Afrique du Sud
De A à Z
Paysage d'Afrique du Sud.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Femmes ndebele.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Accent
En débarquant en Afrique du Sud vous aurez instantanément le sentiment d’avoir fait des progrès en anglais. Les mots se distinguent plus facilement, peut-être à cause des R roulés. Excepté dans le Natal, on parle ici un anglais qui est à la langue de Shakespeare ce que le béarnais est au français! Afronaute
En 1996, un jeune farfelu talentueux fonde Thawte Consulting dans un garage. Mark Shuttleworth est passionné d’informatique et il flaire les bonnes affaires. Le Cap, c’est loin de la Silicon Valley ou de Sophia Antipolis mais ce n’est pas une raison. A 24 ans, il est millionnaire grâce à la mise en route d’un site de e-commerce sécurisé avec un logiciel d’encryptage très performant. Mark Shuttleworth a en effet inventé un système révolutionnaire d’authentification des transactions. Thawte contrôle 40% du marché mondial. En 1999, au sommet de la vague Internet, le petit génie vend son invention à l’Américain VeriSign pour 600 millions de dollars. Aux 57 employés de sa société, femmes de ménage et jardiniers compris, il offre un million de rands, soit l’équivalent en francs français de l’époque! Shuttleworth en garde sous le pied: il s’achète des costumes italiens et un jet privé. Il rêve surtout de l’espace, créé une fondation pour l’initiation des jeunes à la science, relance une affaire avec Here Be Dragons (www.hbd.com). En avril 2002, pour 20 millions de dollars, le Sud-Africain se paye Soyouz avec les Russes (www.africaninspace.com). Alcool
L’alcool est responsable de 8% des accidents mortels sur les routes. La vente des boissons alcoolisées est strictement règlementée : seuls les Liquor Stores peuvent faire commerce de vins et spiritueux. La législation pourrait bien évoluer mais il est pour l’instant impossible de trouver une bonne bouteille dans une épicerie. Les domaines viticoles de la région du Cap disposent d’une licence particulière pour vendre leur production. De nombreux restaurants pratiquent le BYO (Bring your own) permettant aux clients d’apporter leur propre vin. Appletizer
Comme le dit la publicité, Appletizer c’est the champagne of fruit juice. Une recette unique, et gardée secrète, à base de jus de pomme et d’eau pétillante. Au printemps, l’Overberg, près du Cap, se couvre de petites fleurs blanches: à Elgin, chez Appletizer, c’est bientôt la cueillette des pommes. Tout a commencé dans les années 30 avec l’arrivée de France d’un émigré italien, Edmond Lombardi. Celui-ci développe la production des fruits et décide de faire une boisson avec ses stocks excédentaires. Quelques bulles plus tard, en 1967, l’Appletizer arrive sur le marché: succès immédiat et aujourd’hui international. La marque, leader mondial dans ce secteur, expédie de l’extrait concentré de pomme dans plusieurs unités de productions à l’étranger.
En débarquant en Afrique du Sud vous aurez instantanément le sentiment d’avoir fait des progrès en anglais. Les mots se distinguent plus facilement, peut-être à cause des R roulés. Excepté dans le Natal, on parle ici un anglais qui est à la langue de Shakespeare ce que le béarnais est au français! Afronaute
En 1996, un jeune farfelu talentueux fonde Thawte Consulting dans un garage. Mark Shuttleworth est passionné d’informatique et il flaire les bonnes affaires. Le Cap, c’est loin de la Silicon Valley ou de Sophia Antipolis mais ce n’est pas une raison. A 24 ans, il est millionnaire grâce à la mise en route d’un site de e-commerce sécurisé avec un logiciel d’encryptage très performant. Mark Shuttleworth a en effet inventé un système révolutionnaire d’authentification des transactions. Thawte contrôle 40% du marché mondial. En 1999, au sommet de la vague Internet, le petit génie vend son invention à l’Américain VeriSign pour 600 millions de dollars. Aux 57 employés de sa société, femmes de ménage et jardiniers compris, il offre un million de rands, soit l’équivalent en francs français de l’époque! Shuttleworth en garde sous le pied: il s’achète des costumes italiens et un jet privé. Il rêve surtout de l’espace, créé une fondation pour l’initiation des jeunes à la science, relance une affaire avec Here Be Dragons (www.hbd.com). En avril 2002, pour 20 millions de dollars, le Sud-Africain se paye Soyouz avec les Russes (www.africaninspace.com). Alcool
L’alcool est responsable de 8% des accidents mortels sur les routes. La vente des boissons alcoolisées est strictement règlementée : seuls les Liquor Stores peuvent faire commerce de vins et spiritueux. La législation pourrait bien évoluer mais il est pour l’instant impossible de trouver une bonne bouteille dans une épicerie. Les domaines viticoles de la région du Cap disposent d’une licence particulière pour vendre leur production. De nombreux restaurants pratiquent le BYO (Bring your own) permettant aux clients d’apporter leur propre vin. Appletizer
Comme le dit la publicité, Appletizer c’est the champagne of fruit juice. Une recette unique, et gardée secrète, à base de jus de pomme et d’eau pétillante. Au printemps, l’Overberg, près du Cap, se couvre de petites fleurs blanches: à Elgin, chez Appletizer, c’est bientôt la cueillette des pommes. Tout a commencé dans les années 30 avec l’arrivée de France d’un émigré italien, Edmond Lombardi. Celui-ci développe la production des fruits et décide de faire une boisson avec ses stocks excédentaires. Quelques bulles plus tard, en 1967, l’Appletizer arrive sur le marché: succès immédiat et aujourd’hui international. La marque, leader mondial dans ce secteur, expédie de l’extrait concentré de pomme dans plusieurs unités de productions à l’étranger.
Le barrage de Sterkfontein. Les Sud-africains sont friands de baignades.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Bains
Au prix de travaux pharaoniques, les Sud-Africains se sont offert de nombreux lacs artificiels (dam) à vocation agricole mais aussi récréative. C’est un sport national afrikaner que d’aller le dimanche en famille au bord de l’eau glauque, pour boire de la bière et faire griller de la viande (braai). Il existe quelques plages naturistes qui sont parfois aussi des lieux gays. Dans la région du Cap, l’eau glaciale est recommandée pour les problèmes de circulation sanguine. Bière
En la matière, deux camps s’affrontent. Ceux qui boivent la Castle et ceux qui préfèrent la Lion. Ces deux marques nationales dominent le marché, en bouteilles ou en canettes. Dans les campagnes, on vous fera goûter les recettes de fermentation traditionnelle. Plus de trois millions de litres de bière de sorgho sont brassés chaque année dans les maisons. Les industriels n’en font pas le quart ! Goûtez donc les marques Ijuba, Zebra, Elephant ou Highveld. Chez les particuliers, la recette est la même depuis la nuit des temps: le sorgho (céréale proche du millet) est pilé puis mélangé à un porridge de maïs ; ébullition puis refroidissement ; ajout de sorgho fraîchement germé, pour les enzymes de fermentation; cinq heures de macération, filtrage et consommation. Comme se le demandait Ernest Hemingway dans Les vertes collines d’afrique, y a-t-il quelque chose de plus exaltant qu’une mousse glacée, le soir en brousse, autour du feu où mijote le ragoût de koudou… ? Wa-oou ! Biltong
La spécialité sud-africaine qui remonte au temps du grand Trek. A cette époque, les Boers, lancés dans les grandes plaines à la recherche de la Terre promise, devaient chasser pour nourrir leur famille. La viande qui n’était pas consommée immédiatement était découpée en fines lamelles et mise à sécher sur les bâches des chariots. Aujourd’hui, le biltong est autant un aliment qu’un élément d’identification culturelle. De bœuf, de koudou ou d’autruche, on le sert à l’apéritif ou comme petit snack. Vous l’achèterez facilement dans des échoppes au bord des routes ou directement dans les boucheries. C’est un produit très pratique pour les voyageurs qui doivent manger… en conduisant!
