Niger
La libération du correspondant de RFI
Réalisation: Marc Verney/RFI
Il n’aura fallu qu’une poignée de secondes au Procureur de la république de Niamey pour indiquer à Moussa Kaka qu’il était libre mais qu’il devait rester à la disposition de la gendarmerie.
Le correspondant de RFI au Niger, qui est également le directeur de la radio locale privée Saraounya FM, aura donc passé près de 4 jours dans les locaux de la gendarmerie.
Il a été interrogé dans le cadre d’une information ouverte par la justice nigérienne pour association de malfaiteurs après les attaques commises par un nouveau mouvement rebelle dans le nord du pays.
Les questions des enquêteurs, au cours des quatre interrogatoires subis par Moussa Kaka, ont tourné autour d’un seul et même sujet : l’interview du frère de Rhissa Ag Boula, ex-ministre limogé et incarcéré depuis février pour « complicité de meurtre ».
Des irrégularités dans la procédureDans cet entretien diffusé sur Radio Saraounya l’homme revendiquait l'attaque perpétrée le 10 août contre trois bus dans le nord du pays. Attaque qui a fait trois morts et 11 blessés, deux gendarmes étant enlevés.
Cette interpellation est survenue après la diffusion mercredi par Saraounya FM d'un entretien du frère de Rhissa Ag Boula, ex-ministre limogé et incarcéré depuis février pour « complicité de meurtre ».
Dans cette interview, des hommes armés se réclamant des « proches » de l'ex-ministre revendiquaient l'attaque perpétrée le 10 août contre trois bus dans le nord et qui a fait trois morts et 11 blessés, deux gendarmes étant enlevés.
Dans l’interview, l’homme affirmait appartenir à un nouveau Front de libération de l'Aïr et l'Azawad (FLAA), un mouvement de rébellion touareg démantelé après l'accord de paix passé avec le gouvernement de Niamey.
Selon son avocat, Me Moussa Coulibaly, le journaliste a été relaché également parce que la procédure est entachée d’irrégularité. « Il n’a pas eu accès à un avocat au terme de 24 heures de garde à vue comme le prévoit la loi », note Me Coulibaly.
Dès sa sortie des locaux de la gendarmerie, Moussa Kaka a indiqué : « Je viens d'être remis en liberté, je continuerai d'exercer ma profession comme cela se doit. Je ne reculerai devant aucune menace ».
par Philippe Couve
Article publié le 17/08/2004 Dernière mise à jour le 17/08/2004 à 07:17 TU