Algérie
Reportages à la veille de l’élection présidentielle
Panneaux électoraux à Alger.
(Photo Sylvain Biville/RFI)
RFI propose une série de reportages sur la société algérienne à la veille du scrutin présidentiel 8 avril. Six candidats sont engagés dans la course: le président sortant, Abdelaziz Bouteflika; son ancien premier ministre Ali Benflis, secrétaire général du FLN; l'islamiste Abdallah Djaballah; le démocrate kabyle Saïd Sadi; la trotskyste Louisa Hanoune - première femme à briguer la magistrature suprême dans le monde arabe - et enfin un inconnu du grand public, Ali Fawzi Rebaïne.
Quel est l'état de l'Algérie, après une décennie de terreur islamiste. Quels sont les attentes face à cette élection ? Sylvain Biville est allé à la rencontre des Algériens, dans la capitale, mais aussi en Kabylie et dans le Sud du pays. Reportage en 7 épisodes.
La crise du logement
La crise du logement, touche toutes les grandes villes algériennes. Sylvain Biville est allé à la rencontre de familles qui attendent depuis 15 ans un appartement dans la capitale.
«Il a fallu attendre plus de dix ans pour que le bâtiment sorte de terre mais entre temps les prix de l’immobilier ont changé.»
Installations pétrolières et gazières à Hassi Messaoud (sud algérien).
(Photo Sylvain Biville/RFI)
Le partage inégal des richesses pétrolières
Sylvain Biville nous emmène dans le Sud du pays, riche en gaz et en pétrole. Il y a quelques semaines, les jeunes chômeurs de la région ont violemment manifesté pour réclamer un meilleur partage des richesses pétrolières. L'industrie pétrolière algérienne, ouverte aux multinationales, assure un tiers de la richesse nationale. Mais les retombées de cette manne sont maigres dans le Sud.
«Dans le Sud, on a l'impression que les recrutements dans l'industrie pétrolière sont reservés aux Algériens du Nord.»
Abdelaziz Bouteflika courtise les «Zaouias»
Pendant la campagne électorale, on a beaucoup entendu parler des "zaouïas". Ces confréries religieuses, présentes sur tout le territoire algérien (et ailleurs en Afrique) ont pris position dans la bataille, en soutenant, dans leur grande majorité, le chef de l'Etat sortant, Abdelaziz Bouteflika, comme l'a constaté Sylvain Biville dans le sud du pays.
«Depuis son arrivée au pouvoir, le président algérien ne cesse de courtiser les «zaouïas». »
Permanence d'Ali Benflis à Tipaza (ouest d'Alger)
(Photo Sylvain Biville/RFI)
Le redémarrage de l'agriculture
Dans son bilan, le président Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa réélection, met en avant le nouvel essor de ce secteur, qui a connu une croissance de 16% l'année dernière, après des années de stagnation.
«Son grand père avait 1200 ha, il ne lui en est resté que 6, après les nationalisations.»
Siège du RCD de Saïd Sadi à Hassi Messaoud (sud algérien).
(Photo Sylvain Biville/RFI)
Paroles de jeunes rappeurs
Les observateurs redoutent une abstention massive lors de l'élection présidentiele, notamment chez les jeunes. Sylvain biville est allé tendre son micro du côté de Bab el Oued, un quartier populaire d'Alger, où il a rencontré les membres du groupe de rap «La Familia».
«Tout le monde s'en fout, ils font ce qu'ils veulent, je n'ai jamais voté de ma vie...
On aimerait bien que l'image de l'Algérie change...»
Le vote des Algériens de France
L'élection présidentielle a lieu 8 avril. Mais les Algériens de l'étranger sont appelés aux urnes dans les consulats dès le 3 avril. Le vote s'étale jusqu'eu jeudi 8 avril pour les émigrés. En France, ils sont 750.000, ce qui représente près de 5% du cors électoral. Et ces électeurs sont très courtisés par les différents candidats, comme l'a constaté Sylvain Biville sur le marché de Barbès, dans le 18ème arrondissement de Paris.
«Sur les murs du 18ème arrondissement de Paris, les affiches algériennes ont recouvert celles des élections régionales françaises.»
Affiche d'Abdelaziz Bouteflika devant la Zaouia Kaderia de Ouargla (sud algérien).
(Photo Sylvain Biville/RFI)
Le développement des écoles privées francophones
Sur les 8 millions d'enfants scolarisés en Algérie, ils ne sont que 15 % à aller juqu'au niveau du lycée. Et en terminale, seul un élève sur 3 empoche son bac. Classes surchargées, enseignants sous-payés. Face à cet échec scolaire, les parents sont de plus en plus nombreux à retirer leurs enfants du système public. Sylvain Biville a enquêté sur le boom des écoles privées.
«Les écoles privées sont nées en partie à cause des conséquences de la politique d'arabisation de l'enseignement.»
par Sylvain
Biville
Article publié le 05/04/2004 Dernière mise à jour le 05/04/2004 à 10:42 TU
Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau