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Transports

GPS et Galileo enfin mariés

Galileo, le projet européen de radionavigation par satellite. 

		(© Agence spatiale européenne)
Galileo, le projet européen de radionavigation par satellite.
(© Agence spatiale européenne)
Après des années de négociations, les Etats-Unis et l’Union européenne ont signé, samedi 26 juin, lors de leur sommet bilatéral en Irlande, l’accord final qui devrait permettre une cohabitation parfaite entre leurs systèmes de navigation par satellites respectifs, le GPS américain (Global Positioning System) et Galileo, l’européen. Le dispositif garantira l'interopérabilité complète entre les deux systèmes pour les utilisateurs partout dans le monde.
Le GPS américain et Galileo, l’Européen se sont enfin dit «oui». L’accord final a été signé entre les Etats-Unis et l’Union européenne au sommet de Dromoland Castle en Irlande auquel participait le président américain George Bush, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, la commissaire européenne chargée aux Transports, Loyola de Palacio, et le ministre irlandais des Affaires étrangères Brian Cowen, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne.

Dès le départ, les Etats-Unis qui voulaient conserver le monopole à peu près total -sauf Russie- de la technique de positionnement par satellites via leur GPS, ont mis la pression maximum pour que les Européens renoncent à leur projet de navigation satellitaire. Si les derniers détails, en particulier la protection de l'usage du GPS américain dans son utilisation militaire, ont été réglés ces jours-ci. C’est en février que les derniers obstacles susceptibles de remettre en cause l’existence même de Galileo ont été levés lors de la signature d’un accord préliminaire qui établissait les conditions dans lesquelles fonctionnera à côté du GPS, son concurrent Galileo.

Galileo 

		(© Comm. Européenne)
Galileo
(© Comm. Européenne)
Démarrage prévu en 2008

Les 24 et 25 février, Américains et Européens ont réglé leur différend et se sont mis d’accord sur un principe de complémentarité entre les deux dispositifs. L’intéropérabilité GPS/Galileo permettra à n’importe quel récepteur grand public dans le monde de se positionner en s’appuyant indifféremment sur l’un ou l’autre des deux systèmes. Très concrètement, les utilisateurs partout dans le monde pourront s’appuyer sur les 24 satellites GPS, comme sur les 30 satellites Galileo et passer de l’un à l’autre en toute transparence.

Pour parvenir à cela, les Européens ont dû faire de nombreuses concessions. Ils ont accepté de déplacer légèrement la fréquence sur laquelle opérera le service grand public de Galileo pour ne pas qu'elle se superpose avec la fréquence utilisée par l'application militaire du GPS américain. Et surtout, ils ont accordé aux Américains le pouvoir de brouiller le signal Galileo, dans les zones de conflits, sans dégrader pour autant le signal militaire du GPS.  Pour leur part, les Américains ont renoncé à imposer un droit de veto en cas d'évolution ultérieure du signal Galileo. Des concessions majeures qui sont sans doute le prix à payer pour avoir le feu vert définitif de Washington à la construction de Galileo.

Le projet européen qui reposera sur une trentaine de satellites postés sur trois orbitres terrestres circulaires à 23 616 kilomètres d’altitude, doit en principe commencer à fonctionner en 2008. Le dispositif dont le coût est estimé à 3,4 milliards d’euros, devrait générer 30 milliards d’euros de recettes et créer à terme 150 000 emplois. Car au-delà des avantages évidents pour les questions de défense,  les applications du projet Galileo sont essentiellement civiles.

Il sera utilisé entre autres pour la navigation aérienne et maritime, la gestion des transports (réduction des embouteillages, réduction des accidents grâce au guidage automatique des véhicules, renforcement de la sécurité des personnes et des biens) ou pour la préservation de l’écosystème (gestion des ressources rares telles que l’eau ou le pétrole). Le système satellitaire devrait également permettre de surveiller le respect des réglementations communautaire en matière de pêche et de protection de l’environnement. A terme, la Chine devrait se joindre à Galileo, ce qui fera du système européen le dispositif mondial le plus important pour les services de localisation et des discussions sont actuellement en cours avec l’Inde, la Russie, le Japon ou encore le Brésil.


par Myriam  Berber

Article publié le 26/06/2004 Dernière mise à jour le 26/06/2004 à 15:16 TU