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Paris

La Foire a 100 ans, la belle affaire!

100e édition de la Foire de Paris ouverte le 29 avril à la Porte de Versailles. C'est l'un des plus grands et plus anciens salons commerciaux du monde. 

		(Photo : AFP)
100e édition de la Foire de Paris ouverte le 29 avril à la Porte de Versailles. C'est l'un des plus grands et plus anciens salons commerciaux du monde.
(Photo : AFP)
La Foire de Paris, qui vient d’ouvrir ses portes, fête ses 100 ans, sans une ride. L’un des plus anciens et des plus grands salons commerciaux du monde connaît un succès jamais démenti. Même si les salons spécialisés tendent à lui faire de la concurrence, le chaland reste attiré par la diversité des stands présents sur la Foire: en quelques chiffres, ce sont 2 650 salons thématiques qui sont regroupés autour de 22 salons thématiques, et 800 000 visiteurs attendus cette année. Depuis le premier événement, qui eut lieu entre le 17 et le 26 mars 1904, jusqu’à nos jours, ce carrefour de rencontres entre professionnels et grand public a participé à l’évolution de la vie quotidienne d’une France toujours plus urbaine, et ouverte sur l’international.

Organisée par la Chambre syndicale des jeux et jouets, c’est en mars 1904 que la première grande Foire de Paris voit le jour. Née dans le sillage de l’Exposition universelle de Paris de 1900, et conçue comme un prolongement «plus économique et mieux adapté aux besoins du commerce et de l’industrie moderne», la Foire se tient alors au Carreau du Temple et connaît immédiatement un franc succès. Pour sa deuxième édition, la Foire est transplantée dans la vaste nef du Grand Palais, avant de naviguer entre Champs-de-Mars, jardins des Tuileries et l’esplanade des Invalides. Vingt-cinq ans plus tard, elle est installée au Parc des expositions de la porte de Versailles, où les aménagements seront améliorés d’année en année.

Le concours Lépine et ses extravagants Cosinus-Trouvetout

C’est au Préfet de police de Paris de l’époque, Louis Lépine, que l’on doit la création, en 1901, d’un concours du même nom, créé pour venir en aide aux petits fabricants de jouets menacés de faillite par une rude concurrence étrangère. Façonniers, artisans, inventeurs: tous se précipitent en 1902, au tribunal de commerce pour une sorte de grande foire aux trouvailles, souvent utilitaires, parfois ludiques. Depuis, chaque année, c’est un florilège d’innovations qui viennent satisfaire notre curiosité: «qu’est -ce -qu’on a bien pu encore inventer?»

Le concours Lépine intègre la Foire de Paris dès sa naissance. C’est aussitôt une profusion d’inventions, des plus insolites aux plus révolutionnaires, qui sont triées, brevetées et commercialisées pour rentrer dans la vie quotidienne de chacun. Ces innovations jouent un rôle non négligeable sur l’évolution du mode de vie de toute une société qui, en l’espace d’un siècle, va découvrir la TSF, la télévision et le robot ménager, mais aussi bien le cœur artificiel et les verres de contact…

Chaque année, plus de 300 projets sont soumis à candidature, et c’est un tiers des inventions du concours Lépine qui parviennent à être commercialisées -contre 2,5% des brevets européens. Aussi, la palme de l’ingéniosité pouvant récompenser des chercheurs étrangers, on enregistrait en 2001 des candidatures bosniaques, russes, allemandes, suisses, belges, algériennes, marocaines et luxembourgeoises. La Foire de Paris joue un rôle dynamique indéniable pour l’économie, en France mais aussi à l’étranger, tant du côté des industriels à l’affût du dernier produit qui va faire fureur sur le marché, que du côté des inventeurs qui espèrent voir les intérêts venir un jour à la rencontre de leur génie.

Temple de la consommation

S’adressant uniquement au grand public, on y trouve tout: de la baignoire à remous aux spécialités gastronomiques des régions, en passant par les pashminas indiens, du parapluie mains libres -qui le relie directement aux épaules- au robot qui repasse les chemises, en passant par l’aspirateur cyclonique sans sac et l’outil de jardin révolutionnaire. «Maison», «Temps libre», «Ailleurs» sont les trois pôles majeurs autour desquels sont regroupés les 22 salons faisant de cette Foire une sorte de ville dans la ville.

Les visiteurs s’y rendent avec l’envie de se distraire et semblent essentiellement attirés là par curiosité, souvent pour prendre la température des tendances côté loisir et décoration. Cependant, d’après les organisateurs de la manifestation, 70% des visiteurs cèderaient à la tentation et passeraient à l’acte d’achat pour une enveloppe d’une valeur moyenne de 733 euros. Toujours selon les organisateurs, les retombées économiques s’élèveraient à près de 458 millions d’euros, des brassées de zéros qui sont loin d’être le chiffre d’affaire enregistré en 1904, alors que le trésorier de l’époque se vit contraint de mettre 17 francs de sa poche dans la caisse pour laisser croire à des bénéfices, et prétendre recommencer l’expérience!

Alors cette année, pour fêter l’aventure d’un siècle de progrès ménager, artisanal et industriel, des lâchers de papillons vont colorer l’espace jardin, et un spectacle à mi-chemin entre comédie musicale et revue va évoquer les objets du quotidien d’une société à travers ses modes et travaux. «Quel temps fait-il à Paris?», qui se veut être une sorte d’hymne pétillant à la vie quotidienne sera suivi de bals populaires. Les stands «Terres des tropiques» connaîtront également des animations colorées pendant dix jours.



par Dominique  Raizon

Article publié le 30/04/2004 Dernière mise à jour le 30/04/2004 à 14:40 TU

Pour en savoir plus: www.foiredeparis.fr