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Otages

Florence Aubenas de retour en France

A son arrivée à l'aéroport de Villacoublay, Florence Aubenas a annoncé la tenue d'une conférence de presse mardi 14 juin sur les conditions de sa détention.(Photo : AFP)
A son arrivée à l'aéroport de Villacoublay, Florence Aubenas a annoncé la tenue d'une conférence de presse mardi 14 juin sur les conditions de sa détention.
(Photo : AFP)
La journaliste française, otage en Irak avec son collaborateur Hussein Hanoun 158 jours durant, a regagné Paris. Elle est apparue très souriante et détendue à sa descente d’avion. Accueillie par le président de la République et sa famille, elle s’est brièvement adressée à ses confrères et leur a annoncé une conférence de presse, mardi matin.

A son arrivée à l’aéroport de Villacoublay, Florence Aubenas a été accueillie par le président de la République et sa famille.
(Photo : AFP)
« Comment je me sens ? Nettement mieux ! », annonce Florence Aubenas en réponse à la première question qui lui est adressée. Elle plaisante même : «là, je ne sais pas pourquoi, je me sens bien». Il est 19h30 sur le tarmac de l’aérodrome militaire de Villacoublay, en région parisienne. Vingt minutes plus tôt, le Falcon 50 de l’armée de l’air, en provenance de Chypre, a atterri avec l’ex-otage à son bord, ainsi que son patron, Serge July, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et le patron de la Direction générale des services extérieurs, Philippe Brochant.

A peine l’appareil immobilisé, la porte s’ouvre et Florence Aubenas apparaît, grande femme vive. Son sourire n’efface pas un visage amaigrie et marqué. Elle dévale la passerelle, seule, et rejoint le petit groupe qui l’attend. Elle est souriante et détendue. La haute taille du président de la République émerge. C’est Jacques Chirac qui reçoit la première accolade. Puis, un à un, elle étreint ses parents, sa mère d’abord, puis son père, longuement, visiblement tous très émus. Puis tous filent vers le salon d’honneur de l’aérodrome, plantant là les journalistes et les photographes qui l’interpellent. Les vrais retrouvailles ont nécessairement besoin d’un peu d’intimité, d’autant que la journaliste libérée va passer les prochaines 24 heures dans une base des services français (de la Direction générale des services extérieurs, DGSE) où on s’emploiera à consigner les détails de son épreuve, à cerner la personnalité de ses ravisseurs, à analyser leur motivation, à décrypter leur mode opératoire, et à retaper la victime : le débriefing.

19h25 : le président de la République quitte l’aérodrome. Quelques minutes plus tard, Florence Aubenas sort du salon d’honneur et va à la rencontre de ses confrères pour remercier tous ceux qui ont manifesté de la solidarité à son égard. Très vite, face aux rafales de questions, elle manifeste qu’il est trop tôt et renvoie les explications à la conférence de presse qu’elle propose de tenir mardi matin. La curiosité des journalistes se fait plus insistante et elle décrit brièvement ses conditions de captivité, «sévères», dans une cave, avec Hussein Hanoun, pieds et poings liés, les yeux bandés.

Hussein Hanoun a retrouvé sa famille à Bagdad.
(Photo : AFP)
Savait-elle qu’en France, les gens s’étaient mobilisés pour eux ? Oui, quand au 140e jour de détention, pour lui remonter le moral, ses ravisseurs l’ont autorisée à regarder TV5, la chaîne internationale francophone, et qu’elle a vu défiler un bandeau sur une certaine Florence Hussein et qu’elle a vu défilé sur l’écran le chiffre 140. Et elle qui raille les concerts et les manifestations de soutien, promet que la prochaine fois, elle y participera. Quant aux preneurs d’otages, ils sont sensibles à l’évolution médiatique de leur affaire : «à chaque répercussion dans la presse, ils arrivaient tout excité en disant : ‘ça marche ! On parle de vous à la télé !’».

Après quelques minutes, les journalistes se détendent à leur tour et s’enhardissent. Les questions se font plus précises. L’une d’entre elles fuse sur la présence des journalistes roumains, libérés voici trois semaines et qui affirment avoir partagé la captivité de la Française. Florence Aubenas esquisse un signe de dénégation. Mais a-t-elle entendue la question ? Malgré son humour, sa résistance, elle apparaît alors fatiguée et fragile. Serge July apparaît auprès d’elle, lui murmure quelque chose à l’oreille. Elle salue l’assistance, lui donne rendez-vous à mardi et s’éclipse sous les dernières interpellations des confrères, sûrement un peu frustrés. Il est 19h35, la réception est terminée.

par Georges  Abou

Article publié le 12/06/2005 Dernière mise à jour le 12/06/2005 à 19:56 TU

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Florence Aubenas

Ex-otage en Irak

«Je regardais TV5, J'ai vu une présentatrice et une bande qui défilait...»

Florence Aubenas

Ex-otage en Irak

«Avec Hussein on était dans une cave, les conditions étaient sévères.»

Serge July

Directeur du quotidien Libération

«Je crois qu'en la voyant aujourd'hui tout le monde peut comprendre pourquoi on s'est mobilisé pour elle.»

Dominique de Villepin

Le Premier ministre français

«La famille de Florence a fait preuve d’un merveilleux courage.»

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