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Cinéma

Le film africain prend ses quartiers à Montréal

Le cinéma noir et créole à l'honneur à Montréal.(Photo : DR)
Le cinéma noir et créole à l'honneur à Montréal.
(Photo : DR)
Comme chaque année, Vues d’Afrique (14-24 avril) offre au public de Montréal une fenêtre sur les cinématographies d’Afrique noire et du monde créole. La programmation 2005 fait la part belle au cinéma sénégalais, auquel un hommage spécial est consacré.
La 21e édition du festival Vues d’Afrique se tient du 14 au 24 avril à Montréal. Cette manifestation, la plus importante du continent américain consacrée aux cinématographies d’Afrique noire, propose une programmation d’une grande diversité : plus d’une centaine de films, tous genres et formats confondus (documentaire et fiction, numérique et argentique), plus une rétrospective consacrée cette année aux grands classiques du cinéma sénégalais. Créé en 1983 par des passionnés de cinéma «qui avaient envie de découvrir la culture africaine et créole», Vues d’Afrique projette des films en provenance d’une quarantaine de pays. Chaque année, cette manifestation (qui tient son nom de l’expression québécoise « aller aux vues », c’est-à-dire « aller au cinéma ») rassemble plus de 12 000 spectateurs, parmi lesquels, logiquement, la diaspora africaine et créole vivant à Montréal, mais aussi beaucoup d’étudiants, de cinéphiles, de simples curieux, accomplissant la mission du festival : «sensibiliser les Canadiens à la richesse de ces cultures».

De grands classiques du cinéma sénégalais

Cette 19e édition s’ouvrira sur la projection de Pourquoi ?, court métrage de la jeune cinéaste sénégalaise Sokhna Amar, qui abord le thème du viol comme arme de guerre en Afrique. Ce sujet hante plusieurs films en sélection, notamment Nous sommes nombreuses, magnifique documentaire du Sénégalais Moussa Touré sur les femmes victimes de la guerre civile congolaise. Plus largement, le nombre de films récents traitant de l’actualité politique africaine, guerres civiles ou autres conflits, se confirme.

Parmi les plus récents, on citera notamment La nuit de la vérité, de la Burkinabè Fanta Regina Nacro, ou Les habits neufs du gouverneur, du Congolais Mweze Dieudonné Ngangura, sans oublier Le Malentendu colonial (documentaire du Camerounais Jean-Marie Teno, sur les conséquences de l’implantation missionnaire en Afrique). Enfin, parmi la rétrospective consacrée au cinéma sénégalais figurent de grands classiques comme le sublime Touki Bouki (Djibril Diop Mambety), Borom Sarret et La Noire de…, du « doyen » Sembene Ousmane, mais aussi la nouvelle génération : Le prix du pardon (Mansour Sora Wade), Tableau Ferraille (Moussa Sene Absa), Toubab Bi (Moussa Touré). Sans oublier sept films d’école, réalisés par les élèves du Media Centre de Dakar.

De quoi célébrer dignement les cinquante ans du cinéma africain. 

Programme de Vues d’Afrique sur www.vuesdafrique.org

par Elisabeth  Lequeret

Article publié le 14/04/2005 Dernière mise à jour le 14/04/2005 à 14:04 TU