Au prix de travaux pharaoniques, les Sud-Africains se sont offert de nombreux lacs artificiels (dam) à vocation agricole mais aussi récréative. C’est un sport national afrikaner que d’aller le dimanche en famille au bord de l’eau glauque, pour boire de la bière et faire griller de la viande (braai). Il existe quelques plages naturistes qui sont parfois aussi des lieux gays. Dans la région du Cap, l’eau glaciale est recommandée pour les problèmes de circulation sanguine. Bière
En la matière, deux camps s’affrontent. Ceux qui boivent la Castle et ceux qui préfèrent la Lion. Ces deux marques nationales dominent le marché, en bouteilles ou en canettes. Dans les campagnes, on vous fera goûter les recettes de fermentation traditionnelle. Plus de trois millions de litres de bière de sorgho sont brassés chaque année dans les maisons. Les industriels n’en font pas le quart ! Goûtez donc les marques Ijuba, Zebra, Elephant ou Highveld. Chez les particuliers, la recette est la même depuis la nuit des temps: le sorgho (céréale proche du millet) est pilé puis mélangé à un porridge de maïs ; ébullition puis refroidissement ; ajout de sorgho fraîchement germé, pour les enzymes de fermentation; cinq heures de macération, filtrage et consommation. Comme se le demandait Ernest Hemingway dans Les vertes collines d’afrique, y a-t-il quelque chose de plus exaltant qu’une mousse glacée, le soir en brousse, autour du feu où mijote le ragoût de koudou… ? Wa-oou ! Biltong
La spécialité sud-africaine qui remonte au temps du grand Trek. A cette époque, les Boers, lancés dans les grandes plaines à la recherche de la Terre promise, devaient chasser pour nourrir leur famille. La viande qui n’était pas consommée immédiatement était découpée en fines lamelles et mise à sécher sur les bâches des chariots. Aujourd’hui, le biltong est autant un aliment qu’un élément d’identification culturelle. De bœuf, de koudou ou d’autruche, on le sert à l’apéritif ou comme petit snack. Vous l’achèterez facilement dans des échoppes au bord des routes ou directement dans les boucheries. C’est un produit très pratique pour les voyageurs qui doivent manger… en conduisant!
Namaqualand Daisies, réserve naturelle de Goegap (province du Cap).
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Botanique
Votre voyage en Afrique du Sud sera l’occasion de vous familiariser avec quelques plantes du continent: bauhinia, barleria, erythrina lysistemon, rhus lancea, acacia, aloe bainesii, cussonia… et surtout le protée royal. Visiter le fantastique jardin de Kirstenbosch au Cap, la plantation de cactées à Robertson, le Karoo Desert National Botanical Garden de Worcester, le fantastique Witwatersrand Garden près de Johannesburg -http://www.nbi.ac.za/ Bourbiers
Dans le Mpumalanga et au KwaZulu-Natal, ils ne manquent pas, surtout après les pluies tropicales. Les expéditions en véhicules 4x4 peuvent vite mal tourner pour cause d’imprudence. Ne pas s’aventurer hors des pistes balisées si l’orage s’annonce. On choisira si possible de partir à plusieurs véhicules, en étant équipés de radio HF. Café
En Afrique du Sud, un café n’est pas un endroit où l’on en consomme. C’est un drugstore où vous trouverez des produits d’alimentation, du pain, des journaux et des cigarettes. Dans les coins perdus, le café est indispensable à un minimum de vie sociale. Chasse
Le pays compte plus de 9000 ranchs et réserves de chasse pour une surface cumulée qui dépasse vingt fois celle des parcs publics. Ces Game Farms accueillent 1,7 millions d’animaux, achetés et vendus lors des cinquante ventes aux enchères annuelles. Les visiteurs-chasseurs rapportent plus d’un milliard de rands. Cuisine
La gastronomie sud-africaine n’a pas fait le tour du monde mais voilà pourtant un pays où l’on mange très bien. Les amateurs de viande rouge trouveront des steaks gargantuesques taillés dans les bêtes du Stellaland, le «Texas sud-africain». Des bœufs qui n’ont rien à envier aux argentins ou aux écossais! Pour l’agneau, on choisira le fantastique Karoo Lamb, digne de celui des Alpilles. Le poisson que vous n’oublierez pas s’appelle Kingklip, le «roi des roches», à la chair ferme et goûteuse. La mer fournit encore des tonnes de langoustes, des moules et des huîtres. Le voyageur à la recherche de cuisine traditionnelle pourra goûter les plats d’inspiration malaise, comme le bobotie (curry d’agneau haché en salé-sucré) ou le waterblommetjie bredie (ragoût accompagné de jacinthes d’eau poivrées), sans oublier les totems de la culture boer que sont les boerwors, de délicieuses saucisses à la chair épicée.
Votre voyage en Afrique du Sud sera l’occasion de vous familiariser avec quelques plantes du continent: bauhinia, barleria, erythrina lysistemon, rhus lancea, acacia, aloe bainesii, cussonia… et surtout le protée royal. Visiter le fantastique jardin de Kirstenbosch au Cap, la plantation de cactées à Robertson, le Karoo Desert National Botanical Garden de Worcester, le fantastique Witwatersrand Garden près de Johannesburg -http://www.nbi.ac.za/ Bourbiers
Dans le Mpumalanga et au KwaZulu-Natal, ils ne manquent pas, surtout après les pluies tropicales. Les expéditions en véhicules 4x4 peuvent vite mal tourner pour cause d’imprudence. Ne pas s’aventurer hors des pistes balisées si l’orage s’annonce. On choisira si possible de partir à plusieurs véhicules, en étant équipés de radio HF. Café
En Afrique du Sud, un café n’est pas un endroit où l’on en consomme. C’est un drugstore où vous trouverez des produits d’alimentation, du pain, des journaux et des cigarettes. Dans les coins perdus, le café est indispensable à un minimum de vie sociale. Chasse
Le pays compte plus de 9000 ranchs et réserves de chasse pour une surface cumulée qui dépasse vingt fois celle des parcs publics. Ces Game Farms accueillent 1,7 millions d’animaux, achetés et vendus lors des cinquante ventes aux enchères annuelles. Les visiteurs-chasseurs rapportent plus d’un milliard de rands. Cuisine
La gastronomie sud-africaine n’a pas fait le tour du monde mais voilà pourtant un pays où l’on mange très bien. Les amateurs de viande rouge trouveront des steaks gargantuesques taillés dans les bêtes du Stellaland, le «Texas sud-africain». Des bœufs qui n’ont rien à envier aux argentins ou aux écossais! Pour l’agneau, on choisira le fantastique Karoo Lamb, digne de celui des Alpilles. Le poisson que vous n’oublierez pas s’appelle Kingklip, le «roi des roches», à la chair ferme et goûteuse. La mer fournit encore des tonnes de langoustes, des moules et des huîtres. Le voyageur à la recherche de cuisine traditionnelle pourra goûter les plats d’inspiration malaise, comme le bobotie (curry d’agneau haché en salé-sucré) ou le waterblommetjie bredie (ragoût accompagné de jacinthes d’eau poivrées), sans oublier les totems de la culture boer que sont les boerwors, de délicieuses saucisses à la chair épicée.
