Transports
Coup d’envoi du projet Galileo
(© Agence spatiale européenne)
C'était l'étape décisive, avant de lancer véritablement le projet Galileo. L'intérêt finalement manifesté par un très grands nombre de pays européens avait entraîné ces derniers mois une surenchère de l'offre de service.
Beaucoup d'entreprises cherchaient à s'approprier ce futur système de navigation par satellite. Il faut dire que l'enjeux industriel est important : il s'agit de lancer 30 satellites. Le coût de développement est estimé à plus de deux milliards d'euros, dont les deux tiers seront pris en charge par les entreprises sélectionnées, pour une rentabilité garantie.
Les candidats s'étaient regroupe au sein de deux consortiums, l'un conduit par EADS, Thales, et le Britannique Inmarsat, et l'autre par Alcatel associé à l'Italien Finmécanica ...
Dans l'incapacité de départager ces équipes concurrentes, les responsables européens du projet ont fini par accepter une fusion de ces deux offres. Une bonne chose, selon Jacques Barrot, le commissaire européen au Transport, chargé de ce dossier, puisqu'en cumulant toutes les compétences, cela va permettre de multiplier les applications et garantir le succès commercial de Galileo.
Concernant la position de l'Allemagne, qui estimait ne pas être suffisamment présente dans ce programme et menaçait la veille encore d'empêcher la conclusion d'un accord, des tractations de dernières minutes semblent avoir donné satisfaction aux Allemands.
Les contraintes imposées par Washington
Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais les Américains ne sont pas parvenus à empêcher le décollage de Galileo.
Dès les premières ébauches du projet, l'administration américaine a engagé une campagne très active auprès des pays membres pour les convaincre de l'inutilité de ce projet.
Selon Washington, « tout cela allait coûter très cher aux contribuables européens, alors que n'importe qui peut avoir accès au GPS américain à titre gratuit ». Un argument fort, qui dans un premier temps a séduit quelques pays tels que l'Allemagne et
Le projet a fait son chemin, tout en faisant face à de nouvelles contraintes imposées par Washington : l'obligation d'accepter un brouillage du système Galileo par les Américains pour des question de sécurité, ou encore la menace de veto des Britanniques en cas d'attribution d'un canal aux militaires européens.
Plusieurs fois, les partisans du projet ont accepté des concessions, évité d'agiter le chiffon rouge pour ne pas contrarier Washington, selon la formule d'un militaire français. Cela dit, même si officiellement il ne s'agit qu'un d'un système à vocation civile, l'Europe ne s'interdit pas, en cas de nécessité, de le mettre au service de ses armées. Michèle Alliot-Marie l'a redit récemment devant la commission de la défense de l'Assemblée Nationale.
par Marc Lebeaupin
Article publié le 28/06/2005 Dernière mise à jour le 28/06/2005 à 08:34 TU