Année du Brésil en France
Montrer l’Amazonie brésilienne riche, belle, et menacée
(Photo : Chantal Rousselin/Palais de la Décourverte)
Un Amerindien d'Amazonie. (Photo : Chantal Rousselin/Palais de la Décourverte) |
L’exposition évite l’écueil de la surabondance de panneaux quelquefois fastidieux à lire ; ceux qui sont discrètement disséminés ici et là délivrent des informations, brèves et concises, concernant l’organisation des villages et le mode de vie de leurs habitants. Les efforts ont davantage porté sur la présentation stylisée de cette forêt : éclairage tamisé, tracé au sol du fleuve Amazone dans un lit de résine, sonorisation avec des chants d’oiseaux, des cris de singes, et des stridulations d’insectes (certains arbres amazoniens abritent 14 000 espèces animales).
Un des dessins du mur réalisé par les enfants des villes et de la forêt. (Photo : Chantal Rousselin/Palais de la Décourverte) |
Une exposition éducative et militante
Mise à contribution pour valider scientifiquement toute l’illustration du propos du l’exposition, Marie Canard, responsable du département Sciences de la vie au palais de la Découverte, attire l’attention sur les choix spectaculaires de tel ou tel document susceptible d’accrocher l’attention d’un jeune visiteur : ainsi cette feuille la plus haute du monde (2,50m), provenant du coccoloba, un arbre de 12 à 13 m de hauteur qui pousse au bord des routes des forêts secondaires en terre ferme ; ainsi également, s’agitant dans un aquarium, la dendrobate d’Amazonie, une petite grenouille habillée d’une robe bleu très vif pour alerter les prédateurs de sa toxicité ; ou bien encore, épinglé en vitrine, tel ou tel insecte, tel ou tel papillon choisi pour leur curiosité entomologique : la trompe la plus grande de l’espèce, ou les ailes qui se confondant totalement avec la végétation ambiante.
Grenouille bleue Dendrobate d'Amazonie. (Photo : Chantal Rousselin/Palais de la Décourverte) |
Pédagogique et militante, l’exposition tente une approche plus écologique de la gestion des ressources, et informe le visiteur sur le travail des organisations non gouvernementales et des associations qui entament des politiques positives, mais insuffisantes, pour lutter contre les raisons qui conduisent à la destruction de la forêt, à savoir : l’élevage intensif des bovins, la culture intensive du soja, le développement routier, qui constituent les principales causes du défrichement par le feu et de l’extraction abusive du bois. Elle présente plusieurs projets de sauvegarde initiés par l’Etat brésilien afin de permettre l’exploitation économique de la zone forestière tout en préservant les ressources en eau et en oxygène, ainsi que les programmes mis en place par les associations et les ONG sensibles aux dommages causés aux populations indigènes. Une longue séquence est notamment consacrée au relogement communautaire dans la région de Santarem, saccagée par la déforestation.
par Dominique Raizon
Article publié le 26/04/2005 Dernière mise à jour le 26/04/2005 à 15:13 TU