Diamants.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Diamants
Le commerce du diamant traîne depuis une dizaine d’années une sale réputation. Avant d’atteindre la place Vendôme, certaines pierres passent entre les mains d’intermédiaires peu vertueux opérant dans les zones des pires guerres d’Afrique. On a donc parlé de «diamants de la guerre». De Beers, le groupe sud-africain, s’est senti concerné, car ses activités sont mondiales. A l’heure d’ouvrir des boutiques à l’international en partenariat avec le groupe français LVMH, De Beers développe d’importants efforts de marketing pour faire oublier les pierres sanglantes. Ainsi du lancement du label South African Ideal Cut, une forme «d’appelation d’origine contrôlée». Les diamants en question, au cœur embrasé, aux mains propres, aux 58 facettes mathématiquement ajustées pour conduire la lumière du centre vers le haut comme par une cheminée, proviennent tous de la mine Premier de Cullinan près de Pretoria. La taille, est-il encore garanti, est assurée par 120 femmes recrutées et formées tout spécialement dans les milieux désavantagés. Elles travaillent sur place entourées d’ordinateurs, de lasers et de microscopes, www.saidealcut.co.za Dunes
La réserve naturelle de Witsand entre Upington et Kimberley doit une grande partie de sa notoriété à un curieux phénomène relevé par Marco Polo et de nombreux voyageurs du désert: les dunes musicales. Un son grave et long, très localisé puisque seuls trente sites ont été enregistrés dans le monde. Et voilà qu’en 2002, une équipe du CNRS a pu avancer un début d’explication grâce à des enregistrements pratiqués dans les barkhanes (dunes en forme de croissant) du sud marocain. Le Journal du CNRS précise que la puissance du chant des dunes peut atteindre les 100 décibels, à la limite de la douleur. Le son s’élève sur une fréquence de 100 Hz. «Le vent n’intervient pas dans la genèse du chant», poursuit le magazine. «Les physiciens élaborent donc une théorie inédite. Ils se basent sur des observations précises: la couche de sable en mouvement est épaisse de 10 cm minimum, elle seule produit le son, ainsi qu’une onde sismique. La dilatence de Reynolds permet aux chercheurs de rassembler ces observations en une seule hypothèse. Pour rouler l’un au-dessus de l’autre, les grains de sable s’écartent avant de retomber, dilatant et contractant le volume d’air interstitiel. Or, une couche de 10 centimètres de haut représente 500 couches de grain. Autant de minuscules volumes d’air alternativement aspirés et expirés. Si le roulement de tous les grains est synchrone, ces volumes s’ajoutent pour produire un son de basse fréquence et de haute puissance. Mieux, en retombant tous en même temps, ils provoquent l’onde sismique». Les recherches au Maroc sont placées sous la direction de Stéphane Douady, laboratoire de physique statistique, UMR 8550, mailto: douady@physique.ens.fr Espions
L’espionnage est une spécialité sud-africaine dont la recette a été élaborée durant la guerre des Boers et affinée sous l’apartheid. Avec la démocratisation, les douze agences (armée, police, ANC, etc.) ont disparu pour n’en faire plus que deux : la National Intelligence Agency s’occupe de la sécurité intérieure, tandis que le South African Secret Service traite le renseignement extérieur. Les barbouzes de l’ancien régime et les porte-flingue des camps du Congrès national africain doivent travailler ensemble. Pour sourire, on lira les deux aventures de Malko en Afrique du Sud, SAS 77 La Blonde de Pretoria et SAS 115 Les Croisés de l’apartheid: Gérard de Villiers mêle son agent très spécial aux activités du Nis sud-africain. D’abord en 1985, quand il s’agit de lutter contre «les terroristes de l’ANC», puis en 1994, pour faire échouer un complot de l’extrême droite contre Nelson Mandela. Depuis la fin de l’apartheid, les langues se sont déliées et l’on s’aperçoit que la réalité dépasse parfois la fiction. French Friendly
Comme partout dans le monde, les voyageurs français ou francophones bénéficient ici d’un atout majeur: leur langue. On vous demandera peut-être de prononcer quelques mots enchanteurs, ce qui ne manquera pas d’entraîner en réponse un soupir dans le style «Ach, Pariss». Environ un tiers des Afrikaners portent un nom d’origine française. Les Sud-Africains ont combattu les Anglais et ils savent s’en souvenir à l’occasion.
Le commerce du diamant traîne depuis une dizaine d’années une sale réputation. Avant d’atteindre la place Vendôme, certaines pierres passent entre les mains d’intermédiaires peu vertueux opérant dans les zones des pires guerres d’Afrique. On a donc parlé de «diamants de la guerre». De Beers, le groupe sud-africain, s’est senti concerné, car ses activités sont mondiales. A l’heure d’ouvrir des boutiques à l’international en partenariat avec le groupe français LVMH, De Beers développe d’importants efforts de marketing pour faire oublier les pierres sanglantes. Ainsi du lancement du label South African Ideal Cut, une forme «d’appelation d’origine contrôlée». Les diamants en question, au cœur embrasé, aux mains propres, aux 58 facettes mathématiquement ajustées pour conduire la lumière du centre vers le haut comme par une cheminée, proviennent tous de la mine Premier de Cullinan près de Pretoria. La taille, est-il encore garanti, est assurée par 120 femmes recrutées et formées tout spécialement dans les milieux désavantagés. Elles travaillent sur place entourées d’ordinateurs, de lasers et de microscopes, www.saidealcut.co.za Dunes
La réserve naturelle de Witsand entre Upington et Kimberley doit une grande partie de sa notoriété à un curieux phénomène relevé par Marco Polo et de nombreux voyageurs du désert: les dunes musicales. Un son grave et long, très localisé puisque seuls trente sites ont été enregistrés dans le monde. Et voilà qu’en 2002, une équipe du CNRS a pu avancer un début d’explication grâce à des enregistrements pratiqués dans les barkhanes (dunes en forme de croissant) du sud marocain. Le Journal du CNRS précise que la puissance du chant des dunes peut atteindre les 100 décibels, à la limite de la douleur. Le son s’élève sur une fréquence de 100 Hz. «Le vent n’intervient pas dans la genèse du chant», poursuit le magazine. «Les physiciens élaborent donc une théorie inédite. Ils se basent sur des observations précises: la couche de sable en mouvement est épaisse de 10 cm minimum, elle seule produit le son, ainsi qu’une onde sismique. La dilatence de Reynolds permet aux chercheurs de rassembler ces observations en une seule hypothèse. Pour rouler l’un au-dessus de l’autre, les grains de sable s’écartent avant de retomber, dilatant et contractant le volume d’air interstitiel. Or, une couche de 10 centimètres de haut représente 500 couches de grain. Autant de minuscules volumes d’air alternativement aspirés et expirés. Si le roulement de tous les grains est synchrone, ces volumes s’ajoutent pour produire un son de basse fréquence et de haute puissance. Mieux, en retombant tous en même temps, ils provoquent l’onde sismique». Les recherches au Maroc sont placées sous la direction de Stéphane Douady, laboratoire de physique statistique, UMR 8550, mailto: douady@physique.ens.fr Espions
L’espionnage est une spécialité sud-africaine dont la recette a été élaborée durant la guerre des Boers et affinée sous l’apartheid. Avec la démocratisation, les douze agences (armée, police, ANC, etc.) ont disparu pour n’en faire plus que deux : la National Intelligence Agency s’occupe de la sécurité intérieure, tandis que le South African Secret Service traite le renseignement extérieur. Les barbouzes de l’ancien régime et les porte-flingue des camps du Congrès national africain doivent travailler ensemble. Pour sourire, on lira les deux aventures de Malko en Afrique du Sud, SAS 77 La Blonde de Pretoria et SAS 115 Les Croisés de l’apartheid: Gérard de Villiers mêle son agent très spécial aux activités du Nis sud-africain. D’abord en 1985, quand il s’agit de lutter contre «les terroristes de l’ANC», puis en 1994, pour faire échouer un complot de l’extrême droite contre Nelson Mandela. Depuis la fin de l’apartheid, les langues se sont déliées et l’on s’aperçoit que la réalité dépasse parfois la fiction. French Friendly
Comme partout dans le monde, les voyageurs français ou francophones bénéficient ici d’un atout majeur: leur langue. On vous demandera peut-être de prononcer quelques mots enchanteurs, ce qui ne manquera pas d’entraîner en réponse un soupir dans le style «Ach, Pariss». Environ un tiers des Afrikaners portent un nom d’origine française. Les Sud-Africains ont combattu les Anglais et ils savent s’en souvenir à l’occasion.
