Politique française
Sarkozy président
(Photo : AFP)
Le nouveau président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) a affiché dans son discours d’investiture sa volonté de «rassembler» tout en soulignant qu'il entendait «rester libre». «On se moque parfois de la résistance supposée des Français au changement », a-t-il ajouté. «En vérité, ils en ont assez qu'on leur dise que, par leur faute ou parce que nous serions un vieux pays, il est impossible de changer l'ordre des choses». «Le statu quo ne sera pas le mot d'ordre du mouvement populaire, ce sera son adversaire», a lancé Nicolas Sarkozy devant les militants réunis au Bourget pour ce congrès.
«Nous allons bâtir un projet politique» et être «le parti de la fermeté et de la justice», a déclaré Nicolas Sarkozy, appelant les Français à «réapprendre le goût du risque». Démissionnaire de son poste de ministre des Finances, le nouveau président de l’UMP a plaidé pour «le volontarisme politique» et «la réhabilitation du travail», avec une «réforme profonde» de la loi limitant à 35 heures la durée hebdomadaire du travail. Des déclarations sous le regard attentif du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et de plusieurs membres de son gouvernement.
2007 en ligne de mire
Le président Chirac a «très chaleureusement» félicité Nicolas Sarkozy. Dans un message, le chef de l’Etat a souhaité que le nouveau président agisse à la tête de l'UMP «avec autant d'énergie qu'au gouvernement», tout en étant fidèle «à l'esprit des institutions de la Ve République». L'arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP marque le début d'une nouvelle sorte de «cohabitation» puisque pour la première fois, Jacques Chirac n’a plus le contrôle de la formation politique de droite qui l’a mené au pouvoir.
Nicolas Sarkozy a 49 ans, il est le fils d’un réfugié hongrois. Omniprésent dans les médias, les sondages indiquent qu’il est le candidat favori des Français à la prochaine présidentielle. Jacques Chirac pourrait cependant briguer un troisième mandat ou opposer à Sarkozy un autre candidat, comme l'actuel ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin.
Sur le plan européen, Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour la nouvelle Constitution européenne et a réaffirmé son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. «L'Europe, projet politique et intégrateur majeur de la seconde moitié du XXe siècle, ne peut s'élargir indéfiniment», a-t-il déclaré. «Notre vision n'est pas la vision anglo-saxonne d'une vaste zone de libre-échange. C'est la raison pour laquelle je souhaite que la Turquie soit associée à l'Europe et pas intégrée à l'Union européenne.». «Nos frères européens de l'Est aspirent au progrès, à la croissance, à la prospérité, nous devons les y aider», a fait valoir le futur ex-ministre des Finances. «C'est tout à la fois notre devoir et notre intérêt.» M. Sarkozy a souligné que c'était la raison pour laquelle il croyait «à l'utilité, à la pertinence, à la nécessité d'une nouvelle Constitution pour l'Europe». «Je vous proposerai que notre mouvement soit, dans les années qui viennent, à l'avant-garde du grand projet de construction d'une Europe politique, car la France doit rester le premier acteur de l'Europe du nouveau siècle», a-t-il affirmé.
par Colette Thomas (avec AFP)
Article publié le 28/11/2004 Dernière mise à jour le 28/11/2004 à 16:20 TU