Rechercher

/ languages

Choisir langue
 
interview

Elargissement de l’Europe: le defi francophone

«En Pologne, la France est présente par l’économie et la culture»

Entretien avec Patrick Gautrat, ambassadeur de France en Pologne (extrait de l’émission L’autre Europe diffusée le 14 février 2003 sur RFI).

RFI: Que faites-vous pour renforcer la présence française en Pologne?
Patrick Gautrat: La Pologne est associée à la Francophonie, et nous nous battons pour garder une position de deuxième langue, sachant que l’anglais est ici la langue dominante. Et vous savez que dans le système du Conseil de l’Europe, on apprend deux langues vivantes. Donc nous poussons, surtout avec l’entrée du pays dans l’Union européenne, pour que le français devienne une deuxième langue consolidée.

RFI: Par exemple?
P.G.: Je pourrais vous raconter de nombreuses anecdotes. Ainsi, je me suis retrouvé récemment dans un endroit perdu pour l’inauguration d’une petite école dans le Sud-Est du pays, l’une des régions les plus reculées de la Pologne, aux confins de la Slovaquie et de l’Ukraine. Le directeur polonais de l’établissement m’a dit, en polonais, qu’il avait de la famille à Clermont-Ferrand! Cela pour vous dire qu’ici, tout le monde, peu ou prou, a une relation avec la France, un parent en France. Par ailleurs, la présence française est d’ordre économique. C’est une différence considérable avec la situation qui prévalait il y a trente ans. Les investisseurs français, sans que personne ne les y oblige, sont venus en Pologne au début des années 1990. Là, les chiffres sont indiscutables, puisque nous avons en Pologne environ 12milliards d’euros d’investissements, et que la tendance est à la hausse.

RFI: Dans quels secteurs?
P.G.: Pas seulement dans le secteur de la grande distribution ou de la téléphonie, qui ont été les fleurons de notre présence. Nous avons maintenant une présence de plus en plus importante de petites et moyennes entreprises. Je découvre des Français qui s’implantent ici, souvent d’ailleurs avec une majorité d’employés polonais, y compris même dans l’agriculture, puisque des fermiers français viennent louer d’anciennes fermes collectives. Et ils réussissent fort bien. Vous voyez donc que c’est une présence très multiforme. Au-delà, il y a une présence «administrative»: hormis l’ambassade de Varsovie et le consulat général de Cracovie, qui est en même temps Institut français (il y en a aussi un à Varsovie), nous avons un réseau, essentiellement culturel, dans les universités polonaises, de même qu’un certain nombre de consuls honoraires qui représentent les intérêts français. Pour résumer, les deux chevaux de bataille de notre présence sont l’économie, le commerce, les affaires d’une part, et d’autre part la culture.


Propos recueillis par Maria  Béjanovska

Article publié le 29/04/2004 Dernière mise à jour le 29/04/2004 à 10:18 TU

Cet article a été publié initialement par MFI, l'agence de presse de RFI (plus d'informations)