La montagne de la Table, non loin du Cap.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Géant
Pour se fixer les idées, soulignons qu’avec 6% de la population du continent et 4% de sa surface totale, l’Afrique du Sud produit plus du quart (27%) de la richesse globale de l’Afrique et plus de la moitié de l’électricité (157 millions GWh), dispose d’un réseau routier quinze fois plus dense et ferré dix fois plus important, possède 60% du parc téléphonique et la moitié du parc automobile, abrite 95% des internautes. Les huit plus grandes banques sud-africaines possèdent 75% des capitaux du continent. L’Afrique du Sud est le premier producteur mondial d’or, de platine, de chrome, de vanadium, de manganèse, d’alumino-silicates… et de biltong. Hamburger
C’est un «indicateur» comme un autre: le temps moyen travaillé pour s’acheter un gros hamburger (indexé sur le prix local du Big M’)… A Paris, 22 minutes, Johannesburg, 25 mn, Madrid, 34 mn, Francfort, 18 mn, Nairobi, 190 mn. Inkatha
L’histoire zoulou a connu deux Inkatha. A l’origine, ce mot désignait la peau de python dans laquelle le roi, suivant l’avis de ses sorciers, enfouissait des objets qui étaient supposés avoir des pouvoirs magiques (cœurs de valeureux ennemis, dents de lion, etc.) Cette peau de serpent était transmise de génération en génération. Roulée en spirale dans la hutte royale, elle devait protéger la tribu et lui procurer la victoire au combat. Toutefois, lors de la bataille d’Ondini, le 4 juillet 1879, la résidence royale fut brûlée et l’Inkatha disparut dans les flammes. Ce fut la fin de l’Inkatha au sens matériel du terme. Beaucoup plus tard, au moment de la lutte contre l’apartheid, le chef Mangusuthu Buthelezi devait créer un parti politique baptisé Inkatha Freedom Party… Insectes
En visitant les galeries de certains musées, celui de Pietermaritzburg par exemple, vous serez heureux de ne pas avoir fait ce genre de rencontre au fond de votre lit. Du plus sec au plus humide, l’Afrique du Sud abrite de nombreux biotopes. Contre les moustiques, il faudra s’asperger de produit spécial, en cas de séjour dans les réserves du Transvaal de l’Est. Les pharmacies locales en proposent toute une gamme, du stick à l’aérosol. La bestiole la plus terrifiante se rencontre à Johannesburg. Mi-sauterelle, mi-langoustine, c’est la Parktown Prawn. Un mutant né, dit-on, de l’influence des engrais chimiques du golf de Parktown sur la bonne vieille sauterelle. Certains spécimens dépassent les dix centimètres, sans compter leurs petites pinces sur le devant. Ces crevettes de salon sont attirées par la lumière des habitations, et vous les verrez (je ne vous le souhaite pas) sauter à la verticale sur les vitres. Le voyageur non averti aura le réflexe de tenter de l’écraser… Ce serait un pis-aller car ses entrailles laissent des taches indélébiles sur les moquettes. Mieux vaut essayer de les faire sortir, d’autant que les produits chimiques ne font que les engourdir un moment. Sinon, la Parktown Prawn n’est pas dangereuse, mais simplement sortie tout droit d’un film d’horreur! Inventions sud-africaines
L’aspirateur automatique pour les piscines: tout le monde connaît la pieuvre en caoutchouc qui colle aux parois et fait glouglou en avalant les saletés. Le filet anti-requins : créé en 1962, pour éviter de se rejouer les Dents de la Mer sur les côtes du Natal. Une dizaine d’attaques par an quand même. La radio à manivelle: Chris et Rorey ont eu le coup de génie en regardant les images du drame rwandais à la télé, ces réfugiés jetés sur les chemins, coupés du monde. Les deux savants sont les pères de Freeplay, la radio qui marche sans électricité, sans essence, sans soleil. Trente secondes de tours de manivelle et c’est parti pour une heure de radio. Succès mondial. L’usine Baygen du Cap croule sous les commandes des organisations humanitaires (Kosovo) et des boutiques chic. Voilà sûrement un de rares articles que l’on trouve à la fois dans le balluchon des réfugiés et dans la vitrine du Conran Shop de Paris ! Le lance-flammes antiagressions: mis au point par Charl Fourié, cet engin diabolique transforme en saucisse grillée le naïf qui en veut à votre voiture. On appuie sur un bouton ou une pédale, et le tour est joué. Approchez donc! Le préservatif liquide: bricoleurs, à vos pinceaux ! Une société sud-africaine a commercialisé une bouteille remplie de latex liquide, accompagnée d’un applicateur. Mode d’emploi: badigeonner le pénis en érection pour obtenir un préservatif qui épouse parfaitement les contours anatomiques. Les impatients peuvent accélérer le séchage en utilisant un sèche-cheveux et les inquiets augmenter la fiabilité du procédé en passant une deuxième couche. L’idéal, c’est de sortir avec une coiffeuse!
Pour se fixer les idées, soulignons qu’avec 6% de la population du continent et 4% de sa surface totale, l’Afrique du Sud produit plus du quart (27%) de la richesse globale de l’Afrique et plus de la moitié de l’électricité (157 millions GWh), dispose d’un réseau routier quinze fois plus dense et ferré dix fois plus important, possède 60% du parc téléphonique et la moitié du parc automobile, abrite 95% des internautes. Les huit plus grandes banques sud-africaines possèdent 75% des capitaux du continent. L’Afrique du Sud est le premier producteur mondial d’or, de platine, de chrome, de vanadium, de manganèse, d’alumino-silicates… et de biltong. Hamburger
C’est un «indicateur» comme un autre: le temps moyen travaillé pour s’acheter un gros hamburger (indexé sur le prix local du Big M’)… A Paris, 22 minutes, Johannesburg, 25 mn, Madrid, 34 mn, Francfort, 18 mn, Nairobi, 190 mn. Inkatha
L’histoire zoulou a connu deux Inkatha. A l’origine, ce mot désignait la peau de python dans laquelle le roi, suivant l’avis de ses sorciers, enfouissait des objets qui étaient supposés avoir des pouvoirs magiques (cœurs de valeureux ennemis, dents de lion, etc.) Cette peau de serpent était transmise de génération en génération. Roulée en spirale dans la hutte royale, elle devait protéger la tribu et lui procurer la victoire au combat. Toutefois, lors de la bataille d’Ondini, le 4 juillet 1879, la résidence royale fut brûlée et l’Inkatha disparut dans les flammes. Ce fut la fin de l’Inkatha au sens matériel du terme. Beaucoup plus tard, au moment de la lutte contre l’apartheid, le chef Mangusuthu Buthelezi devait créer un parti politique baptisé Inkatha Freedom Party… Insectes
En visitant les galeries de certains musées, celui de Pietermaritzburg par exemple, vous serez heureux de ne pas avoir fait ce genre de rencontre au fond de votre lit. Du plus sec au plus humide, l’Afrique du Sud abrite de nombreux biotopes. Contre les moustiques, il faudra s’asperger de produit spécial, en cas de séjour dans les réserves du Transvaal de l’Est. Les pharmacies locales en proposent toute une gamme, du stick à l’aérosol. La bestiole la plus terrifiante se rencontre à Johannesburg. Mi-sauterelle, mi-langoustine, c’est la Parktown Prawn. Un mutant né, dit-on, de l’influence des engrais chimiques du golf de Parktown sur la bonne vieille sauterelle. Certains spécimens dépassent les dix centimètres, sans compter leurs petites pinces sur le devant. Ces crevettes de salon sont attirées par la lumière des habitations, et vous les verrez (je ne vous le souhaite pas) sauter à la verticale sur les vitres. Le voyageur non averti aura le réflexe de tenter de l’écraser… Ce serait un pis-aller car ses entrailles laissent des taches indélébiles sur les moquettes. Mieux vaut essayer de les faire sortir, d’autant que les produits chimiques ne font que les engourdir un moment. Sinon, la Parktown Prawn n’est pas dangereuse, mais simplement sortie tout droit d’un film d’horreur! Inventions sud-africaines
L’aspirateur automatique pour les piscines: tout le monde connaît la pieuvre en caoutchouc qui colle aux parois et fait glouglou en avalant les saletés. Le filet anti-requins : créé en 1962, pour éviter de se rejouer les Dents de la Mer sur les côtes du Natal. Une dizaine d’attaques par an quand même. La radio à manivelle: Chris et Rorey ont eu le coup de génie en regardant les images du drame rwandais à la télé, ces réfugiés jetés sur les chemins, coupés du monde. Les deux savants sont les pères de Freeplay, la radio qui marche sans électricité, sans essence, sans soleil. Trente secondes de tours de manivelle et c’est parti pour une heure de radio. Succès mondial. L’usine Baygen du Cap croule sous les commandes des organisations humanitaires (Kosovo) et des boutiques chic. Voilà sûrement un de rares articles que l’on trouve à la fois dans le balluchon des réfugiés et dans la vitrine du Conran Shop de Paris ! Le lance-flammes antiagressions: mis au point par Charl Fourié, cet engin diabolique transforme en saucisse grillée le naïf qui en veut à votre voiture. On appuie sur un bouton ou une pédale, et le tour est joué. Approchez donc! Le préservatif liquide: bricoleurs, à vos pinceaux ! Une société sud-africaine a commercialisé une bouteille remplie de latex liquide, accompagnée d’un applicateur. Mode d’emploi: badigeonner le pénis en érection pour obtenir un préservatif qui épouse parfaitement les contours anatomiques. Les impatients peuvent accélérer le séchage en utilisant un sèche-cheveux et les inquiets augmenter la fiabilité du procédé en passant une deuxième couche. L’idéal, c’est de sortir avec une coiffeuse!
