Irak
Un journaliste italien exécuté
(Photo : AFP)
L’information est venue de la chaîne de télévision arabophone Al Jazira. Elle affirme disposer d’une bande vidéo montrant l’exécution du journaliste italien Enzo Baldoni. Les images seraient « brèves mais sanglantes » montrant l’otage exécuté par arme à feu. La chaîne a décidé de ne pas diffuser ces images « pour ne pas choquer la sensibilité des téléspectateurs ».
Agé de 56 ans, Enzo Baldoni, qui travaillait pour le magazine milanais Diario de la settimana, avait été enlevé jeudi 19 août alors qu’il quittait Bagdad pour Najaf en suivant un convoi de la Croix rouge. Son enlèvement a été revendiqué ensuite par un groupe islamiste qui se fait appeler l’Armée islamique en Irak. Le corps de son chauffeur a été retrouvé peu après, criblé de balles.
Dans sa revendication de l’enlèvement, ce groupe inconnu à ce jour, posait un ultimatum au gouvernement italien : le retrait des troupes italiennes déployées en Irak sous 48 heures faute de quoi l’otage serait exécuté. L’Italie dispose, avec 3 000 hommes, du troisième contingent le plus important en Irak (après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne).
« Un acte de barbarie »
Seul « geste » en direction des ravisseurs, ces déclarations faites par le ministre italien des Affaires étrangères. Franco Frattini a déclaré hier sur Al Jazira que son pays était disposer à retirer ses troupes « si le gouvernement intérimaire irakien en faisait la demande ». Les messages adressés aux ravisseurs par les deux enfants du journaliste, Gabriella (24 ans) et Guido (21 ans) sur les ondes d’Al Jazira n’ont pas été entendus non plus.
Dès l’annonce de l’exécution d’Enzo Baldoni, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi a dénoncé « un acte de barbarie » dans un message de condoléances adressé à la famille du journaliste. La presse italienne de ce vendredi affiche sa stupeur. La Stampa parle de « la sottise. La haine qui embrume, aveugle et étourdit ». La Repubblica estime qu’«il a été tué, prisonnier du chantage idéologique qui avait été lancé à notre gouvernement ».
L’Armée islamique en Irak a déjà revendiqué l’assassinat de deux otages pakistanais qui avaient été enlevés le 23 juillet en Irak. Ce groupe a également revendiqué l’enlèvement du consul iranien de Kerbala.
Par ailleurs, on est toujours sans nouvelle des deux journalistes français portés disparus en Irak depuis vendredi 20 août : Christian Chesnot (RFI et Radio France) et Georges Malbrunot (Le Figaro et Ouest-France). Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier assure que Paris «cherche, sur le terrain, une issue heureuse et rapide» à la disparition des deux journalistes français en Irak mais «dans la discrétion».
par Philippe Couve
Article publié le 27/08/2004 Dernière mise à jour le 27/08/2004 à 15:33 TU
Communiqué RFI et Radio France s’associent pour condamner l'exécution du journaliste italien Enzo Baldoni À la suite de l’assassinat par ses ravisseurs d’Enzo Baldoni, correspondant en Irak de l'hebdomadaire indépendant italien Diario della Settimana, les directions de RFI et Radio France font part de leur très vive émotion. RFI et Radio France présentent leurs condoléances à la famille, et à la rédaction de l'hebdomadaire Diario della Settimana. RFI et Radio France rappellent que leurs correspondants Christian Chesnot et de Georges Malbrunot ont disparu alors qu’ils se rendaient à Najaf le vendredi 20 août et qu’elles sont sans nouvelles depuis lors. |
Communiqué
Les journalistes des 20 rédactions de Radio France Internationale condamnent la barbarie et l’horreur de l’assassinat de leur confrère italien, Enzo Baldoni par un groupe armé irakien.
Ils présentent leurs condoléances et leur soutien à la famille d’Enzo Baldoni, et expriment leur confraternelle solidarité à la rédaction de l'hebdomadaire indépendant Diario della Settimana. Les journalistes de RFI exigent des autorités irakiennes que justice soit faite. |