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Elections européennes

L’équilibre des forces politiques au parlement

Les logos des groupes politiques de l'Union européenne. 

		(Image: Parlement européen/RFI)
Les logos des groupes politiques de l'Union européenne.
(Image: Parlement européen/RFI)
Les eurodéputés ne siègent pas, lors des sessions plénières à Strasbourg, suivant leur nationalité mais en fonction de leurs affinités politiques. Chacun s’interroge sur les changements que pourraient apporter les élus des dix pays entrants à l’équilibre des forces politiques en présence.

Le parlement européen élu en 1999 comptait huit groupes politiques, représentant une centaine de partis politiques nationaux, dont les deux piliers étaient constitués par le parti populaire européen (PPE-DE, droite) et le parti socialiste européen (PSE). Le PPE rassemble les députés issus de partis nationaux qui se rattachent, pour nombre d’entre eux, à la démocratie-chrétienne. On y trouve la CDU allemande, le parti populaire espagnol (PP), les conservateurs britanniques, Forza italia, le mouvement de Silvio Berlusconi et, pour les Français, l’UMP (majorité présidentielle) et l’UDF de François Bayrou. Numériquement le plus fort, 232 députés, le PPE connaît cependant des tensions internes car il regroupe à la fois les conservateurs britanniques, traditionnellement eurosceptiques et l’UDF, très pro-européenne. On prête d’ailleurs à cette dernière l’intention de quitter le groupe dans la prochaine assemblée pour en former un nouveau, à orientation fédéraliste, avec les libéraux et le centre-gauche italien.

Le PPE devrait conserver la tête à l’issue du scrutin qui s’annonce car, en se basant sur les inscriptions des 162 députés «observateurs», arrivés le 1er mai pour représenter provisoirement les dix pays nouveaux de l’Union européenne, il ressort que les Tchèques, les Lettons, les Hongrois, les Slovaques ont provisoirement rejoint le PPE tandis que, dans leur majorité, les Polonais s’inscrivaient au groupe socialiste.

Jeu parlementaire classique

Les divergences internes ne manquent pas, non plus, au sein du groupe du parti socialiste européen. Les 175 députés sont issus des travaillistes britanniques, du SPD allemand, du PS français et du PSOE espagnol. Au pouvoir dans leur propre pays ou dans l’opposition, tous ne partagent pas exactement la même vision de l’avenir de l’Europe.

Les libéraux, démocrates et réformateurs du ELDR ne comptaient que 52 députés dans l’assemblée sortante mais, de nature centriste, ce groupe s’est associé au groupe majoritaire du PPE durant la session législature écoulée, ce qui lui a permis de placer un des siens à la tête du parlement européen, l’Irlandais Pat Cox. Jouant à fond le rôle de parti-charnière, jeu parlememtaire fort classique, il a aussi apporté son soutien à la gauche, contre le PPE, dans de nombreuses occasions.

Avec 49 députés dans l’assemblée sortante la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL) rassemble les partis communistes et d’extrême gauche qui se revendiquent de la gauche non socialiste. Le gros bataillon est constitué des 15 communistes français mais aussi les élus de la ligue communiste révolutionnaire et de lutte ouvrière, Alain Krivine et Arlette Laguiller.

Les écologistes et l’alliance libre européenne (Verts/ALE) comptent 45 députés, dont dix élus régionalistes. Alors que ce groupe avait fait une percée remarquée en 1999 en France, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, il risque de perdre des plumes dans l’élargissement en raison du faible écho que reçoivent ses thèses dans les pays d’Europe centrale et orientale.

Les souverainistes, favorables au maintien de l’Etat-nation dans un cadre européen, ont constitué le groupe UEN (Union pour l’Europe des nations) fort de 23 députés. On y retrouve le Français Charles Pasqua et Gianfranco Fini, le vice-président du conseil italien.

L’Europe des démocraties et des différences (EDD) compte 18 députés imprégnés d’un puissant euroscepticisme. Les Français défenseurs de la chasse traditionnelle du CNPT y ont fait leur nid. Enfin, les non-inscrits étaient 32 dans le parlement sortant. Les représentants de l’extrême droite française n’avaient pu constituer un groupe car le nombre minimum était de 14 élus dans au moins quatre pays. Cette fois l’élargissement pourrait leur permettre de le faire avec le renfort probable d’élus polonais. Les conditions de création d’un groupe parlementaire ont également été modifiées. Dans la prochaine asemblée il faudra rassembler au moins 16 députés, élus dans cinq pays différents.



par Francine  Quentin

Article publié le 26/05/2004 Dernière mise à jour le 13/06/2004 à 15:25 TU