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Elections européennes

Italie : candidat provisoire contre candidat fantôme

Affrontement électoral pour Silvio Berlusconi et Romano Prodi. 

		(Photo : AFP)
Affrontement électoral pour Silvio Berlusconi et Romano Prodi.
(Photo : AFP)
Les élections européennes des 12 et 13 juin se résument en Italie à l’affrontement indirect entre le président du conseil Silvio Berlusconi, tête de liste de Forza Italia (droite), et Romano Prodi qui téléguide les listes de la coalition d’opposition de l’Olivier (centre gauche). Particularité, il n’est pas question pour le premier de siéger au parlement européen. Quant au second, il n’est pas candidat puisque président de la Commission européenne jusqu’à l’automne.

Les Italiens, auxquels la loi électorale fait obligation civique de voter mais sans sanction en cas de manquement, sont parmi les plus faibles abstentionnistes d’Europe. En 1999 ils étaient plus de 70% à se rendre aux urnes, pourcentage en recul par rapport aux premières élections directes des députés européens en 1979, 85%, mais très supérieur à la moyenne des pays de l’Union européenne, à 49,8%. Cette année, la mobilisation électorale pourrait être dopée par l’enjeu que représente le duel masqué Berlusconi-Prodi et la simultanéité d’élections régionales, municipales et provinciales concernant 70% des électeurs italiens.

Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, inspire et dirige en sous-main la campagne des listes constituées par la coalition de centre-gauche de l’Olivier. Ses fonctions étant incompatibles avec une candidature au parlement européen, il n’apparaît pas directement, attendant la fin de son mandat à Bruxelles pour se réinscrire dans la vie politique de son pays. Il n’en demeure pas moins que Romano Prodi participe à toutes les réunions politiques de la coalition, est à l’origine de son programme pour les élections européennes et prête son image aux affiches électorales appelant à voter pour l’Olivier. Il a publiquement soutenu la motion déposée au parlement de Rome par le centre gauche demandant au gouvernement de rappeler ses troupes d’Irak. Il a dénoncé « l’horreur de l’humanité et de la conscience » que sont les sévices infligés par les soldats américains à des prisonniers irakiens. Cette prise de position intervient à quelques jours de la visite du président américain Bush dans la péninsule, les 4 et 5 juin prochains.

Une répétition générale

De son côté, le président du conseil, Silvio Berlusconi, s’est porté en tête de liste dans chacune des cinq circonscriptions électorales d’Italie. Elu, il ne se rendra cependant pas au parlement européen, ce qui l’obligerait à renoncer à ses fonctions nationales. Les élections européennes se révèlent finalement une répétition générale au combat qui opposera les deux hommes pour les législatives de mai 2006. Le candidat de Forza Italia aux européennes ne cesse de critiquer la Banque centrale européenne accusée de mener une politique « complètement erronée ». De plus, la presse souligne que dans sa compagne électorale Silvio Berlusconi n’a recours qu’à la lire pour chiffrer ses réalisations et ses projets, n’ayant visiblement pas encore adopté l’euro, qu’il a d’ailleurs souvent critiqué comme source de hausse des prix en Italie. Le président du Conseil italien va devoir faire face aux risques de violences lors des manifestations qui ne manqueront pas de se produire durant la visite de George W. Bush, à l’appel des groupes anarchistes et d’extrême gauche opposés à l’intervention en Irak.



par Francine  Quentin

Article publié le 30/05/2004 Dernière mise à jour le 13/06/2004 à 15:25 TU