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Cameroun

Les seize candidats

Carte du Cameroun 

		(Carte : DR)
Carte du Cameroun
(Carte : DR)
Seize candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 11 octobre 2004. Les principaux leaders de l’opposition qui n’ont pu s’entendre pour une candidature unique se présentent en rang dispersé ouvrant ainsi la voie aux petits partis qui pensent avoir, dans ce jeu ouvert, leur chance.
Paul Biya. 

		(Photo: AFP)
Paul Biya.
(Photo: AFP)

Paul Biya

A 71 ans le président sortant brigue un nouveau mandat. Porté à la magistrature suprême en novembre 1982 après la démission du président Ahmadou Ahidjo, le Premier ministre Paul Biya successeur constitutionnel s’installe au pouvoir et se brouille très rapidement avec son prédécesseur. Ce dernier soupçonné de fomenter un coup d’Etat depuis son exil sur la Côte d’azur est condamné à mort par contumace mais la peine est commuée en détention à vie en 1984.  Par ailleurs, l’Union nationale camerounaise, l’ancien parti unique est transformé en Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) en 1985. Quelques évolutions politiques ont conduit au multipartisme en 1990 et aux premières élections présidentielles pluralistes en 1992. Cette élection à un seul tour a vu la victoire du président Paul Biya par le 39,9% des voix. Les adversaires du président lui reprochent une mauvaise gestion et une grande corruption à tous les échelons de l’Etat. Mais le programme du président sortant met l’accent sur la modernisation des structures de l’Etat et fait du progrès social une priorité du prochain mandat.

Jacques Fame Ndongo

Le président de la commission communication dans l'équipe de Paul Biya

«Je crois que nous allons assister à une élection essentiellement transparente et sincère.»

John Fru Ndi. 

		(Photo: AFP)
John Fru Ndi.
(Photo: AFP)
John Fru Ndi 

A 63 ans, le leader du Social Democratic Front (SDF), le principal parti d’opposition est considéré comme un « adversaire sérieux » du président sortant. Son parti l’avait donné gagnant lors du scrutin de 1992 alors que le résultait officiel le situait à 35% derrière le président sorta    nt qui avait recueilli 39%. John Fru Ndi, l’anglophone, est un tribun qui s’exprime en pidgin-english (sorte de créole mélangeant l’anglais et les langues nationales) et qui sait aussi haranguer les foules. Ces meetings sont de grands moments de défoulement que les militants de son parti apprécient énormément. Le « chairman » (président) comme on l’appelle dénonce pêle-mêle les insuffisances du pouvoir et se positionne comme le rempart aux dérives actuelles du pouvoir. Son franc-parler surprend et déroute même certains de ces compagnons qui le jugent « insaisissable et imprévisible ». La coalition qu’il appelait de ses vœux n’a pu se réaliser en sa faveur, alors le candidat John Fru Ndi décide d’aller seul au combat sous la seule bannière de son parti.

Pascal Zamboue

L'un des porte-parole de Ni John Fru Ndi

«Ni John Fru Ndi se présente parce qu'il s'engage à mettre sur pied un gouvernement de transition de trois ans.»

Adamou Ndam Njoya. 

		DR
Adamou Ndam Njoya.
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Adamou Ndam Njoya

 Enseignant et ancien ministre, il a une réputation d’homme intègre. A 62 ans il est considéré comme un vieux routier de la politique au Cameroun. A l’âge de 33 ans il était nommé vice-ministre des Affaires étrangères, puis ministre de l’Education nationale et ministre délégué à l’inspection de l’Etat et de la réforme administrative entre 1975 et 1982. Diplômé de droit international et de sciences politiques, il est aujourd’hui député-maire de Foumban à l’ouest du Cameroun. Il est le candidat de l’Union démocratique du Cameroun, un parti qu’il a créé en 1991, mais il défend aussi les couleurs de la coalition  de l’opposition, la Coalition pour la réconciliation et la reconstruction nationales (CRRN) qui a refusé à John Fru Ndi son investiture. Adamou Ndam Njoya propose un toilettage en profondeur des institutions de la République et des programmes de lutte contre la pauvreté.

L'opposant camerounais Adamou Ndam Njoya

Candidat à l'élection présidentielle du 11 octobre prochain

«Même les responsables du SDF rejoignent les gens de la coalition et font la campagne pour la coalition.»

