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L'Union se cherche des voisins

par Valérie Lainé

Article publié le 26/05/2004 Dernière mise à jour le 21/03/2008 à 21:30 TU

C'est le principe du cousinage. Une fois rentré dans l'Union européenne, un nouveau membre n'a de cesse d'y faire venir son propre voisin, par la géographie ou la démographie. Ainsi la Grèce a-t-elle milité pour Chypre, l'Allemagne pour la Pologne, et à son tour celle-ci pour l'Ukraine. Quelquefois c'est la familiarité linguistique qui entre en ligne de compte pour trouver le meilleur avocat. La Roumanie a ainsi bénéficié du soutien de la France. A ce train il n'y a pas de raison que le mouvement s'arrête. D'où l'actuel questionnement sur les frontières de l'Europe, devenu urgent alors que l'Union vient d'intégrer d'un seul coup dix nouveaux pays. Et que le sixième élargissement est déjà prévu. En 2007 les Vingt-Cinq doivent accueillir la Roumanie et la Bulgarie. Ces deux pays espèrent finir leurs négociations d'adhésion au mois d'octobre avant que l'actuelle commission n'achève son mandat.

Mais la Croatie a de sérieuse chances de rejoindre leur groupe. Sa demande accueillie favorablement par la commission devrait être confirmée par les chefs d'Etat et de gouvernement au mois de juin. Déjà bien avancée sur le chemin de la démocratie et de l'économie de marché, elle pourrait commencer à négocier à la fin de l'année et combler son retard. Après la Slovénie, membre depuis trois semaines, ce serait le deuxième pays de l'ex-Yougoslavie à adhérer, préparant ainsi la voie pour les trois autres, la Serbie, la Bosnie et la Macédoine. Il restera encore l'Albanie pour faire le compte des Balkans Occidentaux, auxquels l'Union a reconnu une perspective d'adhésion.

Et l'Europe en sera à trente-deux, voire à trente-trois si la Turquie a entre-temps rempli les conditions. Un chiffre qui pourrait bien cependant ne pas être dépassé si les Etats suivent les actuelles recommandations de la commission. Celle-ci vient en effet de proposer à l'Europe de développer une politique de voisinage avec l'Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie et les trois Etats du Sud Caucase, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, sans oublier la dizaine de pays méditerranéens, rassemblés dans le partenariat Euromed. Il s'agit d'éviter de dresser de nouvelles barrières tout en dissuadant d'éventuelles candidatures. Avec ce cercle d'amis, l'Union européenne développerait des relations politiques, judiciaires avec la lutte contre le terrorisme ou la grande criminalité mais surtout économiques. A terme l'Europe propose à ses voisins de participer à son grand marché, de bénéficier de tarifs commerciaux préférentiels et même d'avoir accès à des programmes de recherche et d'éducation, tout en travaillant ensemble en matière d'énergie, de transport et d'environnement. Un programme pour quelques décennies.