Travail de l'or à côté de Johannesburg.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Krugerrand, le lingot de poche
C’est en Afrique du Sud qu’est né le concept de bullion coin (la pièce-lingot), créé pour offrir à l’homme de la rue l’instrument qui lui permet de détenir de l’or. Le Krugerrand contient exactement une once d’or, soit 31,1 grammes. La valeur faciale est exprimée par un poids d’or sans référence à aucune autre monnaie. La Banque centrale sud-africaine a délégué la mission de diffusion internationale des Krugerrand à la Chambre des mines (www.bullion.org.za). Les flancs des pièces-lingots sont fabriqués par Rand Rafinery et ensuite frappés par la Monnaie d’Afrique du Sud. Le Krugerrand est inscrit à la cote de la Bourse de Paris depuis le 26 avril 1996. Langues officielles
Une, deux ou trois… d’accord, mais onze! L’Afrique du Sud compte onze langues officielles, pour ne vexer personne. Le Parlement (www.parliament.gov.za) ressemble donc à une tour de Babel, avec plus de 120 traducteurs pendant les sessions. Les députés peuvent s’exprimer en afrikaans, anglais, isiNdebele, sepedi, sesotho, siswati, xitsonga, setswana, tshivenda, isixhosa and isizulu. Mafia
Sur l’arc-en-ciel de la Nation libérée par «les forces du progrès», il y a le rouge clair du sang frais et le blanc de l’argent lessivé. Les truands du monde entier se pressent au portillon sud-africain, sachant qu’ici il y a des dirigeants naïfs et des fortunes à faire. Tous au rendez-vous, les Russes et leurs filles tristes, les Chinois et leurs costumes parfumés au poisson séché, les Nigérians bardés de diplômes du «Picsou institute» et les Italiens… Ah ! les Italiens. Prenez Vito Palazzolo ! Membre présumé des instances dirigeantes de la Cosa Nostra, ex-banquier de la Pizza Connection pour 1,6 milliard de dollars, emprisonné en 1985 en Italie, évadé l’année d’après, depuis lors peinard dans une villa princière au milieu des vignes. Le Sicilien a changé d’identité et opté pour un nom tout droit sorti d’un James Bond: il s’appelle Robert von Palace Kolbatchneko. Inquiété en 1999, il lui avait fallu payer une grosse caution. De toute façon, le dossier d’enquête établi sous Mandela a été «volé ou perdu». Pas de chance ! Les touristes perspicaces noteront que certains projets hôteliers pharaoniques sentent très fort l’argent sale. Maid and Madam
La maid, c’est plus que la femme de ménage, c’est moins que la gouvernante. Dans une maison bourgeoise, la maid habite un petit pavillon au fond du parc, souvent avec son mari qui fait office de jardinier. Elle est nourrie, logée et pourvue de deux blouses de travail, une rose et une bleue. Ses rapports avec la maîtresse de maison sont fondés sur la confiance et la dépendance. Madam, comme elle l’appelle, lui donne son salaire tous les mois, lui offre quelques congés payés et prélève parfois d’autorité une partie de la paie pour la placer sur un compte à intérêt. La maid aura ainsi une petite retraite. Selon la réglementation entrée en vigueur en 2002, les employés de maison doivent légalement travailler 45 heures par semaine, avec un maximum de 15 heures supplémentaires et une double paie les dimanches et jours fériés. En fonction de la zone d’habitation, la grille du salaire minimum s’échelonne de 500 à 800 rands par mois. On estime que 15% de la population active occupe ce type d’emploi. Dans les townships, les petites bonnes sont parfois payées 100 rands le mois! Depuis 1993, la bande dessinée culte de toute l’Afrique du Sud s’intitule Madam & Eve: Madame (qui essaie d’aimer les Noirs), la mère de Madame (qui n’essaie pas !) et Eve-la-maid (qui ne se laisse pas faire), sous le crayon de Rico Schacherl et les bulles irrésistibles de Francis et Dugmore. A lire toutes les semaines dans le Mail & Guardian, à retrouver en album BD, avec les dialogues traduits en français (éd. Vents d’Ouest), et aussi sur http://www.madameve.co.za/
C’est en Afrique du Sud qu’est né le concept de bullion coin (la pièce-lingot), créé pour offrir à l’homme de la rue l’instrument qui lui permet de détenir de l’or. Le Krugerrand contient exactement une once d’or, soit 31,1 grammes. La valeur faciale est exprimée par un poids d’or sans référence à aucune autre monnaie. La Banque centrale sud-africaine a délégué la mission de diffusion internationale des Krugerrand à la Chambre des mines (www.bullion.org.za). Les flancs des pièces-lingots sont fabriqués par Rand Rafinery et ensuite frappés par la Monnaie d’Afrique du Sud. Le Krugerrand est inscrit à la cote de la Bourse de Paris depuis le 26 avril 1996. Langues officielles
Une, deux ou trois… d’accord, mais onze! L’Afrique du Sud compte onze langues officielles, pour ne vexer personne. Le Parlement (www.parliament.gov.za) ressemble donc à une tour de Babel, avec plus de 120 traducteurs pendant les sessions. Les députés peuvent s’exprimer en afrikaans, anglais, isiNdebele, sepedi, sesotho, siswati, xitsonga, setswana, tshivenda, isixhosa and isizulu. Mafia
Sur l’arc-en-ciel de la Nation libérée par «les forces du progrès», il y a le rouge clair du sang frais et le blanc de l’argent lessivé. Les truands du monde entier se pressent au portillon sud-africain, sachant qu’ici il y a des dirigeants naïfs et des fortunes à faire. Tous au rendez-vous, les Russes et leurs filles tristes, les Chinois et leurs costumes parfumés au poisson séché, les Nigérians bardés de diplômes du «Picsou institute» et les Italiens… Ah ! les Italiens. Prenez Vito Palazzolo ! Membre présumé des instances dirigeantes de la Cosa Nostra, ex-banquier de la Pizza Connection pour 1,6 milliard de dollars, emprisonné en 1985 en Italie, évadé l’année d’après, depuis lors peinard dans une villa princière au milieu des vignes. Le Sicilien a changé d’identité et opté pour un nom tout droit sorti d’un James Bond: il s’appelle Robert von Palace Kolbatchneko. Inquiété en 1999, il lui avait fallu payer une grosse caution. De toute façon, le dossier d’enquête établi sous Mandela a été «volé ou perdu». Pas de chance ! Les touristes perspicaces noteront que certains projets hôteliers pharaoniques sentent très fort l’argent sale. Maid and Madam
La maid, c’est plus que la femme de ménage, c’est moins que la gouvernante. Dans une maison bourgeoise, la maid habite un petit pavillon au fond du parc, souvent avec son mari qui fait office de jardinier. Elle est nourrie, logée et pourvue de deux blouses de travail, une rose et une bleue. Ses rapports avec la maîtresse de maison sont fondés sur la confiance et la dépendance. Madam, comme elle l’appelle, lui donne son salaire tous les mois, lui offre quelques congés payés et prélève parfois d’autorité une partie de la paie pour la placer sur un compte à intérêt. La maid aura ainsi une petite retraite. Selon la réglementation entrée en vigueur en 2002, les employés de maison doivent légalement travailler 45 heures par semaine, avec un maximum de 15 heures supplémentaires et une double paie les dimanches et jours fériés. En fonction de la zone d’habitation, la grille du salaire minimum s’échelonne de 500 à 800 rands par mois. On estime que 15% de la population active occupe ce type d’emploi. Dans les townships, les petites bonnes sont parfois payées 100 rands le mois! Depuis 1993, la bande dessinée culte de toute l’Afrique du Sud s’intitule Madam & Eve: Madame (qui essaie d’aimer les Noirs), la mère de Madame (qui n’essaie pas !) et Eve-la-maid (qui ne se laisse pas faire), sous le crayon de Rico Schacherl et les bulles irrésistibles de Francis et Dugmore. A lire toutes les semaines dans le Mail & Guardian, à retrouver en album BD, avec les dialogues traduits en français (éd. Vents d’Ouest), et aussi sur http://www.madameve.co.za/
Nelson Mandela.
