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Art islamique

La 8ème merveille du Louvre

Bassin dit « Baptistère de Saint-Louis »
Syrie ou Egypte, fin du XIIIe - début du XIVe siècle
Laiton martelé, décor gravé incrusté d'argent regravé et d'or
Appartenait au trésor de la Sainte-Chapelle du château de Vincennes. Entrée au Musée Royal, 1832 

		(Photo : Musée du Louvre)
Bassin dit « Baptistère de Saint-Louis » Syrie ou Egypte, fin du XIIIe - début du XIVe siècle Laiton martelé, décor gravé incrusté d'argent regravé et d'or Appartenait au trésor de la Sainte-Chapelle du château de Vincennes. Entrée au Musée Royal, 1832
(Photo : Musée du Louvre)
L’Islam est déjà au Louvre, mais les collections qui sont, au dire des responsables, «parmi les plus importantes du monde occidental», méritent l’ouverture d’un grand département des arts de l’Islam. Islam et chrétienté seront sous le même toit.
Deux collections majeures d’art islamique existaient en France, sans pour autant bénéficier d’une exposition à leur mesure: celle du Musée des Arts décoratifs, très riche en œuvres des derniers grands empires de l’Islam (moitié XVe jusqu’au XVIIIe siècle), et celle du Louvre, plus universelle, plus variée, couvrant dix siècles d’histoire de l’art de l’Islam (du VIIIe siècle à la fin du XIXe), s’étendant du monde persan à l’Asie centrale, de l’Espagne à l’Inde musulmane, en passant par l’Egypte et l’Empire ottoman. Afin d’accorder un véritable déploiement à ces collections, un nouveau département entièrement dévolu aux arts islamiques a été ouvert en août 2003. Sur 10 000 objets recensés, seuls 4 000 sont exposés, et la présentation générale rend nécessaire l’extension de nouveaux espaces d’ici 2007 pour accorder une meilleure visibilité à cette collection nationale des Arts de l’Islam: le plus grand musée français s’apprête à leur offrir la cour Visconti, une des plus anciennes et des plus prestigieuses constructions du musée.
Tête princière
Iran, Rayy ?, début du XIIIe siècle Iran, Rayy ?
Stuc façonné, traces de polychromie
Ancienne collection Jean Soustiel. Acquisition, 1999 

		(Photo :  Musée du Louvre/Christian Larrieu)
Tête princière Iran, Rayy ?, début du XIIIe siècle Iran, Rayy ? Stuc façonné, traces de polychromie Ancienne collection Jean Soustiel. Acquisition, 1999
(Photo : Musée du Louvre/Christian Larrieu)

Ancienne demeure des rois de France, le musée du Louvre est depuis deux siècles l’un des plus grands musées du monde; ses collections rassemblent des œuvres datant de la naissance des grandes civilisations du bassin méditerranéen jusqu’à la civilisation occidentale, du haut Moyen âge à la moitié du XIXe siècle. Les collections d’art islamique comprennent des objets très variés: des céramiques, des métaux, des verres, des boiseries, des ivoires, des textiles, des miniatures, des pierres, et des papyrii datant des premiers siècles de l’Islam. Ces collections sont comparables en richesse à celles du musée métropolitain de New York, et du musée Victoria et Albert de Londres. Dans plusieurs domaines, le rapprochement des collections du Louvre et du musée des Arts décoratifs constituera parmi les plus beaux -sinon le plus bel- ensemble au monde, notamment en ce qui concerne les tapis et la céramique ottomane ou persanne.

