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Aéronautique

Crise à la tête d’EADS

Image de synthèse d'un Airbus A380 en vol.DR
Image de synthèse d'un Airbus A380 en vol.
DR
Le géant européen de l'aéronautique civile et militaire s'est retrouvé mercredi soir sans présidents exécutifs à l'issue de son assemblée générale.
Contrairement à ce que tout le monde prévoyait, les deux coprésidents pressentis, Noël Forgeard pour la France, et Thomas Enders pour l'Allemagne, n'ont pas été nommés. Ce sont donc les deux grands actionnaires, Lagardère et Daimler Chrysler, qui vont diriger directement l'entreprise, en attendant une nouvelle réunion du conseil d'administration début juin. C’est aussi le signe d'un désaccord profond entre les grands actionnaires sur la présidence du groupe Airbus. «EADS est une entreprise difficile à gérer, mais quand on y arrive, cela produit de très beaux résultats». Ce commentaire est de Philippe Camus, l'un des présidents sortant, à la veille de l'assemblée générale. Cette fois, rien ne va plus, à tel point que les principaux actionnaires ont admis le principe d'une vacance du pouvoir, au moins jusqu'au mois de juin, à une date encore non précisée...

Pourquoi une telle crise, la plus grave assurément depuis la création de cette entreprise européenne pourtant souvent cité en exemple ? C'est le retour des vieilles querelles entre actionnaires français et allemands qui se disputent les postes stratégiques au sein du groupe. L'arrivée annoncée de Noël Forgeart , sans doute trop pressé de concentrer les pouvoirs entre ses mains, à fait peur aux Allemands et déclenché les hostilités.

Des raisons de politique intérieure française

Le débat portait principalement sur le remplacement de Noël Forgeard à la présidence d'Airbus, la principale filiale d'EADS. Les Français étaient sans doute prêts à concéder le poste à un dirigeant allemand, mais pas n'importe lequel et pas tout de suite, pour des raisons de politique intérieure française. Apparemment, les représentants de Daimler Chrysler au conseil d'administration n'ont pas eu cette patience.

Faute d'accord sur le nom du président d'Airbus, c'est tout l'édifice EADS qui va devoir se passer de dirigeants. On pourra toujours se rassurer en se disant que cela n'empêche pas les Airbus de voler !

par Marc  Lebeaupin

Article publié le 12/05/2005 Dernière mise à jour le 12/05/2005 à 12:33 TU