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France - Israël

Les juifs français et Israël

Ariel Sharon a invité tous les juifs de France à émigrer vers Israël. Chaque année 2 000 Français de confession juive choisissent de faire leur <EM>aliya</EM>. 

		(Photo : AFP)
Ariel Sharon a invité tous les juifs de France à émigrer vers Israël. Chaque année 2 000 Français de confession juive choisissent de faire leur aliya.
(Photo : AFP)
Ariel Sharon a lancé dimanche dernier un appel aux juifs de France, le Premier ministre israélien leur suggère de venir s’installer en Israël pour fuir selon lui, « l’antisémitisme déchaîné qui règne en France ». Comment ont réagi les Français de confession juive à cette proposition ? Quel regard portent-ils sur l’Etat d’Israël ? C’est le thème d’une série de reportages cette semaine sur RFI . Le nombre de Français juifs est estimé à 600 000 personnes et chaque année ils sont 2 000 à choisir d’émigrer vers Israël. Faire ou ne pas faire son aliya (en hébreu « la montée » vers Israël) ? Dans un contexte d’antisémitisme grandissant en France, les avis sont très partagés. Portraits.

Partir en Israël

Sarah Amsellem se prépare. Cette jeune femme de 26 ans est étudiante en droit. Dans quelques mois elle sera diplômée et avocate et la perspective de s’installer en Israël se précise. Sarah n’est pas religieuse. Elle se définit surtout comme sioniste. Dans sa jeunesse elle a souvent été montrée du doigt parce qu’elle était juive. Cet antisémitisme lui a finalement forgé une culture judaïque. La jeune femme n’a pas attendu l’appel d’Ariel Sharon pour songer à émigrer.

Sarah Amsellem

«Je n'aimais plus la France, je me sentais comme une étrangère.»

Rester en France

L’Etat d’Israël multiplie les offres généreuses pour attirer les Français de confession juive en terre sainte mais certains n’ont pas l’intention de céder au chant des sirènes. Muriel Quentin Broder et sa fille Isabelle sont militantes à la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), elles n’ont jamais songé faire leur aliya et veulent se battre contre l’antisémitisme chez elles, en France.

Muriel et Isabelle Quentin Broder

«Il faut que Sharon il arrête, les Français ne sont pas en réel danger en France.»

Se poser la question du départ

Jean-Jacques Sellam est commercial, il se définit comme pratiquant libéral. Il fréquente régulièrement la synagogue, ses enfants sont inscrits dans une école confessionnelle et Jean-Jacques se sent en danger en France, « l’antisémitisme est de retour » dit-il. Avec son épouse, ils se posent la question : faut-il partir en Israël ? Jean-Jacques hésite car Israël est aujourd’hui un pays en guerre qui connaît de vraies difficultés économiques.

Jean-Jacques Sellam

«Si maintenant il existe cette haine contre les juifs, c'est parce que vous avez une jeunesse en banlieue qui se cherche, qui s'identifie au conflit israélo-palestinien, pour quelle raison, je suis sûr qu'ils ne le savent pas eux-mêmes ; mais à ce jour dans notre communauté, personne ne s'identifie à ce conflit, nous restons neutres.»

Faire le voyage inverse

A l’âge de 14 ans Yaël a quitté la France où elle est née, pour suivre sa mère en Israël. Yaël a vécu dans un kibboutz, elle a fait ses études en Israël, elle a fait son service militaire. A 30 ans cette jeune femme a choisi de revenir s’installer en France. Yaël voulait une vie plus tranquille, plus « normale ». Certes, la jeune femme s’inquiète de la résurgence dans l’Hexagone de l’antisémitisme mais elle n’a aucune intention de repartir vivre en Israël.

Yaël

«La vie en Israël est très difficile, on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. J'ai perdu des amis dans les attentats. Pour moi ce n'était pas le bon choix que de retourner vivre en Israël.»

Pourquoi partir

La famille Berebi a fait son aliya il y a un an. Installée dans la région de Netanya, en Israël, cette famille «religieuse» et «sioniste» explique pourquoi et comment elle a quitté la France au micro de Dominique Roch.

La famille Berrebi

«La situation en France depuis l'Intifada n'était pas des plus rassurantes pour des gens comme nous.»


par Frédérique  Misslin

Article publié le 23/07/2004 Dernière mise à jour le 26/07/2004 à 11:34 TU