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Afrique du Sud

Nelspruit (1ere étape)

Un léopard à l'affut. 

		(Photo: South African Tourism)
Un léopard à l'affut.
(Photo: South African Tourism)

Le carnet de route de Vincent Garrigues

Nelspruit, province de Mpumalanga, samedi 17 avril 2004:

Allégresse de l’été indien aux portes du Mozambique. La nature exulte après les orages de la saison chaude. Impression de plonger dans un bain de chlorophylle en oubliant Johannesburg et son arrogance métallique.

Au Mpumalanga, «là où le soleil se lève», disent les Shangaans, le choc est d’abord celui de la couleur, vert tendre des orangeraies, vert plus radical des bananeraies, bleu cobalt du ciel, rouge carnassier des pistes. On ne s’habitue pas à la fulgurante violence du paysage, on finit par l’accepter. Et comment ignorer la menace si proche du royaume des animaux, ce parc Kruger aux deux mille lions?

Au bord de la route, les arbres sont décorés comme des généraux de l’Armée rouge: affiches électorales, paneau indiquant une traversée possible d’antilopes, invitation à lever le pied (Arrive Alive). Soudain, en sortant d’un virage, une vallée s’ouvre au regard et il n’y a plus rien, plus aucun signe de civilisation, juste le cheveu noir de l’asphalte qui s’enroule dans les acacias, à perte de vue. Le choc du vide, un vide accessible sans effort particulier, voilà l’autre étape de la découverte sud-africaine.

En 2004, alors que l’ANC entame un troisième mandat aux affaires, ce pays présente encore parfois le visage imaginé par les sculpteurs de l’apartheid. Il n’y rien dans cette vallée édénique parce qu’en 1913 le décret sur la terre a réservé 13% du territoire aux Noirs. Pas un hectare de plus. Quelques kilomètres plus loin, à l’intérieur du périmètre choisi par les grands architectes du développement séparé, une township, un mini-Soweto de brousse, mauvaises tôles et planches cloutées. «No land, No vote», ont dit les Sans-Terre partisans du boycottage des élections. Résumé trop rapide du casse-tête politique au sud du Limpopo (au nord, c’est le Zimbabwe!): conserver les atouts économiques et structurels hérités de l’époque odieuse tout en répondant aux attentes des plus démunis.

La patience est-elle une valeur d’avenir? Une bonne moitié de la population trouve le temps long. «Nous avons réalisé l’impossible, il faut maintenant réussir ce qui est possible», dixit André Brink…

Vincent Garrigues

La récolte d'agrumes dans le Mpumalanga. 

		(Photo: South African Tourism)
La récolte d'agrumes dans le Mpumalanga.
(Photo: South African Tourism)

 

 

 

 

 

 

 

Au bord du Crocodile

La capitale de la province de Mpumalanga - “L’endroit où le soleil se lève” - doit son nom aux frères Nel, Gert, Louis et Andries, qui achetèrent la première ferme du coin en 1890. Avec l’extension du chemin de fer et le développement de l’agriculture (1/3 de la production nationale d’oranges), Nelspruit est devenue un vrai centre économique. Le tourisme reste bien sûr une priorité. Nelspruit, située à 619 mètres d’altitude dans la vallée de la rivière Crocodile, compte plus de 110000 habitants. En hiver, on y enregistre une température moyenne de 23° et en été de 30°.

par Vincent  Garrigues

Article publié le 17/04/2004 Dernière mise à jour le 20/04/2004 à 08:52 TU


Cet article a été publié initialement dans le guide Le petit futé Afrique du Sud

Réalisation multimédia : Thomas Bourdeau

Audio

Nelspruit, province de Mpumalanga

«Il fallait fêter le triomphe de l'ANC aux élections de mercredi, africains noirs et blancs au coude à coude, une classe moyenne dans un pays en paix»

[17/04/2004]