(Photo: AFP)
(Photo: AFP)
Mandela
«Un jour prochain peut-être, une personne racontera qu’elle a rencontré un homme qui a vu un être humain qui lui a dit avoir côtoyé un mythe, haut de taille et d’esprit ; droit de corps et d’idée ; sans vengeance au cœur pour ses bourreaux ; un homme qui a développé le négatif de sa vie en couleur. Cet homme existe, les Sud-Africains l’ont rencontré». Christophe Deroubaix, l’Humanité.
«Qu’est-ce qui fait qu’un homme a l’air d’un grand homme aux yeux des autres hommes ? L’évidence de son histoire ne suffit pas. Il y a cette chose intérieure qui fait que l’histoire a précisément été écrite par lui. Alors se révèlent des manières et des traits qui existeraient de toute façon, découvrant une simplicité qui n’a plus besoin de témoignage. La foi a englouti l’œuvre». Paul Guilbert, le Figaro.
«De l’expérience d’un extraordinaire désastre humain doit naître une société dont l’humanité tout entière sera fière». Nelson Mandela. Mercenaires
La Loi sur la régulation de l’assistance militaire à l’étranger interdit à «tout citoyen ou résident sud-africain de recruter, d’utiliser, d’entraîner ou de financer des mercenaires». Dans le passé, quelques guerriers de la «nation blanche» avaient coutume d’aller se battre sur tous les fronts de l’anticommunisme. De la Rhodésie à l’ex-Yougoslavie (lire Soldat de fortune, sur l’engagement du Français Patrick Ollivier dans les Grey’s Scouts rhodésiens). Des hommes durs, résistants, courageux, formés dans le bush. De part sa position géographique à la pointe du continent, l’Afrique du Sud a longtemps servi de base de retrait aux chiens de guerre d’Afrique. Bob Denard en personne a vécu en exil à Pretoria avant de regagner la France. L’Afrique du Sud reste un vivier de compétences dans ce domaine. Mercure
Record de chaleur enregistré le 3 novembre 1918 dans la Sundays River Valley, 50°. Record de froid enregistré le 19 août 1986 à Buffelsfontein près de Molteno, -15,8°. Record de vent le 16 mai 1984 à Beaufort West, 186 km/h. Les météorologues annoncent avec inquiétude un assèchement rapide du pays. D’ici cent ans, les pluies d’été auront diminué de 5% dans le nord du pays et de 25% près du Cap. La végétation de type Fynbos et le succulent Karoo pourraient se réduire comme peau de chagrin au XXIIe siècle. Millionnaires
Il y a 40 000 millionnaires en dollars en Afrique, dont 60% en Afrique du Sud. Leur fortune disponible pèse le même poids que le PNB de l’ensemble du continent.
«Un jour prochain peut-être, une personne racontera qu’elle a rencontré un homme qui a vu un être humain qui lui a dit avoir côtoyé un mythe, haut de taille et d’esprit ; droit de corps et d’idée ; sans vengeance au cœur pour ses bourreaux ; un homme qui a développé le négatif de sa vie en couleur. Cet homme existe, les Sud-Africains l’ont rencontré». Christophe Deroubaix, l’Humanité.
«Qu’est-ce qui fait qu’un homme a l’air d’un grand homme aux yeux des autres hommes ? L’évidence de son histoire ne suffit pas. Il y a cette chose intérieure qui fait que l’histoire a précisément été écrite par lui. Alors se révèlent des manières et des traits qui existeraient de toute façon, découvrant une simplicité qui n’a plus besoin de témoignage. La foi a englouti l’œuvre». Paul Guilbert, le Figaro.
«De l’expérience d’un extraordinaire désastre humain doit naître une société dont l’humanité tout entière sera fière». Nelson Mandela. Mercenaires
La Loi sur la régulation de l’assistance militaire à l’étranger interdit à «tout citoyen ou résident sud-africain de recruter, d’utiliser, d’entraîner ou de financer des mercenaires». Dans le passé, quelques guerriers de la «nation blanche» avaient coutume d’aller se battre sur tous les fronts de l’anticommunisme. De la Rhodésie à l’ex-Yougoslavie (lire Soldat de fortune, sur l’engagement du Français Patrick Ollivier dans les Grey’s Scouts rhodésiens). Des hommes durs, résistants, courageux, formés dans le bush. De part sa position géographique à la pointe du continent, l’Afrique du Sud a longtemps servi de base de retrait aux chiens de guerre d’Afrique. Bob Denard en personne a vécu en exil à Pretoria avant de regagner la France. L’Afrique du Sud reste un vivier de compétences dans ce domaine. Mercure
Record de chaleur enregistré le 3 novembre 1918 dans la Sundays River Valley, 50°. Record de froid enregistré le 19 août 1986 à Buffelsfontein près de Molteno, -15,8°. Record de vent le 16 mai 1984 à Beaufort West, 186 km/h. Les météorologues annoncent avec inquiétude un assèchement rapide du pays. D’ici cent ans, les pluies d’été auront diminué de 5% dans le nord du pays et de 25% près du Cap. La végétation de type Fynbos et le succulent Karoo pourraient se réduire comme peau de chagrin au XXIIe siècle. Millionnaires
Il y a 40 000 millionnaires en dollars en Afrique, dont 60% en Afrique du Sud. Leur fortune disponible pèse le même poids que le PNB de l’ensemble du continent.
Depuis l'an 2000, on assiste à la naissance d'une mode sud-africaine. En septembre, la South African Fashion Week fait connaître au monde les meilleurs stylistes du pays.
