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Euro 2004

France-Croatie : les Bleus inquiétants

David Trezeguet : un but opportuniste 

		(Photo : AFP)
David Trezeguet : un but opportuniste
(Photo : AFP)
L'équipe de France n'a pas montré jusqu'à présent qu'elle avait l'allure d'un futur vainqueur. Contre la Croatie après avoir mené grâce à un nouveau coup de pied arrêté de Zinedine Zidane, elle a encaissé deux buts dès le retour des vestiaires avant d'égaliser peu après l'heure de jeu. Pas plus que face à l'Angleterre, les Bleus n'ont été bien convaincants dans la conduite des opérations.

Dr Jekyll et Mr Hyde. L'équipe de France de football a connu deux phases bien distinctes au cours de sa seconde sortie, à Leiria, face à la Croatie. Une première période dominatrice où elle parvient à faire la différence sur un coup franc de Zidane avec la complicité bien involontaire  du Croate Tudor. Une deuxième période catastrophique au début de laquelle elle concède deux buts coup sur coup de Rapaic (48è) sur penalty et de Dado Prso (52è), le Monégasque qui jouera la saison prochaine aux Glasgow Rangers. Elle égalisera sur une passe en retrait de Tudor à son gardien Butina interceptée par David Trezeguet (62è) qui marque dans le but vide.

L'équipe de France qui n'avait pas été convaincante lors de son premier match face à l'Angleterre, en dépit d'une victoire assurément miraculeuse, a confirmé contre la Croatie son manque d'inspiration, son manque de créativité, son incapacité à se créer des espaces. Encore une fois les deux buteurs-maison Thierry Henry et David Trezeguet se sont révélés incapables de faire la différence dans la défense adverse. Ils ont continué à vouloir passer par le centre oubliant que la stratégie du débordement était souvent la plus payante. Apathiques en première période, les Croates ont réalisé que la réputation des Bleus était actuellement surfaite et qu'avec un minimum d'agressivité, ils pourraient peser sur Fabien Barthez et ses défenseurs. Et c'est ainsi qu'ils ont d'abord obtenu un penalty pour une faute de Silvestre sur Rosso avant de doubler la mise sur une erreur défensive du capitaine Marcel Desailly rappelé pour la rencontre après avoir été mis de côté lors du match contre l'Angleterre.

Après cent-quatre vingt minutes de jeu, l'équipe de France laisse ses supporteurs avec un sentiment d'impuissance. Et ce n'est pas rassurant. «Il faut trouver des solutions», dit Zidane. Sous-entendu, l'équipe manque de cohésion, comme si tout le monde n'était pas à sa véritable place, comme si son organisation tactique était défaillante. L'équipe n'arrive pas à imposer son jeu. Et quand elle est en position dominante, elle ne parvient pas à concrétiser sa supériorité.

Les Tricolores termineront lundi prochain (21 juin) la phase initiale du tournoi contre la Suisse qui s'est inclinée lourdement (0-3) face à l'Angleterre.  Elle sera dans l'obligation de marquer au moins un point pour poursuivre son chemin. Ce sera un test important sinon capital, avant d'entamer la seconde phase de l'Euro. Remettre les idées en place. Remettre chacun à sa place. Remettre l'imagination au pouvoir. L'aisance et le talent de Zidane ne sauraient suffire pour garantir une marche triomphale à laquelle chacun rêve. Aucune équipe, il n'est pas inutile de le rappeler, n'a jamais conquis deux fois de suite la couronne continentale. La France aimerait être la première à la faire.



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 18/06/2004 Dernière mise à jour le 18/06/2004 à 06:56 TU