prenant la parole pour la première fois depuis le déclenchement des événements, le Mouvement ivoirien des droits de l'Homme estime que la répression a fait 200 morts et regrette l'inertie des Nations unies dans la gestion de la crise ivoirienne.
Le Premier ministre, Seydou Diarra intervient à la télévision, lors d’une première intervention depuis jeudi, pour dénoncer l’action d’organisations parallèles, responsables selon lui des débordements. Le Premier ministre rappelle que seules les forces nationales de défense doivent assurer la sécurité et l'ordre public. Il demande la constitution rapide d'une commission d'enquête nationale.

Seydou Diarra

Premier ministre ivoirien

«Aucune forme d'organisation informelle ne peut être tolérée»

Guillaume Soro adresse une lettre ouverte au président français jacques Chirac dans laquelle il demande l'intervention de la France pour ramener la paix. «Le rôle des troupes françaises, dit-il, n'est pas de compter les corps des ivoiriens, ou alors leur présence n'est pas justifiée».

Des opposants ivoiriens ont manifesté ce 28 mars à Paris.

Article publié le 02/04/2004 Dernière mise à jour le 02/04/2004 à 17:52 TU

Coordination éditoriale : Georges Abou

Réalisation multimédia : Darya Kianpour