(Photo: Johannesburg News Agency, (www.joburg.org.za). )
(Photo: Johannesburg News Agency, (www.joburg.org.za). )
Miss
Les Sud-Africains sont fous des miss. Chaque plage, chaque supermarché, chaque village organise son concours de beauté. Tous les grands journaux publient des photos couleur de filles en maillot de bain. En 1993, une Noire a été élue miss Afrique du Sud pour la première fois à la suite d’une longue série de blondes platine. Mode
Il y a dix ans… c’était même pas la peine ! Depuis le tournant 2000, ça va beaucoup mieux. Disons qu’en matière de mode vestimentaire, les Sud-Africains reviennent de très loin et qu’ils en sont conscients. Les écoles de design, les agences de mannequins, les bureaux de style, la presse féminine d'origine française (Elle, Marie-Claire sont édités localement), l’air du temps… tout cela contribue à faire naître une mode sud-africaine. Chaque année en septembre, la South African Fashion Week présente les dernières collections. Et connaissez-vous Sonwabile Ndamase ? Ce quadra originaire de Butterworth dans le Transkei offrait en 1991 à Mandela une chemise bariolée dont le style allait faire le tour du monde. Floraux plutôt que géométriques, les motifs s’inspirent des batiks indonésiens. Vous les avez vu à la télé, ces chemises Madiba portées flottantes par-dessus le pantalon. En 1996, le président en avait une pour déjeuner avec la reine d’Angleterre. Et maintenant ? Ndamase a créé l’entreprise de prêt-à-porter Vukani. Risquons encore un top-9 Jeunes créateurs du made in South-Africa avec l’aide de la presse féminine locale: Maya Prass, Bongiwe Walaza, Marique Yssel, Jewel, Nina P, Coppelia, Velvet, Karen-Monk Klijnstra, Thulare Monareng. Mousquetaires (les trois)
L’ancien président Frederik De Klerk confesse qu’à l’âge de treize ans son anglais était «épouvantable». Son professeur lui avait alors conseillé de lire la traduction des Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. C’est ce chef-d’œuvre de la littérature française, traduit dans la langue de Shakespeare, qui lui a permis de devenir «raisonnablement bilingue»! Naturisme
Assez peu pratiqué. Au Cap, Sandy Beach. Sur la côte du Namaqualand et du Maputaland, on peut parfois se laisser aller car il n’y a pas un chat. Un farfelu aurait lancé l’idée de safari-photo pour nudistes!!! Une niche dans le marché. Et imaginez la tête des girafes… Nucléaire
En vous promenant près du Cap, vous verrez peut-être la centrale de Koeberg, première installation nucléaire du continent. Il est même possible de visiter cette réalisation française, signée en 1976 par un consortium Framatome-Alstom -Spie Batignolle pour 6 milliards de francs. Ironie du sort, le couplage du deuxième réacteur au réseau sud-africain a eu lieu le 25 juillet 1985, c’est-à-dire au lendemain de l’annonce par le Premier ministre français Laurent Fabius des sanctions contre l’Afrique du Sud. Dans un livre choc paru en 1995, Stuary Murray révèle qu’un accord secret, conclu en 81, a permis à l’Afrique du Sud de recevoir pour 250 millions de dollars d’uranium enrichi français. En échange de l’uranium, livré par la société Framatome à la centrale de Koeberg, le gouvernement sud-africain a accepté d’entamer des négociations pour l’indépendance de la Namibie.
Les Sud-Africains sont fous des miss. Chaque plage, chaque supermarché, chaque village organise son concours de beauté. Tous les grands journaux publient des photos couleur de filles en maillot de bain. En 1993, une Noire a été élue miss Afrique du Sud pour la première fois à la suite d’une longue série de blondes platine. Mode
Il y a dix ans… c’était même pas la peine ! Depuis le tournant 2000, ça va beaucoup mieux. Disons qu’en matière de mode vestimentaire, les Sud-Africains reviennent de très loin et qu’ils en sont conscients. Les écoles de design, les agences de mannequins, les bureaux de style, la presse féminine d'origine française (Elle, Marie-Claire sont édités localement), l’air du temps… tout cela contribue à faire naître une mode sud-africaine. Chaque année en septembre, la South African Fashion Week présente les dernières collections. Et connaissez-vous Sonwabile Ndamase ? Ce quadra originaire de Butterworth dans le Transkei offrait en 1991 à Mandela une chemise bariolée dont le style allait faire le tour du monde. Floraux plutôt que géométriques, les motifs s’inspirent des batiks indonésiens. Vous les avez vu à la télé, ces chemises Madiba portées flottantes par-dessus le pantalon. En 1996, le président en avait une pour déjeuner avec la reine d’Angleterre. Et maintenant ? Ndamase a créé l’entreprise de prêt-à-porter Vukani. Risquons encore un top-9 Jeunes créateurs du made in South-Africa avec l’aide de la presse féminine locale: Maya Prass, Bongiwe Walaza, Marique Yssel, Jewel, Nina P, Coppelia, Velvet, Karen-Monk Klijnstra, Thulare Monareng. Mousquetaires (les trois)
L’ancien président Frederik De Klerk confesse qu’à l’âge de treize ans son anglais était «épouvantable». Son professeur lui avait alors conseillé de lire la traduction des Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. C’est ce chef-d’œuvre de la littérature française, traduit dans la langue de Shakespeare, qui lui a permis de devenir «raisonnablement bilingue»! Naturisme
Assez peu pratiqué. Au Cap, Sandy Beach. Sur la côte du Namaqualand et du Maputaland, on peut parfois se laisser aller car il n’y a pas un chat. Un farfelu aurait lancé l’idée de safari-photo pour nudistes!!! Une niche dans le marché. Et imaginez la tête des girafes… Nucléaire
En vous promenant près du Cap, vous verrez peut-être la centrale de Koeberg, première installation nucléaire du continent. Il est même possible de visiter cette réalisation française, signée en 1976 par un consortium Framatome-Alstom -Spie Batignolle pour 6 milliards de francs. Ironie du sort, le couplage du deuxième réacteur au réseau sud-africain a eu lieu le 25 juillet 1985, c’est-à-dire au lendemain de l’annonce par le Premier ministre français Laurent Fabius des sanctions contre l’Afrique du Sud. Dans un livre choc paru en 1995, Stuary Murray révèle qu’un accord secret, conclu en 81, a permis à l’Afrique du Sud de recevoir pour 250 millions de dollars d’uranium enrichi français. En échange de l’uranium, livré par la société Framatome à la centrale de Koeberg, le gouvernement sud-africain a accepté d’entamer des négociations pour l’indépendance de la Namibie.
Portrait d'un bushman du Kalahari.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Peuples
La graphie phonétique des noms de peuples d’Afrique fait polémique. Faut-il écrire zulu ou zoulou ? Les termes francisés de longue date tels que Bantou ou Zoulou doivent être accordés selon les règles grammaticales en usage tandis que Nguni (prononcer Ngouni), Lobedu (Lobédou), Ndebele (Ndébélé) ainsi que Xhosa demeurent invariables. Piscines
En Afrique du Sud, on dénombre une piscine pour onze habitants qui ont les moyens de s’en offrir une. Autant dire le record du monde. Dans les années 80, les constructeurs creusaient 20 000 bassins par an, pour arriver aujourd’hui au résultat hallucinant de 450 000 piscines. En arrivant par avion à Johannesburg, on aperçoit des milliers de taches claires sur le vert tendre des pelouses. Mais quoi de plus terrible que de devoir nettoyer sa piscine ? En 1971, John Raubenheimer offrait à son pays une invention qui allait faire le tour du monde: l’aspirateur automatique. Une pieuvre en plastique qui glougloute au fond de la piscine en avalant (théoriquement) toutes les saletés. Deux sociétés sud-africaines glanent chaque année 60 millions de rands en commercialisant le Kreepy Krauly et le Baracuda. Kreepy détient les droits d’exploitation du brevet d’invention. Prostitution
En feuilletant les petites annonces de la presse -pages Classified-, vous verrez de nombreuses Escort Agencies. La plupart sont des bars à entraîneuses. Les Massage Parlours parlent d’eux-mêmes. A Johannesburg, la présence de dizaines de milliers d’immigrants clandestins célibataires fait fleurir les belles de nuit sur les trottoirs de Hillbrow. Publicité
Télévision, radio, presse écrite, dans les rues et les stades… la pub est partout. Vous verrez que les clins d’œil à la société «arc-en-ciel» sont nombreux. Les créateurs locaux ont beaucoup d’imagination, notamment pour les spots télé. Côté production, Velocity Afrika est considérée par les professionnels comme une des dix premières maisons du monde. http://www.velocityfilms.com/ Racistes
Aux imbéciles qui ignorent l’infinie beauté de la femme noire, traduisez Alexandre Vialatte : «Elle était noire comme un fond de poêle, splendide, luisante, bâtie en long, avec des reflets de piano d’ébène, des creux de mains roses et des cheveux de pure laine qui mettaient une note de bergerie puérile dans la solennité de sa nuit équatoriale».
