Euro 2004

La presse après la déroute des Bleus

Les larmes de Zidane.
(Photo : AFP)

La presse française se réveille avec la gueule de bois ce samedi au lendemain du désastre de Lisbonne. «Finis» : le titre du Parisien résume en cinq lettres l’impression générale.

«Il n’y a pas eu de miracle à Lisbonne où des Bleus calamiteux ont subi la loi de surpreants Grecs. C’est un désastre comparable à celui du Mondial asiatique de 2002. La faute à des joueurs au bout du rouleau et à un sélectionneur qui a préféré abandonner le navire avant même la compétition, signant un contrat juteux en faveur d’un club anglais » Le Parisien illustre sa une d’une photo où à côté de joueurs grecs en pleine euphorie, on aperçoit Jérôme Rothen de dos assis sur la pelouse, Zinedine Zidane tête basse regardant ses pieds et Bixente Lizarazu les mains sur les hanches, dépité. Image de désarroi général. Le quotidien en pages deux, trois, quatre et cinq analyse les raisons de la débâcle : sélectionneur aux abonnés absents, Zidane déstabilisé, des joueurs trop vieux pour l’Euro avec 28,4 ans de moyenne d’âge, absence de physique. Lilian Thuram, pas le plus fautif, constate : c’est  «la fin d’une génération». Et le journal sans ambages parle d’une «élimination pitoyable …qui nécessitera de vraies remises en causes».

La défaite des Bleus est courte, mais la différence de jeu produite et de cœur à l’ouvrage était gigantesque. «Piteuse sortie de l’équipe de France» commente Libération. Pour L’Equipe, «Indéfendable» est le titre du jour avec encore une photo pleine page de détresse collective au coup de sifflet final. Dans son éditorial le quotidien sportif pose la question : Quel avenir ? «Les Bleus sont, quoi qu’ils en pensent, retombés très bas. Ils paraissent désormais nus comme des vers : plus d’envie, plus d’idées, plus de joie, plus de talent collectif». Le procès des Bleus est en route, pas seulement dans les cafés du commerce. On n’a pas fini d’entendre parler de leur retour précipité à la maison.

 Enfin La République du Centre s’interroge sur le départ prématuré des seigneurs de l’Europe. «La faillite des grandes nations de football (Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre, France) tient sans doute à l'illusion entretenue par des championnats nationaux constellés de vedettes "étrangères". Le problème est que les plus grands joueurs s'y épuisent dans des calendriers démentiels et arrivent exténués dans les sélections de leurs pays. Triste à dire mais, désormais, les clubs comptent plus que les nations».

La France s’est trouvée un beau sujet de conversation pour l’été à côté des questions de dopage à la veille du départ du Tour de France et à moins de cinquante jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été. En souhaitant que le naufrage du vaisseau fantôme français à l’Euro ne soit pas le prologue d’un deuxième à Athènes.

par Gérard  Dreyfus

Article publié le 26/06/2004 Dernière mise à jour le 26/06/2004 à 09:52 TU