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Gambie

Qui a tué Deida Hydara ?

Correspondant en Gambie de l’Agence France Presse et de l’organisation Reporters sans frontières Deida Hydara a été assassiné par des inconnus le jeudi 16 décembre 2004.(Photo : AFP
Correspondant en Gambie de l’Agence France Presse et de l’organisation Reporters sans frontières Deida Hydara a été assassiné par des inconnus le jeudi 16 décembre 2004.
(Photo : AFP
Le 16 décembre dernier le co-directeur du journal gambien The Point et correspondant de l’Agence France Presse était assassiné. Ses assassins n’ont toujours pas été démasqués. Mais un rapport que publie Reporters sans frontières, sans démasquer les tueurs, apporte de nouveaux éléments sur les circonstances du meurtre. RSF réclame en outre la création d’une commission d’enquête indépendante.

Jeudi 16 décembre, c'est la fête au Point pour le 16e anniversaire du journal. Puis vers 22 heures, Deida Heydara prend sa voiture avec deux de ses employées. Comme souvent, il les ramène chez elles, vers le quartier de Kanifing au nord-est de Banjul.

Quelques minutes plus tard, il s’engouffre dans l’allée Sankung Syllah. Une rue sombre, longue d’environ 200 mètres. Selon un témoin interrogé par Reporter sans frontières, un taxi Mercedes sans plaque d’immatriculation est garé à proximité, tous feux éteints. Il démarre alors et suit le véhicule de Deida Hydara.

Le taxi s’approche. Le journaliste se range pour le laisser passer. Et sans que la Mercedes s'arrête, un homme assis côté passager tire, selon RSF, une balle de 9 millimètres dans la tête du journaliste, une autre dans sa poitrine et une troisième dans la portière arrière. Il est tué sur le coup. Et ses deux passagères sont blessées à la jambe.

Des menaces à la veille du meurtre

Qui sont les auteurs de ce crime ? Reporters sans frontières n’a pas la réponse mais évoque des similitudes avec de précédentes agressions contre d'autres journalistes et contre un avocat, attribuées à des proches du président. Par ailleurs, la veille du meurtre, Deida Hydara avait confié avoir reçu des menaces, alors que ce doyen de la presse gambienne était de plus en critique contre l'attitude du pouvoir à l'égard des médias.

Autant d'éléments qui poussent Reporters sans frontières à réclamer une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur cet assassinat.


par Christophe  Champin

Article publié le 06/01/2005 Dernière mise à jour le 06/01/2005 à 10:50 TU