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Thierry Breton nommé ministre de l'Economie et des Finances

Thierry Breton, le nouveau ministre de l'Economie s'est taillé une réputation de sauveur d'entreprises <i>high-tech</i>.(Photo: France Télécom)
Thierry Breton, le nouveau ministre de l'Economie s'est taillé une réputation de sauveur d'entreprises high-tech.
(Photo: France Télécom)
Le patron de France Télécom, Thierry Breton a été nommé vendredi soir à la tête du ministère de l’Economie et des Finances peu après la démission d’Hervé Gaymard et dans les minutes qui ont suivi une intervention du ministre sortant sur la chaîne de télévision privée TF1. Le président Jacques Chirac et le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ont manifesté leur détermination à tourner sans attendre la page de l'affaire déclenchée dix jours plus tôt par les révélations sur le logement de fonction et le patrimoine immobilier d’Hervé Gaymard. Ce dernier avait pris ses fonctions le 29 novembre dernier. Selon l’Agence France Presse qui cite une source gouvernementale, Jean-Pierre Raffarin «voulait beaucoup que ce soit Thierry Breton» qui le remplace.

C’est un homme qui fait figure de sauveur que Jacques Chirac a nommé à la tête du ministère de l'Economie et des Finances. Thierry Breton est en effet un patron qui peut se vanter d'avoir redressé deux grandes entreprises publiques, Thomson multimédia et France Télécom. Et cela, même si à chaque fois, il a reçu l’aide de l'Etat. Thierry Breton est issu de la société civile. Mais, à 50 ans, il connaît bien la classe politique. En fait, Thierry Breton a longtemps été attiré par les deux mondes, celui des affaires et celui de la politique. Au côté de René Monory, il avait créé le prestigieux centre d’attraction scientifique, le Futuroscope, à Poitiers, dans l'ouest de la France. Il était ensuite devenu vice-président du Conseil régional de Poitou-Charentes où il a rencontré Jean-Pierre Raffarin. Thierry Breton est resté proche du Premier ministre. Il est aussi apprécié de Jacques Chirac.

Tourner la page Gaymard

Homme de communication, la chevelure en bataille, Thierry Breton ne dédaigne pas cultiver des allures de jeune homme. Il avait déjà été pressenti au ministère de l'Economie en novembre dernier, après le départ de Nicolas Sarkozy. Le poste lui avait finalement échappé, au tout dernier moment, au profit d'Hervé Gaymard qu’il remplace donc, moins de trois mois plus tard. Marque d’une volonté de tourner la page au plus vite, l’Elysée a annoncé la nomination de Thierry Breton quelques minutes après les explications télévisées d'Hervé Gaymard. Après les déclarations contradictoires et les erreurs de communication que ce dernier avait multiplié ces dix derniers jours, Jacques Chirac se devait de reprendre la main. Le chef de l’Etat s’était en effet trouvé fragilisé par cette polémique autour de son poulain. Certains ont même suggéré que Jacques Chirac était en fait la cible de cette affaire qui a également écorné l'image de la France au moment ou Paris tente de peser à Bruxelles sur la réforme du pacte de stabilité.

Au plan intérieur, l’affaire Gaymard risquait aussi d’accentuer le divorce entre les citoyens et la classe politique qui s’est fait jour le 21 avril 2002 avec le premier tour de l'élection présidentielle. C’est d'ailleurs Hervé Gaymard lui-même, qui, il y a trois mois, en prenant ses fonctions, expliquait au journal le Monde que le 21 avril avait modifié l'état d'esprit de Jacques Chirac qui avait alors remis les compteurs de ses collaborateurs à zéro... soit ça allait, soit ça n'allait pas et si ça n'allait pas, même quelqu'un qu'il aimait bien, le chef de l’Etat n'hésiterait plus à s'en séparer, avait expliqué en substance Hervé Gaymard. Depuis hier soir, c'est fait.


par Juliette  Rengeval

Article publié le 26/02/2005 Dernière mise à jour le 26/02/2005 à 09:25 TU

Audio

Karim Lebhour

Journaliste à RFI

«Pour Thierry Breton, diriger est un combat.»

Annie Fave

Journaliste à RFI

«Les dossiers économiques en suspens sont brûlants.»

Damien Leroux

Secrétaire général de la CFDT Finances

«On est dans une situation détestable pour le service public.»

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