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Conférence internationale sur la région des Grands Lacs

Le chemin vers la paix : la conférence des Grands Lacs

Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Pour l’Onu, la Conférence de Dar es-Salaam doit s’inscrire dans un large processus de dialogue et de concertation. 

		(Photo: AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Pour l’Onu, la Conférence de Dar es-Salaam doit s’inscrire dans un large processus de dialogue et de concertation.
(Photo: AFP)
Initialement prévue pour juin 2004, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs devrait se réunir en novembre 2004 à Dar es-Salaam, en Tanzanie. Avec un objectif : trouver des solutions durables aux problèmes qui secouent la région depuis une dizaine d’années.

L’idée de cette rencontre, co-organisée par l’Organisation des Nations unies (Onu) et l’Union africaine (UA) date de février 2001. Le Conseil de sécurité de l’Onu l’avait alors inscrite dans sa résolution 1341, y soulignant l’importance « d’organiser, au moment opportun, sous les auspices de l’Organisation des Nations unies et de l’Organisation de l’unité africaine, une conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs, à laquelle participeraient tous les gouvernements de la région et toutes les autres parties concernées, en vue de renforcer la stabilité dans la région et de définir les conditions permettant à chacun de jouir du droit de vivre en paix à l’intérieur de ses frontières nationales ».

Le projet a finalement été repris en 2003 par le Secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Il s’agit d’un « projet vaste et ambitieux dont l’objectif est de mettre en place une sorte de plan Marshall », indiquait alors son représentant spécial pour la région des Grands Lacs, lors du lancement de cette dynamique.

Un large processus de dialogue et de concertation

Pour l’Onu, la Conférence de Dar es-Salaam ne doit pas être, en effet, un simple événement, mais doit s’inscrire dans un large processus de dialogue et de concertation. Par conséquent, toutes les parties en jeu, que ce soit sur le plan national, régional ou international, doivent y être associées. Dans chacun des pays concernés, des comités préparatoires nationaux ont ainsi été mis en place, en collaboration avec un comité régional, pour travailler sur quatre thèmes : la paix et la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance, le développement économique et l’intégration régionale, les questions humanitaires et sociales. Trois Commissions régionales préparatoires, l’une organisée au Burundi, une autre en RDC et une dernière en Ouganda, devaient permettre d’harmoniser les positions et propositions des uns et des autres, afin de les soumettre ensuite aux chefs d’Etat pendant la Conférence.

Sur le plan régional, toutes les organisations régionales ou sous-régionales, comme la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (Cemac), la Banque africaine de développement (BAD), la Communauté de développement de l’Afrique australe ou le Nepad, sont impliquées dans cette concertation. D’autres pays du continent africain sont, eux aussi, associés au processus avec un statut d’observateurs au cours de la réunion de Dar es-Salaam : il s’agit de l’Angola, de la République centrafricaine, du Congo, de l’Ethiopie, du Gabon, du Malawi, du Mozambique, de la Namibie, du Nigeria, de l’Afrique du Sud, du Soudan et du Zimbabwe. Enfin, sur le plan international, un « groupe d’amis des Grands Lacs », co-présidé par le Canada et les Pays-Bas, s’est constitué avec les Etats partenaires bi et multilatéraux au développement des pays de la région. Sa contribution aux efforts de l’UA et de l’Onu : un appui technique, diplomatique, politique mais aussi financier pour l’organisation de la Conférence.

Un deuxième sommet des chefs d’Etat en juin 2005

Cette Conférence vise à aboutir à une déclaration ou à la signature par les Chefs d’Etat présents d’un accord sur un ensemble de principes visant à garantir la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de la région. Un calendrier est déjà établi pour la suite : entre janvier et avril 2005 devait ainsi se tenir une série de réunions des comités inter-ministériels permanents et de la société civile pour concrétiser les décisions prises avec la mise en place de projets, de programmes d’actions et de politiques adéquats.

Puis, une réunion des ministres des Affaires étrangères africains était planifiée en mai 2005 (une première réunion aura eu lieu avant la Conférence). Enfin, un deuxième sommet des chefs d’Etat se tiendra en juin 2005, à Nairobi, au Kenya. Dans cet ensemble, les processus nationaux de paix qui ont cours en RDC et au Burundi ne sont évidemment pas oubliés. L’Onu et l’UA espèrent ainsi qu’ils se trouveront renforcés par cette dynamique régionale mais qu’ils permettront aussi de l’encourager et de la favoriser.

Fanny Pigeaud



Article publié le 08/11/2004 Dernière mise à jour le 12/11/2004 à 16:05 TU