Garga Haman Adji 

Il est le président de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), un parti politique qu’il a créé suite à quelques dissensions avec le pouvoir Biya. Il a été ministre de 1990 à 1992. Il  a justifié sa démission et son nouvel engagement politique parce qu’il n’avait pas pu obtenir le soutien du président de la République dans sa « politique anti-corruption », précise-t-il. Agé de 61 ans il est considéré comme un des adversaires le plus virulent à l’endroit du pouvoir en place.


Victorien Hameni Bieleu

Cet universitaire âgé de 55 ans porte les couleurs de son parti créé en 1990, l’Union des forces démocratiques du Cameroun (UFDC). Quatre grands thèmes constituent l’ossature de son programme « l’emploi, la famille, lutte contre la corruption et l’insécurité sociale ».

Jean-Jacques Ekindi

Le candidat du Mouvement progressiste (MP) est un ancien du RDPC au pouvoir qu’il qualifie aujourd’hui de « parti-Etat » dont il dénonce la confiscation du pouvoir. Il est aussi le candidat d’une autre coalition politique, le Front des forces alternatives (FFA) 

Hubert Kamgang

Il est le leader et le candidat de l’Union des populations africaines (UPA). Il a toujours milité en faveur du panafricanisme et croit en un avenir commun des pays africains à travers les Etats-Unis d’Afrique. Son programme pour le scrutin camerounais s’articule autour d’une vision élargie et une ouverture sur le reste du continent. 

Gustave Essaka

Ce professeur d’Allemand dans les collèges de Douala, n’apparaît sur la scène politique que lors des élections présidentielles. Il est fidèle au scrutin présidentiel depuis 1992 et défend les couleurs de son parti,  Démocratie intégrale du Cameroun (DIC). 

Djeukam Tchameni

Le candidat du Mouvement pour l’indépendance et la démocratie (MDI) est un universitaire de 43 ans qui se définit comme un porte-flambeau de « l’opposition nouvelle » au Cameroun. Il ne propose pas un programme de lutte contre la pauvreté mais plutôt un « programme de prospérité ».

Justin Mouafo 

Agé de 67 ans a créé, dès que cela a été possible au Cameroun, son propre parti pour porter sa vision de la politique en Afrique et au Cameroun en particulier. Le nom de sa formation porte en soi le programme du mouvement : le Nationalisme des pacifistes du Cameroun pour le bien-être et l’unité réelle contre les souffrances des humains(NPC/BUSH). 

Anicet Ekané

Il est le chef de file du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM). Il propose dès son élection de constituer un gouvernement de transition qui organisera par la suite les états généraux de la nation. Selon lui, de cette concertation sortiront les nouvelles orientations pour la construction d’une nation moderne.

Jean Michel Tekam

Né en 1940, ce professeur de physiques est à la tête du Parti démocrate socialiste (PDS) qu’il a créé en 1999. La création de son parti politique a été l’aboutissement d’un long engagement politique. Après les syndicats d’étudiants, il a milité dans les groupes nationalistes camerounais qui s’opposaient à un ordre établi.

Yondo Black

Ancien bâtonnier de l’ordre national des avocats, il est le président du mouvement social pour la nouvelle démocratie (MSND). Agé de 66 ans, il a une réputation de meneur qu’il tient des différents mouvements de grève et de protestations diverses qu’il organisait en tant que leader étudiant et jeune politicien. Il milite aujourd’hui pour une meilleure redistribution des richesses du Cameroun. 

Boniface Forbin

Justice and Development Party (JDP) est le groupe politique de ce militant du « bi-culturalisme » qui prône l’égalité entre le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone. Son programme politique et économique insiste sur le rapprochement entre son pays et le grand voisin Nigeria et un accroissement de la coopération entre pays voisins de la même zone économique.

Pierre Fritz Ngo

Il est le chef de file du Mouvement des écologistes du Cameroun (MEC) qui entend assainir les villes camerounaises. Son programme en faveur de la protection de la nature n’occulte pas les autres préoccupations du MEC qui fait aussi de l’école et de la formation ses priorités. 

George Dobgima Nyamndi 

A 54 ans cet universitaire a milité dans de nombreux mouvements politiques avant de former son propre parti politique, Social Liberal Congress (SLC) en 2000. Il se veut le défenseur des minorités, de la jeunesse, garant de la promotion des femmes, des personnes âgées et des couches déshéritées.


par Didier  Samson

Article publié le 07/10/2004 Dernière mise à jour le 08/10/2004 à 15:40 TU