L’apport de l’Islam à la culture française

C’est sous l’impulsion du chef de l’Etat, Jacques Chirac, qu’un nouveau département consacré aux arts islamiques a été ouvert, en août 2003, au musée du Louvre. Au-delà de la mise en valeur de la richesse de cette collection, l’objectif était de rappeler aux Français l’apport essentiel des civilisations de l’Islam à notre culture: «J’attache la plus grande importance à ce que nos concitoyens puissent mieux mesurer combien la France a pu s’enrichir, tout au long de son histoire, des apports de ceux qui l’ont, siècle après siècle et si nombreux, rejointe». Ainsi, après l’ouverture des salles d’art africain au Louvre, la rénovation du musée Guimet consacré aux arts asiatiques, et la mise en chantier du futur musée du quai Branly consacré aux arts premiers, la mise en valeur des arts islamiques contribuera au «dialogue des cultures» souhaité par Jacques Chirac, venant par là-même «conforter la vocation universelle de cette prestigieuse institution» qu’est le Louvre.
Aiguière à tête de coq
Iran, XIIIe siècle
Céramique siliceuse, décor ajouré, gravé et peint sous glaçure transparente colorée
Don de la Société des Amis du Louvre, 1970 

		(Photo : Musée du Louvre)
Aiguière à tête de coq Iran, XIIIe siècle Céramique siliceuse, décor ajouré, gravé et peint sous glaçure transparente colorée Don de la Société des Amis du Louvre, 1970
(Photo : Musée du Louvre)

C’est à Francis Richard, ex-conservateur en chef des bibliothèques au département des manuscrits orientaux, qu’a été confiée la mission de mise en place effective du département, assurant que «l’équilibre et l’exhaustivitéde la présentation au public seront accrus, avec une présentation muséographique appropriée tenant compte du caractère monumental de certaines œuvres». L’ensemble de la programmation doit compter des expositions temporaires et d’autres permanentes, et des manifestations à l’auditorium comprenant des colloques, des conférences, des lectures et des concerts.





Plat à décor épigraphique
Iran, Khurasan ou Transoxiane, XIe-XIIe siècle
Céramique argileuse engobée, décor d'engobe sous glaçure transparente
Don Alphonse Kann, 1935
ã RMN/H. Lewandowski 

		(Photo : Musée du Louvre)
Plat à décor épigraphique Iran, Khurasan ou Transoxiane, XIe-XIIe siècle Céramique argileuse engobée, décor d'engobe sous glaçure transparente Don Alphonse Kann, 1935 ã RMN/H. Lewandowski
(Photo : Musée du Louvre)

4 980 mètres carrés pour les arts islamiques

L’aménagement de ce département constitue une des dernières étapes du programme Grand Louvre imaginé par François Mitterrand en 1983, et les travaux qui se profilent sont aussi complexes qu’ambitieux. Plusieurs études d’implantation ont été menées à l’intérieur du palais. Celle qui a été retenue consiste à récupérer la cour Visconti (2050 m2 au sol), située dans l’aile Denon. Outre qu’elle représente le seul espace disponible, sa situation est géographiquement cohérente: le département prendra la suite de l’Egypte romanisée et de l’art copte, dont les salles sont déjà ouvertes au public, et jouxtera aussi les collections provenant de Syrie, de Palestine et de Phénicie qui font actuellement l’objet d’un réaménagement. La surface muséographique globale sera de 4980 mètres carrés répartie sur trois niveaux, pour présenter un panorama exhaustif de la collection nationale.

Du point de vue historique, la cour Visconti, était déjà inscrite dans le vaste projet d’extension du Nouveau Louvre mis en place entre 1848 et 1852. «Réalisé sous le second Empire, l’aile Denon intègre les espaces les plus anciens et les plus prestigieux du palais (les appartements d’Anne d’Autriche, la galerie d’Apollon, la Grande Galerie) tout en conservant une enveloppe architecturale homogène dont témoigne le décor grandiose de la cour Visconti». Pour l’heure, cette cour devra être couverte. Un concours d’architecture sera lancé en 2005.


par Dominique  Raizon

Article publié le 14/04/2004 Dernière mise à jour le 14/04/2004 à 16:37 TU

Pour en savoir plus :
Le site du Louvre (www.louvre.fr)