La graphie phonétique des noms de peuples d’Afrique fait polémique. Faut-il écrire zulu ou zoulou ? Les termes francisés de longue date tels que Bantou ou Zoulou doivent être accordés selon les règles grammaticales en usage tandis que Nguni (prononcer Ngouni), Lobedu (Lobédou), Ndebele (Ndébélé) ainsi que Xhosa demeurent invariables. Piscines
En Afrique du Sud, on dénombre une piscine pour onze habitants qui ont les moyens de s’en offrir une. Autant dire le record du monde. Dans les années 80, les constructeurs creusaient 20 000 bassins par an, pour arriver aujourd’hui au résultat hallucinant de 450 000 piscines. En arrivant par avion à Johannesburg, on aperçoit des milliers de taches claires sur le vert tendre des pelouses. Mais quoi de plus terrible que de devoir nettoyer sa piscine ? En 1971, John Raubenheimer offrait à son pays une invention qui allait faire le tour du monde: l’aspirateur automatique. Une pieuvre en plastique qui glougloute au fond de la piscine en avalant (théoriquement) toutes les saletés. Deux sociétés sud-africaines glanent chaque année 60 millions de rands en commercialisant le Kreepy Krauly et le Baracuda. Kreepy détient les droits d’exploitation du brevet d’invention. Prostitution
En feuilletant les petites annonces de la presse -pages Classified-, vous verrez de nombreuses Escort Agencies. La plupart sont des bars à entraîneuses. Les Massage Parlours parlent d’eux-mêmes. A Johannesburg, la présence de dizaines de milliers d’immigrants clandestins célibataires fait fleurir les belles de nuit sur les trottoirs de Hillbrow. Publicité
Télévision, radio, presse écrite, dans les rues et les stades… la pub est partout. Vous verrez que les clins d’œil à la société «arc-en-ciel» sont nombreux. Les créateurs locaux ont beaucoup d’imagination, notamment pour les spots télé. Côté production, Velocity Afrika est considérée par les professionnels comme une des dix premières maisons du monde. http://www.velocityfilms.com/ Racistes
Aux imbéciles qui ignorent l’infinie beauté de la femme noire, traduisez Alexandre Vialatte : «Elle était noire comme un fond de poêle, splendide, luisante, bâtie en long, avec des reflets de piano d’ébène, des creux de mains roses et des cheveux de pure laine qui mettaient une note de bergerie puérile dans la solennité de sa nuit équatoriale».
Bar à Soweto.
(Photo: South African Tourism)
(Photo: South African Tourism)
Shebeens
Les shebeens sont aux Noirs sud-africains ce que les pubs sont aux Anglais, les tavernes aux Bavarois et les bars aux Français. Selon le dictionnaire Oxford, le mot désigne un «débit de boisson non autorisé». L’histoire des shebeens est aussi vieille que celle des villes minières. A l’époque, les alcools pour Blancs (vin, whisky, gin, eau-de-vie…) étaient interdits aux Noirs. Lesquels ouvrirent des comptoirs clandestins dans les townships. Chacun pouvait y boire la bière de maïs brassée par les femmes dans le plus grand secret. Aujourd’hui, les shebeens ont pignon sur rue : il y en aurait plus de 4000, rien qu’à Soweto ! La bière de sorgho, consommation favorite des habitués, n’est plus l’apanage des femmes qui savaient la brasser selon des traditions ancestrales. Deux groupes, TBI (Traditional Beer Investment) et NSB (National Sorghum Breweries), ont décidé de ravir le marché de la bière traditionnelle aux brasseuses des townships. Si leur production, limitée pour l’instant à 700 millions de litres, peine encore à s’imposer sur le marché urbain, les campagnes ne se montrent pas insensibles à ce produit. Elephant, Chibuku, Zebra, Highveld : la bière en carton d’un litre se substitue lentement à celle concoctée dans les chaudrons de fonte des grand-mères. Les anciens avouent y prendre goût, tout en déplorant la disparition d’une tradition. De fait, rares sont les jeunes femmes qui apprennent encore les secrets d’un brassage réussi. Sorciers
Sangomas, inyangas et autres guérisseurs aux pouvoirs magiques font partie de l’imaginaire sud-africain au point d’être considérés par certains Blancs comme des interlocuteurs incontournables. Il y a quelques années, les autorités médicales avaient sollicité l’aide des sangomas pour faire passer auprès des populations noires le message de mise en garde des campagnes antisida. Actuellement, les 200 000 «docteurs» traditionnels sud-africains sont consultés en priorité par 80% de la population noire, qui ne recourt qu’avec méfiance à la médecine moderne. Sûrs de leur fait, les sorciers, regroupés en conseil national des guérisseurs, ont créé une assurance médicale que certaines grandes entreprises ont accepté de reconnaître. La nouvelle Afrique du Sud s’incline devant l’importance de la tradition. Mais le respect de la culture africaine se heurte parfois à des croyances d’un autre âge. Dans certaines régions, les villageois brûlent encore des personnes âgées accusées de sorcellerie. Tequila
Dans le Karoo profond, près de la ville de Graaff-Reinet, Reinet Distillers produit 10000 litres de tequila par jour! C’est la troisième distillerie au monde pour cet alcool. Bon pour le taux de chômage dans ce coin du pays qui nous aimons beaucoup; pas bon pour le taux d’alcool d’une population déjà pas mal amochée.
Les shebeens sont aux Noirs sud-africains ce que les pubs sont aux Anglais, les tavernes aux Bavarois et les bars aux Français. Selon le dictionnaire Oxford, le mot désigne un «débit de boisson non autorisé». L’histoire des shebeens est aussi vieille que celle des villes minières. A l’époque, les alcools pour Blancs (vin, whisky, gin, eau-de-vie…) étaient interdits aux Noirs. Lesquels ouvrirent des comptoirs clandestins dans les townships. Chacun pouvait y boire la bière de maïs brassée par les femmes dans le plus grand secret. Aujourd’hui, les shebeens ont pignon sur rue : il y en aurait plus de 4000, rien qu’à Soweto ! La bière de sorgho, consommation favorite des habitués, n’est plus l’apanage des femmes qui savaient la brasser selon des traditions ancestrales. Deux groupes, TBI (Traditional Beer Investment) et NSB (National Sorghum Breweries), ont décidé de ravir le marché de la bière traditionnelle aux brasseuses des townships. Si leur production, limitée pour l’instant à 700 millions de litres, peine encore à s’imposer sur le marché urbain, les campagnes ne se montrent pas insensibles à ce produit. Elephant, Chibuku, Zebra, Highveld : la bière en carton d’un litre se substitue lentement à celle concoctée dans les chaudrons de fonte des grand-mères. Les anciens avouent y prendre goût, tout en déplorant la disparition d’une tradition. De fait, rares sont les jeunes femmes qui apprennent encore les secrets d’un brassage réussi. Sorciers
Sangomas, inyangas et autres guérisseurs aux pouvoirs magiques font partie de l’imaginaire sud-africain au point d’être considérés par certains Blancs comme des interlocuteurs incontournables. Il y a quelques années, les autorités médicales avaient sollicité l’aide des sangomas pour faire passer auprès des populations noires le message de mise en garde des campagnes antisida. Actuellement, les 200 000 «docteurs» traditionnels sud-africains sont consultés en priorité par 80% de la population noire, qui ne recourt qu’avec méfiance à la médecine moderne. Sûrs de leur fait, les sorciers, regroupés en conseil national des guérisseurs, ont créé une assurance médicale que certaines grandes entreprises ont accepté de reconnaître. La nouvelle Afrique du Sud s’incline devant l’importance de la tradition. Mais le respect de la culture africaine se heurte parfois à des croyances d’un autre âge. Dans certaines régions, les villageois brûlent encore des personnes âgées accusées de sorcellerie. Tequila
Dans le Karoo profond, près de la ville de Graaff-Reinet, Reinet Distillers produit 10000 litres de tequila par jour! C’est la troisième distillerie au monde pour cet alcool. Bon pour le taux de chômage dans ce coin du pays qui nous aimons beaucoup; pas bon pour le taux d’alcool d’une population déjà pas mal amochée.
par Vincent Garrigues
Article publié le 09/04/2004 Dernière mise à jour le 14/03/2008 à 15:28 TU
Réalisation multimédia : Marc Verney/RFI
