Lourdes
Le pape Jean-Paul II en pèlerinage
Photo : AFP
Lourdes, qualifiée par Jean Paul II de «temple de la souffrance humaine», a accueilli samedi le pape, malade parmi les malades et parfois même au bord du malaise, pour un pèlerinage de 31 heures à l'occasion de la fête de l'Assomption.
L'état physique du pape a fluctué au cours de la journée: en relative bonne forme physique à son arrivée à l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, au bord de l'épuisement lors de sa première halte à la grotte des sanctuaires, à nouveau plus réactif en fin d'après-midi, au début de la méditation du rosaire qui l'a conduit en papamobile à travers les sanctuaires, et encore épuisé à la fin de la procession de près de deux heures. «Il ne faut pas oublier que les effets du traitement auquel est soumis le pape ne durent pas plus que trois, quatre heures au maximum», a-t-on expliqué dans l'entourage du pape.
A la grotte de Massabielle, Jean Paul II voulait s'adresser aux malades, nombreux à venir à Lourdes, pour leur dire qu'il partageait avec eux «un temps de vie marqué par la souffrance physique mais non pour autant moins fécond dans le dessein admirable de Dieu». Mais, handicapé par de sérieuses difficultés d'élocution dues à sa maladie de Parkinson, il a dû renoncer à prononcer lui-même son message, qui a été lu par le cardinal français Roger Etchegaray. Le secrétaire particulier du pape, Stanislas Dziwitz a même dû le soutenir sur son prie-dieu. Après une interruption des images de quelques secondes, la caméra a permis aux fidèles de voir sur de grands écrans les yeux humides de larmes de Jean Paul II.
Les valeurs de l'Eglise
A son arrivée en France, le souverain pontife avait été accueilli à l'aéroport par le président Jacques Chirac et son épouse. Le chef de l'Etat a rappelé que «la France et le Saint-Siège se rejoignent dans le combat pour un monde qui place l'homme au cœur de tout projet», pour l'affirmation d'«une conscience universelle» et la défense des valeurs de paix, de liberté, de solidarité. Il a salué en Jean Paul II l'«inlassable pèlerin», le «pasteur universel et homme de paix». Jean Paul II, qui avait alors tenu à prononcer l'intégralité de son discours, a souhaité que les célébrations qui marqueront dimanche l'anniversaire du débarquement allié en Provence «favorisent la concorde entre les peuples».
Le pape a également rendu hommage «au grand patrimoine de culture et de foi qui a marqué l'histoire» de la France. Il a rappelé que «l'Eglise catholique désire offrir à la société sa contribution spécifique en vue de l'édification d'un monde dans lequel les grands idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité puissent constituer la base de la vie sociale, dans la recherche et la promotion incessante du bien commun».
par Olivier Bras (avec AFP)
Article publié le 14/08/2004 Dernière mise à jour le 14/08/2004 à 18:09 TU