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Jeux olympiques 2004

Eole sème la zizanie

Le bassin d'aviron de Schinias est particulièrement exposé au meltem, un vent violent qui vient du Nord.(Photo : AFP)
Le bassin d'aviron de Schinias est particulièrement exposé au meltem, un vent violent qui vient du Nord.
(Photo : AFP)
Le meltem est un véritable casse-tête pour nombre d’athlètes en Grèce. Ce vent du Nord particulièrement violent joue un rôle déterminant dans certaines disciplines disputées en extérieur. Et il a même perturbé le calendrier de plusieurs épreuves en voile et en aviron.

«Des milliards ont été dépensés pour des installations de Schinias, qui sont les plus belles du monde, mais la région est inappropriée pour des compétitions d’aviron en raison des vents violents qui y soufflent». Venant d’un dirigeant sportif hellène, Sotiris Stamou, président de la Fédération grecque d’aviron, ces vives critiques ont de quoi surprendre. Cet homme peut cependant se permettre de les formuler au moment où les Jeux olympiques battent son plein car il avait déjà remis en cause la décision des organisateurs grecs de créer le complexe olympique de Schinias, situé à une cinquantaine de kilomètres du village olympique et où se déroulent les compétitions de canoë-kayak et d’aviron.

Un plan d’eau de plus de deux kilomètres de long a été construit pour les quelque 550 rameurs participant aux compétitions d’aviron qui ont débuté samedi. Et rapidement, les organisateurs ont été contraints de revoir la programmation des régates en raison du meltem, une sorte d’alizé grec particulièrement fort pendant la période estivale et qui atteint son optimum en milieu de journée. Les bateaux ont été préparés en prévision, de manière notamment à empêcher l’eau de rentrer dans les embarcations. Mais comme la pratique de l’aviron ne peut pas se conjuguer pas avec des vagues trop importantes, certaines épreuves ont dû été annulées, puis reprogrammées. Heureusement pour les organisateurs, après deux journées particulièrement agitées lundi et mardi, le dieu du vent s’est remis de leur côté, les régates se déroulant comme prévu au cours des dernières 48 heures.

Le cauchemar des tireurs

Les caprices du vent sont également logiquement suivis avec beaucoup d’attention par tous les athlètes qui prennent part aux épreuves de voile. Le meltem a soufflé fort en mer Egée et en mer de Crète depuis le début de la compétition et a perturbé plusieurs régates olympiques. Mais si ces conditions atmosphériques étaient attendues par tous les «voileux» habitués à devoir composer avec les éléments naturels, elles ont par contre surpris certains athlètes, à commencer par les tireurs. De violentes rafales de vent ont ainsi accompagné mardi plusieurs épreuves de tir aux plateaux d’argile, handicapant les concurrents qui n’ont pas su dompter le vent capricieux. Mercredi, les archers ont également dû souffrir les affres du meltem, de redoutables tourbillons apparaissant par moment dans le stade Panathinaïko, une enceinte historique qui vit se dérouler les premiers Jeux de l’ère moderne en 1896.

De nombreux sportifs vont à leur tour devoir apprendre à composer avec cet imprévisible ennemi au cours des prochains jours. Il ne manquera en effet pas de jouer un rôle important au cours des épreuves d’athlétisme, ainsi que celles de cyclisme. Le coureur français Arnaud Tournant se méfie ainsi du vent qui peut devenir «dangereux» sur la piste lors de l’épreuve du kilomètre. Et tous espèrent surtout que les résultats ne seront pas faussés par de subites rafales qui ne pénaliseraient pas leurs adversaires. Une seule chose est certaine: les desseins d’Eole sont imprévisibles et ses rafales peuvent également tourner en leur faveurs


par Olivier  Bras

Article publié le 19/08/2004 Dernière mise à jour le 19/08/2004 à 16:52 TU