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Philippines

Trois attentats secouent l’archipel

La carcasse de l’autobus qui a été déchiqueté par une bombe dans le district de Makati.(Photo : AFP)
La carcasse de l’autobus qui a été déchiqueté par une bombe dans le district de Makati.
(Photo : AFP)
Trois bombes ont visé trois villes de l'archipel, dont la capitale, Manille, faisant, selon un bilan provisoire, 10 morts et 127 blessés. Ces attaques ont aussitôt été revendiquées par le groupe islamiste radical Abou Sayyaf, qui parle, cyniquement, de «cadeau de la Saint-Valentin» fait à la présidente Glorya Arroyo.

Les deux premières bombes ont explosé presque simultanément dans deux villes du sud de l'île de Mindanao. L'une a visé un dépôt de bus, dans la cité de Davao, l'autre un centre commercial, dans le port de General Santos, à une heure de grande affluence. La troisième déflagration s'est produite deux heures plus tard, à Manille. Là, c'est un autobus qui a été littéralement déchiqueté, alors qu'il circulait dans le district de Makati, le quartier des affaires de la capitale, réputé pour ses embouteillages en début de soirée. Au moins six personnes ont été tuées dans ce troisième attentat, et 94 blessées.

Manifestement coordonnés, ces trois attentats ont été rapidement revendiqués par le groupe extrémiste Abou Sayyaf, considéré par les autorités philippines et par les Etats-Unis comme l'avatar régional d'Al-Qaida. La nébuleuse terroriste d'Oussama Ben Laden, aurait en effet financé sa création au début des années 90.

Etat d’alerte maximum

Dans un coup de téléphone à une grande radio de l'archipel, Abou Soulaiman, l'un des porte-parole d'Abou Sayyaf a fait référence aux affrontements en cours sur l'île méridionale de Jolo, en accusant les militaires de massacrer des familles entières dans les violents combats qui les opposent  depuis huit jours aux séparatistes musulmans du Front Moro de libération nationale. «Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir obtenu justice pour les innombrables vies et propriétés de musulmans que vous avez détruites», a averti Abou Solaiman.

Toutes les forces de sécurité de l'archipel ont été placées en état d'alerte maximum. Qualifiant ces attentats «d’actes méprisables», Ignacio Bunye, un porte-parole de la présidence philippine, a exprimé la détermination des autorités à lutter contre le terrorisme. «Nous ne devons pas nous laisser intimider mais nous devons être en alerte et unis dans notre vigilance», a-t-il ajouté.


par Alain  Renon

Article publié le 14/02/2005 Dernière mise à jour le 14/02/2005 à 18:24 TU