Monaco
Rainier, maintenant tout près de Grace
(Photo : AFP)
Le Rocher avait l’air d’une forteresse. Le territoire de la principauté a été placé sous la haute surveillance de plus de 1800 policiers et gendarmes. Les avions civils interdits dans l'espace aérien, la navigation impossible dans les eaux territoriales et sur terre, dans la ville déserte tous commerces fermés, la circulation était quasiment réservée aux cortèges officiels. Quelques chefs d'Etats, des responsables politiques internationaux, beaucoup de monarques et de princes, se sont retrouvés, vendredi matin, dans la principauté de Monaco pour les funérailles solennelles du Prince.
Les minutes précédant la cérémonie religieuse ont vu arriver dans la chapelle palatine les officiels des délégations étrangères, les représentants des familles royales et les membres du gouvernement monégasque. Tour à tour, les 800 invités se sont recueillis une dernière fois devant la dépouille du souverain. Dans le parterre des personnalités, le président Jacques Chirac au côté de son épouse Bernadette, et de nombreuses têtes couronnées de la vieille noblesse européenne, Juan Carlos d’Espagne mais sans la reine Sofia, le prince Moulay Rachid du Maroc, Albert II roi des Belges, Farah Diba, veuve du chah d'Iran et le prince Andrew pour représenter Elizabeth II. Dans l’assistance également, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles on remarquait le metteur en scène Robert Hossein, la comédienne Fanny Ardant, le couturier Karl Lagerfeld et l'académicien Maurice Druon.
Un deuil de trois mois
Puis la dépouille du souverain a été transportée lentement jusqu’à la cathédrale de Monaco. La sortie du cercueil, porté par dix carabiniers alors qu'on entendait les 36 coups de canon tirés du Fort Antoine, a constitué le moment le plus solennel de la cérémonie. Sous les arcades, les membres personnel du palais, rose blanche à la main, tous de noir vêtu ont rendu hommage à celui qu’ils ont accompagné pendant 56 ans.
Le cortège funèbre s’est alors mis en marche en direction de la cathédrale Saint-Nicolas. Derrière le cercueil, les trois enfants de Rainier, le prince héréditaire Albert II les traits tirés, la princesse Caroline de Hanovre -sans son époux Ernst-August toujours hospitalisé- visage dissimulé par une mantille et la princesse Stéphanie plongée dans une chape de tristesse. Suivies par les trois enfants aînés de Caroline. Egalement dans le cortège funéraire, Odin, le fidèle chien de Rainier, tenu en laisse par des valets.
Selon ses dernières volontés, les funérailles du prince, décédé le 6 avril 2005, se sont déroulées selon une cérémonie très simple. Devant le cercueil recouvert de l’étendard aux couleurs de Monaco, frappé des armes des Grimaldi, l’archevêque de Monaco Bernard Barsi, proche de la famille Grimaldi, présidait la messe. L'homélie très classique a retracé le parcours de ce souverain charismatique. Mgr Barsi a rendu hommage à ce «prince bâtisseur qui, par sa ténacité, a fait de Monaco en 56 ans de règne un Etat moderne, dynamique et reconnu dans le monde entier».
Cette cérémonie a été largement suivie par les habitants du Rocher. Devant le parvis de la cathédrale, une foule de Monégasques, constellée de drapeaux rouge et blanc, noués de crêpe noir, et rassemblée derrière des barrières de sécurité s’est recueillie en silence. Une période de deuil de trois mois jusqu'au 6 juillet, a été décrétée pour les membres de la famille et le personnel du palais, soit deux fois moins que pour Grace de Monaco. Les employés extérieurs mais travaillant au Palais devront, quant à eux, observer un deuil d'un mois. Le prince sera inhumé dans la plus stricte intimité ce vendredi soir, juste après une messe de requiem ouverte aux Monégasques et aux résidents de la principauté. Comme le prince l'a souhaité, il sera inhumé dans la crypte, sous la cathédrale Saint-Nicolas, aux côtés de son épouse Grace, décédée vingt-trois ans plus tôt.
par Myriam Berber
Article publié le 15/04/2005 Dernière mise à jour le 17/04/2005 à 15:50 TU
