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Elections européennes

France : une campagne très ambiguë

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		(Carte : Marc Verney/RFI)
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(Carte : Marc Verney/RFI)
Les enjeux de politique intérieure pèsent particulièrement fort en France sur les élections européennes du 13 juin. Déjà, la moitié des électeurs affirment qu’ils se prononceront, à l’occasion de la désignation des députés européens, en fonction de la situation nationale. Ce recentrage des électeurs sur des préoccupations intérieures est mis à profit par la gauche et aggravé par la modification du mode de scrutin qui trouble la perspective.

A entendre les interventions des hommes politiques dans les médias peu de doutes subsistent. L’élection des députés européens, le 13 juin prochain, en France, passe largement après des considérations de politique intérieure immédiate. Dans la foulée de son succès aux élections régionales de mars, la gauche et plus particulièrement le parti socialiste, appelle les électeurs à renouveler le vote de mécontentement contre le gouvernement Raffarin, à l’image du vote-sanction des régionales de mars. Selon le Premier secrétaire du PS les électeurs doivent faire reculer le gouvernement sur la réforme de l’assurance maladie. Certes, cela ne relève pas de la politique européenne, doit bien reconnaître François Hollande, mais ajoute-t-il aussitôt «toute consultation électorale permet aux électeurs d’envoyer un message». Or, ces élections européennes sont la dernière invitation aux urnes avant les législatives et la présidentielle de 2007.

Le résultat est là: selon un sondage IPSOS publié le 26 mai, les listes de gauche recueilleraient 40,5% des suffrages contre 35,5% aux listes de droite et 11% au Front national (extrême-droite). Par son vote près d’un Français sur deux entend exprimer son opposition au gouvernement Raffarin et 27% veulent au contraire lui manifester leur soutien. On est bien loin des grands problèmes de l’avenir de l’Europe. Et on comprend mieux la prudence de Jean-Pierre Raffarin qui souhaite minimiser l’importance des résultats futurs.

Un débat électoral affadi

La «dramatisation» du scrutin du 13 juin est-elle de nature à enrayer la tendance à l’abstention, supérieure en France à celle de la moyenne européenne? On pourrait le penser en projetant sur cette consultation électorale la participation plus importante que prévue aux élections régionales. Depuis 1979, date de la première élection directe des députés européens, la participation ne cesse de se dégrader en France de plus de 60% à moins de 47% en 1999.

La tendance est observée dans tous les pays européens, mais elle est plus accentuée en France. En revanche, la modification du mode de scrutin, intervenue en avril 2003, concourt à affadir le débat électoral en démultipliant les lieux dans lesquels il se tient. Les 78 députés français, et non plus 87 comme en 1999, seront élus dans huit grandes circonscriptions créées pour la circonstance. Présenté comme destiné à rapprocher l’élu de ses électeurs ce découpage a essentiellement pour résultat de réduire les effets de la proportionnelle, en rendant plus difficile l’obtention de sièges par les petites listes. Il aura certainement pour conséquence une moindre dispersion des députés européens français au parlement. Au cours de la législature qui s’achève les Français présentaient la particularité d’être présents dans chacun des huit groupes politiques de l’assemblée parlementaire.

Si les électeurs décident de bouder les urnes, ce ne sera certainement pas faute de choix. Plus de 120 listes se présentent aux suffrages dans les huit grandes régions électorales soit une quinzaine en moyenne. Toutefois on remarque le petit nombre de dirigeants politiques de premier plan qui se sont portés en tête de liste. Cela ne les empêche cependant pas de participer à la campagne en tenant des meetings de soutien dans les différentes régions.



par Francine  Quentin

Article publié le 27/05/2004 Dernière mise à jour le 28/05/2004 à 08:19 TU