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Justice

Michael Jackson acquitté

Malgré son acquittement, Michael Jackson pourrait avoir du mal à redémarrer une carrière mal en point.(Photo: AFP)
Malgré son acquittement, Michael Jackson pourrait avoir du mal à redémarrer une carrière mal en point.
(Photo: AFP)
Le roi de la pop est libre. A l’issue de son procès pour abus sexuels sur mineur, Michael Jackson a été déclaré non coupable, faute de preuves tangibles selon les jurés. Dès l'annonce de son acquittement, la star a regagné sa résidence, son ranch de Neverland, sous les acclamations de ses fans.

Non coupable. Le jury du tribunal de Santa Maria en Californie a répété dix fois ce verdict pour chacun des dix chefs d'accusation qui pesaient sur Michael Jackson. Au terme de quatorze semaines d’un procès très médiatisé – couvert par 1 400 journalistes venus du monde entier – et de sept jours de délibérations, les douze jurés ont, lundi 13 juin 2005, acquitté à l’unanimité le chanteur Michael Jackson de toutes les accusations qui pesaient sur lui, notamment celles d’abus sexuels sur un adolescent âgé de 13 ans, d’attouchements sexuels sur mineur, de tentative de séquestration d’enfant, de séduction d’un mineur avec offre d’alcool.

Dans une conférence de presse donnée à l’issue du procès, les jurés – 8 femmes et 4 hommes – qui disent «ne pas s’être laissés influencer par la célébrité de l’accusé», ont dit n’avoir recensé «aucune preuve tangible» susceptible de les convaincre de la culpabilité du chanteur et ont jugé certains témoins «peu crédibles». Si la bonne foi de la victime présumée – un garçon cancéreux qui avait 13 ans à l’époque des faits et qui s’était lié d’amitié avec la star – n’a jamais été mise en cause, en revanche celle de sa mère a posé problème. Plusieurs jurés ont dit n’avoir pas apprécié son témoignage et son comportement à la barre des témoins. Ils ont également expliqué avoir «tous des sentiments» quant aux tendances de Jackson à l’égard des petits garçons, mais le verdict devait être «basé sur le droit et les preuves, non sur les instincts».

Un deuxième camouflet pour le procureur Tom Sneddon

La star de 46 ans, père de trois enfants, qui risquait plus de 18 ans de prison, est donc ressortie libre grâce à une défense fondée essentiellement sur la personnalité de la mère du jeune plaignant. Le principal avocat de Jackson, Tom Mesereau, l’a présentée comme une femme rompue à l'exercice de l'escroquerie, notamment contre des célébrités. Il a insisté sur sa personnalité trouble affirmant que, motivée par le gain, elle avait inventé de toutes pièces les accusations de son fils.

La défense de Michael Jackson, lequel n’a pas témoigné en personne lors de son procès, s’est également attachée à démontrer qu’il était la cible de l’acharnement du procureur de Santa Barbara, Tom Sneddon. Ce dernier s’est en effet obstiné à poursuivre la star pour tentative de kidnapping et séquestration d’enfant, mais ces chefs d’accusations, fortement mis en doute lors des témoignages de la défense, ont contribué à l’acquittement de la star. Ce verdict constitue un deuxième camouflet pour Tom Sneddon face au chanteur, 11 ans après qu'il eut échoué à faire traduire la star en justice dans une précédente affaire de pédophilie présumée en 1993, Jackson étant parvenu à un accord financier avec son accusateur de l'époque. Pour l’heure, le procureur, très déçu, n’a pas indiqué s’il ferait appel du jugement.

Les fans de la star, massés à l’extérieur du tribunal, ont salué l’annonce de l’acquittement complet de leur idole par des applaudissements et des cris de joie. Le visage impassible, affaibli physiquement et psychologiquement par cette fin de procès, Michael Jackson a salué brièvement son public d’un signe de la main. Même innocenté, il est loin d’être sorti d’affaire. Les soupçons demeurent, son image sur le déclin restera affectée par ce procès.

Au faîte de sa gloire dans les années 80, la pop star aux 18 Grammy awards, qui possède à son palmarès la meilleure vente d’albums de l’histoire avec Thriller (41millions d’exemplaires vendus dans le monde), a du mal depuis des années à relancer une carrière artistique mal en point. Financièrement, le chanteur est également criblé de dettes, environ 270 millions de dollars, même s’il possède encore quelque atouts financiers, à commencer par ses droits sur un catalogue de 200 000 chansons qui inclut la plupart des succès des Beatles et d’Elvis Presley. Reste que ses ennuis judiciaires sont loin d’être terminés. Son ex-femme, Debbie Rowe, la mère de ses deux premiers enfants qui avait renoncé à ses droits parentaux, réclame aujourd’hui la garde de sa progéniture. Celui qu’on appelle Bambi peut-il encore espérer ?


par Myriam  Berber

Article publié le 14/06/2005 Dernière mise à jour le 14/06/2005 à 17:18 TU

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